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Retourner à la liste Imprimer 2013_04_06_syrie.pdf Avr 2013
[VIDEO] Censure à Lille: La mairie interdit notre conférence sur la situation en Syrie!

... mais elle fut un succès, qui en appellera d'autres!

Quelques mots en marge de la conférence sur cette censure...

Ce samedi 6 avril, à l’initiative de la Coordination Communiste, devait se tenir, dans une salle municipale, une conférence-débat intitulée « la parole aux Syriens », avec comme principale invitée Ayssar Midani, de l’Union des Patriotes Syriens en France, qui milite pour la paix et la concorde en Syrie, pour la défense de la souveraineté nationale syrienne contre toute ingérence étrangère.

Un débat annoncé en toute transparence sur la place publique depuis près de 3 semaines, avec moult tracts distribués dans les manifestations, sur les marchés et au porte-à-porte.

Or la veille de la conférence, après nous avoir pourtant confié la clef de la salle, subitement, par un coup de fil sur un répondeur puis un mail en soirée, nous étions informés par la Mairie que le « thème » de notre conférence était « susceptible de troubler l’ordre public » et que, par conséquent, la salle nous était retirée : « Nous vous demandons d’annuler le conférence prévue » concluait la Mairie.

Très rapidement, et comme il était impensable de ne pas tenir cette réunion publique ne serait-ce que par respect pour les Syriens qui souffrent, dans le silence médiatique absolu, de l’agression occidentalo-salafiste, nous décidions d’un lieu de repli.

 Le jour J, venus devant la salle municipale pour mettre des affiches indiquant le nouveau lieu, nous constatons que la Mairie a été jusqu’à changer les serrures de la porte de la salle ! Comme s’il était dans notre intention de briser par la force cet interdit politique ! De même la police était présente, officiellement parce qu’était annoncée une « contre-manifestation » (ceux qui, réellement, voulaient « troubler l’ordre public » ?) : mais bien sûr, pas l’ombre d’un manifestant n’a pointé son nez, ce n’était, de toute évidence, qu’un prétexte facile pour interdire le débat.

Par cette réaction de la Mairie de Lille, nous voyons clairement qui fait usage de la force et veut censurer le débat démocratique.

Nous ne savions pas que nous étions dans un état de guerre et que l’heure était à l’union sacrée derrière la position officielle du gouvernement français de soutien (y compris armé ?) à la rébellion islamiste. Comment peut se comprendre autrement la volonté d’étouffer des voix discordantes ?

Comment peut-on encore accepter ces attentats et ces massacres fomentés pour briser la Syrie ? Comme, dernièrement encore, cet attentat le 28 mars à Damas : des obus de mortier tirés sur la faculté d’architecture à 13h, faisant une dizaine de morts parmi les  étudiants et 6 blessés. Comme le 1er avril, le site juif le plus sacré de Syrie, la synagogue Jobar, vieille de 2 000 ans,  détruite, pillée, incendiée, et son toit arraché.

Heureusement, ce samedi 6 avril à Lille, ce sont au final près d’une centaine de participants, de toutes origines, qui se sont pressées dans une salle trop petite, pour apprendre et échanger sereinement sur la réalité syrienne, son histoire (ses tentatives passées de dislocation et de soumission par les grandes puissances impérialistes, dont la France), ses difficultés sociales, et les enjeux à l’échelle nationale, de la sous-région et du monde de l’entreprise de déstabilisation d’un des derniers pays laïcs et non-alignés. La voix de la Syrie, contournant la censure, a pu se faire entendre ! Un succès qui en appellera d’autres, car la campagne contre la guerre en Syrie ne fait que commencer !

Non, nous ne nous tairons pas ! Non, nous ne cèderons pas à la censure qui bafoue le droit constitutionnel, conquis de haute lutte dans ce pays, du droit à la libre expression et à la libre information ! Oui, nous continuerons à donner la parole aux Syriens pour dire leur vérité sur la tragédie macabre que subit ce peuple ! Oui, nous résisterons aux médiamensonges ! 

