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Retourner à la liste Imprimer Jan 2014
Hollande, infâme continuateur de Sarkozy!

Déclaration de la Coordination Communiste

La droite décomplexée jubile ; Alain Juppé demande « Pourquoi bouder notre plaisir ? », Jean-Pierre Raffarin salue « une vision lucide », François Baroin salue la « prise de conscience » de Hollande, tandis que François Fillon déclare que « s’il y a une politique qui redonne confiance aux entreprises, je la soutiendrai » et Borloo se dit « prêt à soutenir le pacte de Hollande » (repris de Le Parisien du 15 janvier et de Le Monde du 16 janvier). Et Bruno Le Maire considère que « Hollande donne raison à la droite » (même édition de Le Parisien) et en effet les annonces de celui qui n’a jamais été un ennemi de la finance sortent tout droit du programme de… Sarkozy :

-  hold-up de 35 milliards par le dédouanement des cotisations familiales pour les entreprises, édulcoré en « pacte de responsabilité » ; Sarkozy avait déjà chargé Yves Bur en 2009 d’explorer cette voie et déclarait le 29 janvier 2012 : « La décision que le gouvernement proposera au parlement sera d’exonérer la cotisation totale ou partielle des cotisations familiales ou patronales sur les salaires » ;

-  Hollande a repris le leitmotiv de la droite martelé par Sarkozy lors de la campagne présidentielle de 2012 sous le faux label de « lutte anti-fraude » en pointant la somme dérisoire de 300 millions d’euros de « fraude sociale », soit 266 fois moins que la fraude fiscale estimée à 80 milliards d’euros, faux label « anti-fraude » que l’affaire Cahuzac vient d’enterrer. Ne soyons pas naïfs la véritable cible est la sécu elle-même.

-  Hollande a confirmé, après Sarkozy, son alignement sur l’Allemagne de Merkel où droite et socialistes forment ensemble le gouvernement qui dirige l’UE puisque la France « doit harmoniser les règles fiscales, notamment pour les entreprises, entre la France et l’Allemagne » ;

Même l’annonce de la réduction à une « quinzaine de régions » que confirme le porte-parole des députés socialistes Thierry Mandon est exactement une proposition de Balladur à Sarkozy en 2009. Ce programme est en droite ligne de la länderisation de la nation prévue depuis le traité européen de Maastricht.

Après avoir entériné le vote parjure de l’Assemblée Nationale et du Sénat du TSCG, appelé aussi à juste titre « traité Merkozy », après avoir été le premier gouvernement étiqueté de gauche à détériorer les retraites des travailleurs (Tout comme Sarkozy, Hollande a écrit à Barroso que le départ à la retraite s’effectuera suite à l’allongement des cotisations en moyenne à 66 ans comme demandé par la commission européenne), après n’avoir pas amnistié les nombreux syndicalistes poursuivis par Sarkozy (et cela continue ainsi que dans toute l’Union Européenne), après avoir augmenté la TVA (comme début 2012 et partout dans l’UE)… Hollande, « le président “même pas peur !” » selon les propos du président de l’Assemblée Nationale C. Bartolone a décidé de tomber le masque en jetant ouvertement aux orties ses promesses électorales du « changement » exprimé en 2012. Son prédécesseur avait annihilé lui, avec la complicité du PS et des Verts, le « non » au referendum de 2005. Ici comme ailleurs qu’importe la couleur du gouvernement la dictature de l’Union Européenne impose l’austérité aux travailleurs et aux peuples.

« Hollande et Gattaz, c’est du sérieux » 

Si la droite encourage, le patronat commence à jubiler. Ainsi, le nouveau « patron des patrons » P. Gattaz considère que « C’est un discours qui va dans le bon sens. Il y a une prise de conscience de la réalité de la France » ou encore le patron de l’Oréal J.P. Agon qui parle d’« un grand progrès pour la France » qui, n’en doutant pas, « jouera le jeu du pacte de responsabilité ». Car ce pacte consiste à donner un cadeau de 35 milliards d’euros sur les 100 milliards que les preneurs d’otages patronaux du MEDEF exigent sous le prétexte éculé de créer 1 million d’emplois, soit 100.00 euros d’aide par emploi. Or, pourquoi en serait-il ainsi ? L’argent ira inévitablement dans la finance, la bourse et le capital fictif qui propose de biens meilleurs profits capitalistes du fait des politiques libérales de ces 30 dernières années, notamment sous impulsion européenne. D’autre part, les « économies budgétaires » vont aggraver l’austérité et la casse des services publics. L’appauvrissement du peuple travailleur va continuer au nom de cette « politique de l’offre » au patron. Étant donné l’affaiblissement de l’Inspection du Travail et des contrôleurs fiscaux, les contrôles annoncés par Hollande sont une duperie. La droite qui prépare l’offensive patronale suivante annonçait dès ce 16 janvier par le biais de Woerth qu'« il n’y a pas de contreparties à avoir ».

