L’élection
présidentielle, puis les élections des députés
qui suivront, peuvent permettre d’ouvrir une alternative
populaire non seulement à la droite, mais au
PS inféodé au capital financier. Cela s’est
traduit par la soumission aux diktats de l’Europe sous
domination allemande (approbation par Hollande, dès son
arrivée, du Pacte budgétaire européen), par les
cadeaux énormes faits au patronat (45 milliards d’euros
de Crédits d’impôts par le biais du CICE puis
40 milliards du « Pacte de responsabilité »),
par la loi de casse du code du travail, par le projet de
déchéance de la nationalité abandonné
sous la pression, par la mise entre parenthèses des libertés
démocratiques avec le recours à la matraque
constitutionnelle du 49-3, le flicage de l’Internet
et l’instauration de l’état d’urgence
permanent pour mieux permettre une répression incessante
contre les travailleurs en lutte, notamment avec Air France
et les Goodyear, par la destruction des conquis du Front
Populaire et du Conseil National de la Résistance, la chasse
aux Sans-Papiers et aux réfugiés, le harcèlement
policier de le jeunesse illustré encore par « l’affaire
du viol de Théo »... En outre, les
gouvernements PS ont aggravé l’inféodation de la
France à l’OTAN, les interventions néocoloniales
en Afrique et les politiques d’ingérence et de
déstabilisation en Syrie, Ukraine, Libye, etc.
Réaction, bellicisme et répression ont été
les moteurs des gouvernements Hollande-Valls-Cazeneuve, qui
ont nourri le racisme et la stigmatisation des travailleurs musulmans
ou qualifiés de tels, décomplexant ainsi les attitudes
et discours les plus rances et ouvrant un peu plus la voie à
la propagande raciste haineuse du parti fasciste, le front national.
Hamon,
tentative de recyclage de la politique Hollande
Dans ce cadre, la
candidature de Benoît Hamon, frondeur d’apparat, refusant
de sanctionner le gouvernement Valls en s’abstenant
sur les différentes motions de censure contre la loi El
Khomri, n’est qu’un leurre destiné à éviter
au PS une humiliante marginalisation politique (à
l’exemple du PASOK de Papandréou). Mais comment être
crédible sur l’abrogation de la loi El Khomri quand on
tire sa légitimité d’une majorité qui
dispose encore de trois mois pour l’abroger ? Comment
reprendre les mêmes, Valls, El Khomri, Le Roux, sans
recommencer la même politique qu’eux ? De plus,
une des mesures-phares de la candidature Hamon, le revenu
universel, dissimule derrière un habillage populaire, une
mesure néolibérale qui réduirait les
aides sociales existantes tout en allégeant les
salaires versés par le patronat (donc à accroître
l’extorsion de la plus-value sur le travail par la classe
capitaliste). Pire encore, Hamon se plie d’avance à
la sommation des USA de porter à 2% du P.I.B. national les
crédits alloués à l’OTAN et se prononce
pour une « défense européenne »
intégrée à l’OTAN dans la visée
d’une future guerre d’agression anti-russe. Indifférent
à l’indépendance de la France, Hamon veut
accélérer la marche à l’Europe fédérale
en instituant un « parlement de la zone euro »
surplombant toutes les politiques nationales.
Briser
l’hégémonie du PS sur la gauche
Cinq ans de
« hollandisme » ont brouillé
encore plus les repères politiques des travailleurs par une
soumission clairement assumée aux intérêts de
classe des plus riches…. au nom de la « gauche »,
concept historiquement perçu dans ce pays comme l’expression
du camp des travailleurs. Qu’on en juge : le quinquennat
de François Hollande s’est ouvert par l’indécente
ratification du Pacte Budgétaire européen et le
Mécanisme Européen de Stabilité qui dépossède
un peu plus chaque pays de l’UE de sa souveraineté
économique en organisant la possibilité d’une
rapine permanente dans leurs budgets pour préserver les seuls
intérêts des rentiers dont elle se fait l’exécutant.
Cela s’est poursuivi par la complicité avec le capital
allemand dans l’étranglement du peuple grec soumis à
une rigueur inique, plongeant ce peuple dans une misère noire,
digne des descriptions de Zola. En France, cela se traduit par
de nouveaux reculs sur l’âge de la retraite par la
loi El Khomri bouleversant la hiérarchie des
normes, par la désindustrialisation accélérée,
la casse des services publics, la démolition des communes
et de la République indivisible au profit des
« euro-métropoles » et des « Grandes
Régions », sans oublier l’insidieuse
substitution à la langue française du tout-anglais
porté par le MEDEF… La pauvreté touche désormais
1,9 millions de travailleurs en France à l’instar de
l’Allemagne et de ses cinq millions de salariés
à 400 euros par mois, des familles avec enfants peuvent
désormais se retrouver à la rue !