Déclaration de Bahar Kimyongür sur le site Investig'action / michelcollon.info

Martine Aubry censure un débat sur la Syrie


Les chabbihas* de Fabius et Hollande ont encore frappé : nouvel attentat à la liberté d’expression dont la « patrie des droits de l’homme » est désormais la championne

Ce samedi 6 avril, la salle Philippe Noiret de la mairie du quartier de Wazemmes à Lille devait accueillir une conférence sur la Syrie organisée par la Coordination communiste et le Front de Gauche, avec comme orateurs la scientifique franco-syrienne Ayssar Midani ainsi que moi-même.

Quelques jours auparavant, un groupe obscur autoproclamé « antifascistes sans patrie ni frontière » a lancé un appel au sabotage de la conférence.

Dans leur plaidoyer pour l’application de la censure, les prétendus « antifas » nous accusent de pactiser avec le diable, à savoir les régimes de Damas et Téhéran, en d’autres termes, avec les principaux ennemis d’Israël.

Vu le nombre de dictatures détestables qui exterminent des peuples entiers pour asseoir leur domination à commencer par « nos » propres chefs d’Etat, nous pensons que le choix de s’en prendre aujourd’hui exclusivement à la Syrie et à l’Iran n’est pas le simple fruit du hasard.

Pour brouiller les pistes, les pseudo-antifascistes n’hésitent pas à verser dans la démagogie, accusant les participants à notre conférence d’être des « VRP au service des dictatures », des « rouges bruns » et des « nazbol », contraction de Nazi et de Bolchevik. Les martyres de Stalingrad et plus de vingt millions de leurs compatriotes apprécieront d’être amalgamés avec leurs envahisseurs et leurs bourreaux.

Finalement, la campagne diffamatoire lancée par ces provocateurs sans patrie ni frontière ni courage ni visage ni cervelle a atteint sont but.

La mairesse de Lille Mme Aubry a en effet interdit la tenue de la conférence « pour des raisons de sécurité ».

Voulant s’assurer qu’aucune voix dissidente sur la Syrie ne s’exprime dans ses locaux, « McCarthine » Aubry a même fait changer les serrures des portes de la salle Philippe Noiret, sachant que les organisateurs de l’événement avaient préalablement reçu une autorisation et disposaient donc de clés.

Mais grâce au sens pratique de certains militants et à la générosité d’un commerçant kurde, notre conférence a finalement pu se tenir dans un restaurant kebab de la périphérie lilloise.

En dépit des conditions exceptionnelles d’organisation, près de 80 personnes ont tout de même pu se réunir, s’informer et intervenir sur les alternatives concernant la résolution du conflit syrien.

Ce n’est pas la première fois qu’un débat ouvert, critique et contradictoire sur la Syrie est ainsi censuré par l’Inquisition bobo à sensibilité sioniste. 

Le vendredi 1er mars 2013, les amis suisses de nos vaillants « antifa » avaient manifesté contre la tenue de notre conférence sur la Syrie à Genève sur base d’une rumeur grotesque de collusion avec l’extrême droite. (cf : http://www.silviacattori.net/article4287.html)

Il n’y a pas si longtemps, nous avons été qualifiés de talibans pour avoir dénoncé la guerre en Afghanistan, d’agents de Saddam pour avoir dénoncé la guerre en Irak et de kadhafistes pour avoir milité contre l’invasion de la Libye.

La moindre sympathie que nous exprimons envers la résistance palestinienne ou libanaise est suspectée d’antisémitisme.

Lors de chaque campagne guerrière, nous sommes accusés d’intelligence avec l’ennemi par des groupuscules clandestins qui se la jouent rebelle libertaire mais dont les paroles et les actes ne servent en définitive qu’à renforcer la loi du plus fort. 

Nous tenons cette fois encore à prévenir nos détracteurs que leurs menaces ne nous empêcheront ni de dénoncer la guerre que leurs maîtres imposent à la Syrie ni de militer pour une résolution pacifique et politique du conflit dans ce pays.

 

(*) Le terme chabbiha désigne les auxiliaires de l’armée syrienne qui combattent l’insurrection antibaassiste. Ce terme semble de plus en plus convenir aux auxiliaires des armées de l’OTAN qui combattent les militants anti-impérialistes.

Déclaration du Pôle de Renaissance Communiste en France 59-62

Halte à la censure sur la question syrienne!