De l’argent, la baisse des salaires plus la casse des droits des travailleurs contre des emplois est un chantage patronal récurrent. Récemment, le plan Gallois dit de « compétitivité » a été lancé en novembre 2012 et en novembre 2013 il y a 272.100 chômeurs de plus. L’ANI, « pacte » dit de « sécurisation de l’emploi » signé en janvier 2013 a fortement affaibli le code du travail aggravant encore la précarité des emplois, aucune des faibles garanties promises par le patronat n’a été tenue et 1100 nouvelles vagues de licenciements massifs mal appelés « plans sociaux » ont vu le jour en 1 an. Plus anciennement Yvon Gattaz, père de l’autre, déclarait le 20 juin 1986 « La suppression de l’autorisation de licenciement devrait permettre de créer 300 000 à 400 000 emplois. », mais il y eut dans les faits 400 000 licenciements de plus. Hollande, après avoir décoré le père en avril, a soutenu le fils à l’élection du MEDEF qui déclara pendant la campagne : « Je me fiche de la couleur du gouvernement. Je lui dis : vous allez dans la bonne direction mais allez-y plus vite et plus fort. Et faites-nous confiance, nous pouvons accompagner les réformes. » Ce patronat, qui bénéficiait déjà de 100 milliards de réductions diverses et variées d’après Pierre Moscovici lors d’une rencontre le 27 novembre 2012 à Bercy sur le site internet « À perdre la raison », a reçu 20 nouveaux milliards de cadeaux en CICE (« crédit d’impôt compétitivité-emploi ») en 2013. Aucune contrepartie n’a été exigée, l’argent est allé dans la poche des patrons et des actionnaires avec l’efficacité que l’on a vu en termes d’emplois.

Par contre les travailleurs ont vu leurs salaires stagner, et par conséquent leur pouvoir d’achat baisser, les smicards n’ont reçu en tout et pour tout (en dehors de l’augmentation minimale légale) qu’un « coup de pouce » de 6 centimes par heure en 2012 et les chômeurs ont vu leurs droits de plus en plus niés et les radiations se multiplier.

Unir dans la lutte et dans les urnes tous les travailleurs et toutes les victimes de l’austérité  

Donc il n’y a pas à céder au chantage ni à l’emploi, ni aux conditions de travail, ni en termes de salaires de ces patrons assistés. C’est bel et bien toujours la même politique d’austérité libérale qui est pratiquée et qui loin d’être « stupide » est une politique de classe en faveur des riches (patrons, banquiers, actionnaires…) au détriment des travailleurs et du peuple en général.

Ces politiques anti-sociales eurocrates sont les causes véritables de la montée du Front National (FN) lequel excelle sous la houlette de la fille du papa dans la vulgarisation du racisme (ce que le PS alimente désormais autant que l’UMP). Les politiques libérales et la soumission à l’austérité imposée par l’UE de la sociale-démocratie flanquée des Verts sont le programme unique qu’elle partage avec la droite qui jette le peuple dans la misère, le chômage et impulse les aventures guerrières coloniales à l’extérieur.

Nous ne pourrons y donner un coup d’arrêt que si les travailleurs et toutes les victimes des autres couches populaires, y compris les petits patrons qui sont éliminés par les gros du MEDEF, sont capables de s’unir et de mener l’indispensable contre-offensive pour gagner les revendications immédiates suivantes :

- refus du dédouanement des cotisations familiales pour les entreprises ;

- augmentation des pensions et des salaires sur la base du SMIC à 1700 euros net ;

- arrêt des licenciements et remboursement des aides antérieures de l’État par les entreprises qui ont licencié ;

- retour aux taux de TVA de 7% et de 19,6 % ;

- nationalisation des entreprises qui ferment ou délocalisent sans indemnisation des patrons.

Lutter pour la satisfaction de ces revendications immédiates est une étape nécessaire vers la souveraineté nationale populaire pour sortir de l’euro et de l’UE.  Telle est le tournant politique radicalement anti-austéritaire auquel nous appelons les forces politiques anti-libérales rassemblées dans le Front de Gauche !



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