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[ A LIRE ] Il y a 130 ans décédait Marx - republication Pierre Dubuc

HOMMAGE AU FONDATEUR DU COMMUNISME

COMME GUIDE POUR L’ACTION D’EMANCIPATION DES TRAVAILLEURS !

A l’heure où le mouvement ouvrier est confronté à une offensive libérale redoublée du capital pour préserver les profits maximums et les peuples aux guerres coloniales des impérialistes pour préserver leur domination spoliatrice, souvenons nous qu’il y a 130 ans nous quittait le fondateur Karl Marx.

A l’heure où les travailleurs en Grèce, en Espagne, au Portugal, en Italie, en Belgique, dans les Balkans, en Angleterre et en France résistent de plus en plus ouvertement aux politiques d’austérité du diktat eurocratique des bourgeoisies coalisées de l’UE et principalement d’Allemagne, souvenons nous que Karl Marx et Friedrich Engels ont élaboré le matérialisme dialectique comme instrument d’ analyse pour comprendre l’exploitation capitaliste.

Au moment où les « pays émergents », notamment la Chine, la Corée du nord, le Vietnam et Cuba, tous rescapé de la défaite du camp socialiste face aux restaurateurs du capitalisme et à l’encerclement impérialiste, se développent en utilisant le capitalisme d’état ou « l’économie de marché socialiste » et changent progressivement le rapport des forces entre impérialisme et peuples opprimés, souvenons nous que le Marxisme Léninisme est un guide pour l’action sur la base que « l’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes ».

Nous republions ce texte de notre camarade Pierre Dubuc de l’Aut’journal du Québec qui date mais garde une certaine actualité pour rappeler que me fondateur Karl Marx nous a légué une pensée révolutionnaire qui nous guidera à nouveau en tant que communiste, selon notre capacité à l’analyse concrète d’une situation concrète, pour élaborer le programme de la révolution pour instaurer la première phase communiste du pouvoir ouvrier et populaire. Le texte que vous allez lire nous rappelle que 130 après sa mort, Karl Marx est toujours vivant à travers les luttes de classe du prolétariat, des peuples et des Etats rescapés du camp socialiste et des Etats de l’alliance bolivarienne en Amérique du sud menés par le Parti Communiste Cubain et la figure héroïque du Libertador Hugo Chavez Frias qui vient de nous quitter.

Hommage à Karl Marx et à Hugo Chavez Frias et à tous nos anciens dirigeants qui ont guidé les combats de classes et les luttes de libération nationale à la victoire.

Pour le 150ème anniversaire du Manifeste Communiste

ILFAUT RECOMMENCER LA LUTTE !

« Un spectre hante l’Europe : le spectre du communisme. Toutes les puissances de la vieille Europe se sont unies en une Sainte Alliance pour traquer ce spectre ». C’est par ces mots que débute le Manifeste du parti communiste de Karl Marx et Friedrich Engels dont on célèbre cette année le 150ème anniversaire. C’est principalement autour des idées de ce manifeste que s’est constitué le mouvement ouvrier européen à la fin du XIX siècle.

La victoire de la mondialisation a complètement modifié le rapport de forces à l’échelle du monde entre les patrons et les travailleurs, entre les pays dominants et les pays opprimés.

En octobre 1917, c’est avec un programme inspiré de ce manifeste que les ouvriers russes ont pris le pouvoir, lors de ces fameux dix jours qui ébranlèrent le monde. Aux ouvriers qui s’entretuaient sur les champs de bataille européens, ils rappelèrent les célèbres paroles du Manifeste et Engels : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! » en les invitant à tourner leurs fusils contre leurs classes dirigeantes. Les dirigeants européens paniqués s’empressèrent de signer l’armistice.

Une trentaine d’années plus tard au sortir de la Deuxième guerre mondiale, le camp socialiste fort de la victoire sur le fascisme, s’élargissait aux pays d’Europe de l’Est mais surtout à la Chine et à ses centaines de millions d’habitants pour englober plus du tiers de la surface du globe. L’appel aux ouvriers du monde qui avait été élargi en cette ère impérialiste aux peuples et nations opprimés avait été entendu.

Le monde était désormais bipolaire : deux camps, deux idéologies, deux marchés s’affrontaient. Un camp socialiste en pleine expansion, mais dont les économies avaient été ravagées par la guerre. Un camp du libre marché dirigé par les Etats Unis dont l’économie avait été dopée par la guerre, et qui tout en proclamant le droit à l’autodétermination des peuples, intégrait dans sa sphère d’influence les empires coloniaux de la Grande-Bretagne et de la France.