Le samedi 06 avril, une réunion d’information sur la Syrie à l’initiative de la Coordination Communiste a subi une tentative de sabotage de la part de la Mairie de Lille, qui a refusé l’accès de la salle municipale à la dernière minute – la réunion a finalement pu se tenir dans un restaurant de Lomme, et a été un succès.

Le Pôle de Renaissance Communiste en France 59, invité à cette réunion-débat, proteste contre cet acte de censure qui vise à imposer un discours unique sur la situation au Proche-Orient, et à justifier les ingérences impérialistes dans cette partie du monde.

Si le régime syrien n’est pas exempt de reproches, les forces « rebelles », renforcées chaque jour par des fous de Dieu de diverses nationalités, armés par la Turquie réactionnaire et ces pétromonarchies moyennageuses que sont l’Arabie et le Qatar, ne constituent aucunement une alternative démocratique. Les conséquences désastreuses de la récente intervention armée en Libye (dont le chaos malien n’est qu’un aspect) devraient mettre la puce à l’oreille de tous les progressistes.

Notons que la Mairie de Lille a tenté de motiver sa décision par un soi-disant « risque de trouble à l’ordre public » parce qu’un message anonyme publié sur Indymédia appelait à empêcher cette manifestation. Le message en question accuse notamment les deux intervenants invités par la CC, Ayssar Midani et Bahar Kimyongür, d’être liés à l’extrême-droite, au prétexte que l’Union des Patriotes Syriens, dont Ayssar Midani est membre, aurait manifesté à Paris à l’appel des fascistes de 3ème Voie le 2 février dernier, et que Bahar Kimyongür aurait participé en mars, à Genève, à une conférence avec le groupe brun-rouge Egalité et Réconciliation, qui par ailleurs a publié certains de ses textes sur son site.

Or, la conférence genevoise en question n’a jamais été organisée ni co-organisée par E & R : si cette organisation a appelé à y participer, les organisateurs n’y sont pour rien, et Bahar Kimyongür ne peut être tenu pour responsable de la publication de ses textes sur tel ou tel site (ses articles sont aussi repris, entre autres par Le Grand Soir : Indymédia va-t-il en déduire que LGS est un site fasciste ?).

Quant à la manifestation du 2 février, il suffit d’un coup d’œil sur le site de 3ème Voie pour se rendre compte de la supercherie : il y est fait mention d’une obscure « association des Patriotes Syriens » (sans A majuscule - de quoi sagit-il au juste ?), et nullement de l’UPS.

Tous les participants à la réunion du 6 ont d’ailleurs pu vérifier que les propos des intervenants n’avaient rien de fasciste ni de raciste.

Tous ceux qui, aujourd’hui, défendent le principe de souveraineté nationale et combattent le « droit d’ingérence » se retrouvent pris dans la tenaille des nationalistes réactionnaires et des pseudo-antifascistes (que nous ne confondons pas avec les antifascistes véritables), les premiers récupérant et déformant cyniquement leurs mots d’ordre, les seconds pratiquant l’amalgame le plus grossier – pour le plus grand bien de l’impérialisme.

Il est de plus en plus difficile, dans la France d’aujourd’hui, de refuser d’idéaliser les « rebelles » copieusement armés par la Turquie, l’Arabie Saoudite et le Qatar, et renforcés par des « fous de Dieu » de toutes nationalités. Les conséquences désastreuses de l’intervention armée en Libye (dont le chaos malien n’est qu’un aspect), parlent pourtant d’elles-mêmes…

Le PRCF, quant à lui, fait sienne l’analyse du Parti Communiste Syrien : le régime de Bachar a de graves défauts, les manifestations de mars 2011 étaient légitimes, et il faut condamner la brutale répression qui les a frappées ; mais le printemps syrien a été récupéré par des fanatiques religieux, eux-mêmes manipulés par des puissances étrangères qui se moquent éperdument du peuple syrien.

Que cela plaise ou non aux fauteurs de guerre et à ceux qui cherchent à faire taire les partisans de la réconciliation nationale en Syrie, c’est aux Syriens et à eux seuls de décider de l’avenir de leur pays.



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