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AIR FRANCE 2900 licenciements: C'est ça la vraie violence!

Le scandale ne se niche pas là où les médias le désignent. Le scandale, ce n’est pas la chemise déchirée d’un haut cadre, payé pour réduire à néant la vie de milliers de travailleurs et de leur famille. Car que croyaient-ils ces dirigeants ? Qu’en se pointant pour annoncer, la bouche en cœur, 2 900 licenciements, ils allaient être applaudis ?

C’est bien là que se niche le scandale. Dans le plan de restructuration. Dans les 2 900 licenciements. Les 2 900 vies brisées d’une simple lettre recommandée.

Non ! Toutes les violences ne se condamnent pas ! Certaines sont légitimes. Comment peut-on comparer une chemise déchirée à la violence subie par des milliers de travailleurs qui n’ont que leur travail pour vivre ? Comment peut-on comparer une chemise déchirée au viol de la dignité de 2 900 travailleurs ? Qui les exploitent ? Qui les poussent à bout ?

Ecoutons De Juniac, le patron d’Air France : « C'est quoi l'âge d'un enfant, de nos jours ? Est-ce que c'est 16, 18 ou 20 ans ? On pense à donner le droit de vote à des enfants qui ont 16 ans ? Est-ce que ce sont des enfants, je ne sais plus... Est-ce qu'il faut les faire travailler, pas travailler ? Pas sûr. (…) La durée du temps de travail, qui, paraît-il, est un acquis social, qu’est-ce cela veut dire pour un ingénieur qui a une tablette et un smartphone et qui travaille chez lui ? (…) Est-ce que cela a un sens de fixer l’âge de la retraite ? (…) Comme le disait mon homologue de Qatar Airways, hier, à propos de la grève, "Monsieur de Juniac, chez nous, ce ne serait pas possible, on les aurait tous envoyés en prison'. » (Discours aux rencontres patronales des Entretiens de Royaumont, 6 décembre 2014).

Il y a plus de cent ans Jean Jaurès dénonçait déjà les fourberies bourgeoises contre la prétendue « violence » de la classe ouvrière : « Oui, Monsieur le Ministre, la violence, c’est chose grossière, palpable, saisissable chez les ouvriers : un geste de menace, il est vu, il est noté. Un acte de brutalité, il est vu, il est retenu. Une démarche d’intimidation est saisie, constatée, traînée devant les juges. (...) Ah ! Le patronat n’a pas besoin, lui, pour exercer une action violente, de gestes désordonnés et de paroles tumultueuses ! Quelques hommes se rassemblent, à huis clos, dans la sécurité, dans l’intimité d’un conseil d’administration, et à quelques-uns, sans violence, sans gestes désordonnés, sans éclats de voix, comme des diplomates causant autour du tapis vert, ils décident que le salaire raisonnable sera refusé aux ouvriers ; ils décident que les ouvriers qui continuent la lutte seront exclus, seront chassés, seront désignés par des marques imperceptibles, mais connues des autres patrons, à l’universelle vindicte patronale. » (Discours à la Chambre des députés, séance du 19 juin 1906).

Ce que, à grand renfort de médias aux ordres, le patronat et le gouvernement à sa solde reprochent aux travailleurs d’Air France, c’est leur union, personnel navigant et personnel au sol, dans le combat contre les diktats européens ; c’est de comprendre que les profits des actionnaires valent plus que la vie des salariés, de ne pas l’accepter et de désigner les vrais coupables du chômage et de la pauvreté. Rappelons-nous les grèves que les pilotes ont menées contre la déréglementation imposée par l'Eurogroup au profit des low-cost.

La lutte des salariés d’Air France n’est pas une lutte corporatiste de nantis qui ne se battraient que pour conserver de soi-disant privilèges, comme beaucoup cherchent à le faire accroire. La lutte des salariés d’Air France est une lutte pour l’emploi, pour les salaires. Un combat contre la détérioration des conditions de travail qui est le lot de l’ensemble des travailleurs de ce pays. Nous sommes tous des « AIR FRANCE » !

La Coordination Communiste Nord Pas de Calais comprend la légitime réaction des salariés poussés à bout par 82 actionnaires (81 « privés » et l’Etat) voraces, comme c’est le cas aujourd’hui dans toutes les entreprises, dans tous les services. Poussés à bout par les 82 VRAIS PRIVILÉGIÉS d’AIR FRANCE. La preuve est faite qu'en régime capitaliste « l'entreprise » ne désigne pas les salariés, mais les actionnaires. La Coordination Communiste apporte tout son soutien aux travailleurs d’Air France en réaffirmant que la vraie violence n’est pas du côté des salariés.

La direction et les actionnaires d’Air France sèment la misère. Ils récoltent la colère. Quoi de plus légitime ? Il faut en finir avec ce carcan de la mondialisation capitaliste qu'est l'UE en renationalisant totalement Air France.



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