Mis
en examen, suite à la plainte d’un groupe
d’extrême-droite nostalgique de l’Algérie
française (l’AGRIF), le sociologue Saïd Bouamama et
le rappeur Saïd, dit Saïdou, de Z.E.P. (Zone d’Expression
Populaire), comparaîtront le mardi 20 janvier 2015 au Tribunal
de Grande Instance de Paris (4 boulevard du Palais, Métro
Cité), pour « injure
publique »
et « provocation
à la discrimination, à la haine ou à la
violence »
– à l’encontre, oui : de la France et
des Français ! L’objet du litige : un
livre-disque tout à fait recommandable intitulé Nique
la France ! Devoir d’insolence.
Nous
sommes au lendemain de manifestations immenses d’hommage aux
victimes de l’attentat contre le journal Charlie Hebdo. On nous
parle d’unité nationale, de refus des amalgames, de
refus des récupérations, de réaffirmation de la
liberté d’expression.
Mais
nous avons également assisté à une gigantesque
récupération politique qui a placé en tête
de manifestation à Paris le gouvernement liberticide de Valls
(on se souvient des manifestations interdites lors du massacre de
Gaza cet été, soi-disant pour menace de trouble à
l’ordre public), aux présidents guerriers de l’Union
Européenne au premier rang desquels Hollande (qui ont
matériellement aidé les terroristes syriens dans leur
entreprise barbare sur le territoire syrien puis actuellement sur
Daech, qui multiplient les opérations militaires que ce soit
au Mali, en Libye et ailleurs), et comble du cynisme, Netanyahou et
Libermann, les dirigeants fascistes israéliens, criminels
contre l’Humanité, dont la présence a mis mal à
l’aise beaucoup de manifestants qui ont encore en tête
l’innommable boucherie perpétrée sur plus de 2000
martyrs à Gaza il y a quelques mois…
Il
est clair qu’une telle « unité nationale »
de façade, couverte par la presse jusqu’à
l’asphyxie alors que les dizaines d’actes de vandalisme
contre des mosquées la même semaine ont été
soigneusement oublié, peut facilement devenir le point de
départ d’une attaque sans précédent contre
les droits démocratiques avec un « Patriot Act »
antiterroriste à la française, et donc de la liberté
d’expression elle-même, pourtant affichée comme
principe sacré ces derniers jours, et peut devenir
l’accélérateur d’une islamophobie d’Etat,
divisant les classes populaires en deux, pendant que la bourgeoisie
qui nous impose l’austérité n’a jamais été
aussi unie et forte !
Nous
estimons qu’une véritable Unité du Peuple contre
les extrémismes nécessite de partir des vécus
des différentes composantes du peuple, et notamment de cette
« autre France » issue de l’immigration
postcoloniale, qui « nique la France »
coloniale et paternaliste (titre du livre incriminé).
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