Les vainqueurs de la Guerre Froide

De cette confrontation qu’on a appelé Guerre Froide, nous connaissons aujourd’hui l’issue. Le camp de l’impérialisme a triomphé et le camp socialiste s’est effondré. Dans l’ex-URSS les formes socialistes d’économie sont démantelées pour être remplacées par le libre marché capitaliste. En Chine, où les structures économiques n’épousaient pas complètement les formes socialistes, le virage capitaliste est radical. Il n’existe plus aujourd’hui qu’un seul marché à l’échelle du monde, le marché capitaliste. C’est la mondialisation.

La victoire de la mondialisation, un euphémisme à la mode pour désigner l’impérialisme, a complètement modifié le rapport de forces à l’échelle du monde entre les patrons et les travailleurs, entre les pays dominants et les pays opprimés

A l’époque où elles étaient hantées par le spectre du communisme, les classes dirigeantes des principaux pays industrialisés ont été forcées de faire d’importantes concessions à leurs classes ouvrières en termes de réduction du temps de travail et de programmes sociaux.

Dans un livre important paru récemment « The Commanding Heights », deux journalistes américains, Daniel Yergin et Joseph Stanislaw, rappellent comment au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, était discréditée « la théorie de l’ordre spontané du marché » et célébrée l’idée de l’Etat providence et de la planification étatique en économie. Ils démontrent surtout que nous assistons aujourd’hui au processus inverse. Forts de leur victoire sur le socialisme, les milieux affairistes sont d’une arrogance sans borne. Tous les gains du mouvement ouvrier sont remis en question. Le keynésianisme est mis au rebut, remplacé par un néolibéralisme triomphant, qui n’est qu’une remise à la mode des grands principes du capitalisme du XIX siècle.

Dans la foulée de leur victoire sur le cap socialiste, plusieurs gouvernements occidentaux ont provoqué une épreuve de force avec le mouvement syndical de leur propre pays pour lui briser les reins. En Angleterre, Thatcher a défié les mineurs dirigés par Arthur Scargill. Aux Etats-Unis, Reagan a congédié les contrôleurs aériens. Au Québec, les historiens retiendront que le tournant est survenu lors de la grève de Manoir Richelieu et de l’affaire Boivin, alors que la sûreté du Québec a perquisitionné les locaux de la CSN et menacé son président.

Dans le Tiers-Monde, l’agression de la coalition de tous les pays impérialistes dirigés par les Etats-Unis contre l’Irak a joué le même rôle. On a voulu faire comprendre à tous les pays la nouvelle donne de la politique mondiale découlant de l’écroulement de l’URSS. L’époque de la Guerre Froide où les pays du Tiers-Monde pouvaient jouer une grande puissance contre une autre, était révolue. Nous étions désormais entrés dans le nouvel ordre économique mondial. En donnant une telle leçon à l’Irak, on a voulu signifier à tous les pays du monde ce qui pourrait leur arriver s’ils défiaient leurs maîtres.

Un recul considérable pour le mouvement ouvrier

Au-delà des retours en arrière dans les conditions de travail et de vie, le recul est surtout idéologique. Les idéologues néolibéraux profitent de la déconfiture de l’URSS et du camp socialiste pour discréditer les idées socialistes de planification économique, de justice sociale, d’égalité entre les citoyens. Les simples données empiriques ont beau montré l’absurdité de leurs énoncés, rien n’y fait. Par exemple, ils affirment haut et fort que la planification économique est impossible et que le marché est seul capable de redistribuer équitablement  les ressources. Mais bon nombre de multinationales ont un chiffre d’affaires supérieur à plusieurs pays et nous savons tous que ces entreprises ne laissent rien au hasard du marché, tout est planifié, à partir de la détection de la présence de matières premières par satellites jusqu’aux campagnes de contrôles des goûts des consommateurs par la publicité.

Les livres « l’utopie néolibérale » de Michel Bernard et « The Commanding Heighs » de Yergin et Stanislaw permettent de comprendre l’ampleur de l’offensive en cours. Michel Bernard examine les fondements de l’idéologie néolibérale et montre qu’elle mène directement à la remise en question de tous les droits sociaux et syndicaux acquis de haute lutte. Les journalistes Yergin et Stanislaw complètent le tableau en dévoilant le détail des réseaux bien financés mis en place pour propager à l’échelle globale cette idéologie et en faire le programme de gouvernements de la Nouvelle-Zélande au Pérou, en passant bien entendu par le Canada.