Envisager
la « sortie des traités européens »
L’Union
européenne n’est qu’un instrument de
soumission aux intérêts des grands patrons,
des banquiers et des actionnaires. C’est l’organisation
permanente de l’étranglement des peuples spoliés
par les rapaces capitalistes. Et pour retrouver une souveraineté
financière, seule condition d’une souveraineté
politique permettant des mesures de progrès social, une seule
solution pour les travailleurs de France : suivre la voie tracée
par les travailleurs britanniques pour s’affranchir du carcan
européen en engageant un Frexit progressiste antifasciste
et patriotique adossé à des nationalisations
démocratiques et à de vraies coopérations
internationales. Dans le cadre des présidentielles, ce
programme peut prendre appui sur la candidature de Jean-Luc
Mélenchon sous la forme d’un « plan B »
de « sortie des traités européens »
(Il est le seul candidat qui envisage vraiment une sortie de l’UE et
de l’euro en cas d’impossibilité d’appliquer
sa politique et impossibilité de convaincre les autres pays :
« l’Europe, on la change ou on la quitte »).
Même si nous, en tant qu’organisations communistes, nous
prononçons pour la sortie unilatérale et immédiate
de l’euro, de l’UE et de l’OTAN dans la perspective
d’une rupture révolutionnaire avec le capitalisme,
nous enregistrons positivement le fait que Mélenchon,
au moins, envisage cette perspective dont il revient aux
militants communistes de faire mûrir l’idée dans
la classe ouvrière
Avec
Mélenchon, pour le « PS-exit » et le
« Macron-exit »
Ces
politiques social-libérales (sociales en paroles,
néolibérales en pratique !) qui pavent la
voie au fascisme, au racisme, à la guerre, à la
destruction de la souveraineté nationale, ont été
moult fois rejetées par les travailleurs. La mobilisation
massive contre la loi El Khomri montre qu’ils
veulent rompre avec les menteurs du PS, suppôts
avérés du capital. Macron, ex-banquier Rothschild, est
le produit direct de la supercherie du hollandisme. Il est temps de
mettre fin à l’hégémonie insidieuse du PS
sur la « gauche » et seule
l’unité du camp alternatif antilibéral,
antifasciste, patriotique, progressiste et anti-guerre
permettra à la fois de battre Le Pen et Fillon et de
réussir le « PS-exit » et le
« Macron-exit ».
Pour l’élection présidentielle, la
candidature Mélenchon, héritière des
quatre millions de voix recueillies aux
présidentielles 2012, peut seule porter actuellement
ce front de résistance populaire. Il s’inscrit dans le
front du refus aux politiques néolibérales bâti
sur le non victorieux des travailleurs en 2005 au traité
constitutionnel européen. Le seul vote utile, c’est
Mélenchon. Lui seul peut permettre de balayer le PS
néolibéral, atlantiste et maastrichtien, véritable
verrou posé sur l’alternative populaire. C’est
pourquoi nous condamnons toutes les pressions hypocrites qui visent à
affaiblir la candidature Mélenchon pour la rabattre sur Hamon
au prétexte de favoriser une « union »
confusionniste et dénuée de toute clarté sur
l’UE, sur l’OTAN et sur la rupture avec le PS néolibéral.
Liste
unitaire aux législatives
Cette
unité portée à l’élection
présidentielle autour de la candidature Mélenchon doit
se poursuivre pour les élections législatives :
il ne doit, là aussi, n’y avoir qu’une seule voix
de la résistance populaire au FN, à la droite et au
PS. Le
soutien à la candidature de JLM est pluriel. Donc
aux législatives nous pouvons réclamer en effet que la
candidature de la gauche soit négociée de façon
à ce qu'il n'y en ait qu'une liste, et ces
candidatures seront "plurielles"quant à leurs
positions par exemple sur la sortie de l'UE. Des
candidatures d'unités - notamment de toutes les forces
politiques antilibérales qui soutiennent la candidature
Mélenchon à la présidentielle - doivent
donc être négociées dans les 577
circonscriptions. Comme pour l’élection présidentielle,
le critère qui prévaut est le choix de la meilleure
possibilité de faire élire ce front uni à
l’assemblée nationale. Et cela commence par un soutien à
la candidature des députés sortants ou à leurs
successeurs désignés, mais aussi aux députés
issus de ces mêmes rangs mais battus en 2012 lors de la vague
« rose ». Ils ont la légitimité
de leur ancrage électoral local. Ceci doit en principe pour
des raisons de cohérences se fonder aussi sur la nécessité
de refuser de soutenir le PS. Il faut ensuite que partout
ailleurs, dans le mesure de la compatibilité des contenus
politiques, soit présentée une seule liste
unitaire des forces politiques qui soutiennent la candidature
Mélenchon pour gagner ensemble le vote populaire. Ce n’est
que dans l’unité sur un contenu clair que nous
retrouverons le chemin de la victoire et ouvrirons ainsi une
perspective politique qui armera le mouvement ouvrier dans les luttes
pour stopper la broyeuse sociale, la montée du fascisme et les
guerres !
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