« Le
travail est un droit, bande de voleurs! », « Travail,
liberté, dignité pour tous! » , « Le
peuple veut renverser le régime! » : Il y
a exactement cinq ans, le peuple tunisien a répété
ces slogans avec l’espoir d’un vrai changement.
Aujourd’hui, ce sont les mêmes slogans dans les rues, la
contestation sociale se propage et s’intensifie : Kasserine,
Sidi Bouzid, Siliana, Jendouba, Kef, Gafsa, Kebilli… autant de
régions historiquement oubliées et marginalisées,
où le taux de chômage dépasse les 40%.
Ce
taux n’est que le résultat direct des politiques
anti-patriotiques du régime. L’économie étant
dépendante des besoins du système capitaliste mondial,
la balance commerciale est déficitaire et la croissance tend
vers zéro, ce qui conduit à l’endettement
extérieur et par conséquent à la soumission aux
caisses financières mondiales -surtout pour privatiser le
secteur public- et à l’aggravation de l’endettement,
la majeure partie du budget étant donc consacrée au
remboursement des dettes. Pour 2016, malgré les promesses
électorales, la création d’emploi n’a été
financé qu’à hauteur de 2.25%.
La
prétendue « transition démocratique » a
produit des fantoches comme l’Assemblée Nationale
Constituante et des gouvernements complices des impérialistes
comme le gouvernement réactionnaire de la « Troïka »
(les islamistes de Nahdha et leurs alliés CPR et Takattol) en
2011 sous le slogan d’une nouvelle constitution rompant avec la
« dictature » et instaurant un « nouveau
régime démocratique ».
Ce
n’était qu’une stratégie permettant au
régime d’éteindre le feu de la révolte et
le processus révolutionnaire qu’elle avait engendré,
dans le but de se restaurer après le coup douloureux que les
masses populaires lui avaient porté.
Les
dernières élections mettant au pouvoir l’ex-RCDiste
Essebsi, l’année dernière, étaient
caractérisées par le rôle décisif des
médias corrompus par l’Etat. Elles ont donné un
gouvernement destouro-islamique et un Parlement qui a prescrit des
lois réactionnaires pour approfondir l’exploitation et
l’appauvrissement du peuple, tout en protégeant les
riches corrompus, les rendant encore plus riches (par exemple le
projet de réconciliation nationale assorti d’une
amnistie concernant le règne de Ben Ali et celui de la troïka
(2012-2014)).
Ces
élections n’étaient qu’un autre épisode
du détournement de la révolte et de l’installation
d’un gouvernement soumis aux ordres des caisses et des banques
de pillage financier mondial (FMI, la Banque Mondiale, la Banque
Africaine de Développement…).
Ces
derniers mois, la nouvelle alliance néo-RCDiste Nidaa
Tounes avec Nahdha islamiste (matrice objective des
réseaux terroristes tunisiens) dévoile la nature
réactionnaire et complice de ces deux partis, qui pendant
trois ans ont fait croire au peuple tunisien qu’ils étaient
opposés. Sous le prétexte d’une « guerre
contre le terrorisme » et sous couvert d’un état
d’urgence prolongé depuis des mois, ces deux complices
sont en train de passer des accords avec l’UE et les USA pour
plonger le peuple tunisien dans une pauvreté et un chômage
encore plus grands.
Malgré
les tentatives d’intimidation (état d’urgence au
prétexte du terrorisme) et de défiguration des
mouvements (criminalisation permanente de « casseurs »,
dont beaucoup sont en fait fraîchement libérés
des prison pour saboter les manifestations), les révoltes vont
durer. Mais sans la présence d’une vraie gauche
organisée et forte capable d’unir les masses populaires,
paysans et ouvriers, et de revendiquer les vraies questions, la
première étant la libération nationale contre
les impérialistes, les tunisiens ne pourront garantir un vrai
changement qualitatif.
La
Coordination Communiste soutient les Tunisiens en lutte pour leur
indépendance et contre les agents masqués de
l’impérialisme actuellement au pouvoir ! Du travail
et un salaire décent pour tous !
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