La dissolution des notions de classe et de nation

Devant une telle offensive, la classe ouvrière mondiale est déroutée. Dans le Manifeste, Marx et Engels écrivaient : « L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de la lutte des classes ». Mais aujourd’hui, on s’emploie à nier l’essence même des notions d’histoire et de classes sociales.

Nous en serions, s’il faut en croire le titre d’un livre à succès des dernières années, rendus à « la fin de l’Histoire ». Le capitalisme, selon les chantres du néolibéralisme, serait le meilleur des mondes, l’aboutissement de l’HUMANITE.

D’autre part, les classes sociales sont dissoutes par le discours néolibéral qui atomise la société. En fait, la notion de société même est niée au profit du marché. « There is no such a thing as a society » disait Margaret Thatcher. Il n’y a que le marché. A ce compte, les différentes associations de défense et les syndicats ne sont que des entraves qui empêchent la juste régulation par le marché. Il est donc légitime de les faire disparaître. L’idéal du néolibéralisme est le travailleur autonome qui vit dans ses valises.

L’idée de nation est également dissoute dans l’épaisse soupe idéologique de la mondialisation. On légitime le rouleau compresseur du marché mondial qui écrase les petites nations, démantèle leur appareil d’Etat, les prive de toute possibilité d’intervention, au nom d’un hypothétique et fumeux Eldorado. Les citoyens ont cédé la place aux clients. Les cultures et les langues nationales sont réduites au rang de folklore passéiste par la titanesque industrie culturelle américaine.

Un paradoxe

C’est la première fois de son histoire que le mouvement ouvrier fait face à une offensive d’une telle ampleur. Son identité même de classe ouvrière est remise en question, taxée de notion dépassée. Il en va de même de son identité nationale. Et ne parlons même  pas de l’internationalisme qu’on l’invite à remplacer par un vague cosmopolitisme.

Le plus paradoxal dans tout cela est que la classe ouvrière mondiale n’a jamais aussi été importante numériquement, avec l’entrée en masse des femmes sur le marché du travail et la mondialisation qui a planté les usines dans les coins les plus reculés du monde. Pour miner son moral, on proclame la « fin du travail » en oubliant que la majorité des habitants de la planète vivent dans le dénuement le plus total. Le fait de leur mettre un toit au-dessus de leur tête, de leur procurer un minimum de biens essentiels, de doter leur pays des structures minimales d’un Etat moderne mettraient au travail des dizaines de millions d’ouvriers et d’ouvrières à travers le monde malgré les énormes gains de productivité réalisés depuis la fin de la deuxième guerre mondiale.

De même le développement sans précédent des moyens de communication est riche d’un énorme potentiel pour le développement des cultures nationales, la multiplication des échanges entre elles et l’enrichissement du patrimoine culturel de l’HUMANITE ; Mais le contrôle des médias nouveaux et anciens par une poignée de boursicoteurs conduit à l’avilissement total des cultures et le déclin des langues nationales au profit de la langue de l’impérialisme culturel dominant.

Mc World ou Djihad

Nous sommes placés débat l’alternative suivante : Mc Worl ou Djihad pour emprunter le titre d’un autre livre à succès. Au mouvement syndical ne resterait que la voie du Mc WORLD, c’est-à-dire de la mondialisation. Tout au plus, pourrait-il revendiquer la mise en place des chartes sociales plus symboliques qu’autre chose étant donné l’acceptation de l’abdication de leurs pouvoirs par les ETATS NATIONAUX ;

L’exemple du traité de libre échange en Amérique du nord est riche d’enseignements. Après s’être opposées à l’entrée en vigueur de L’ALENA, les organisations syndicales québécoises ont capitulé suite à son adoption. Elles l’ont accepté comme un fait accompli, se contentant de revendiquer des chartes sociales à l’échelle de l’Amérique du Nord. Aucune critique du libre échange, aucune alternative politique n’a été mise de l’avant depuis.

D’autre part, le pillage de plusieurs pays du Tiers-Monde qui ramène leur économie, comme c’est le cas en Afrique, au stade qui prévalait avant les indépendances du début des années 60, la destruction de leur culture nationale par la machine hollywoodienne et le désarroi qui s’ensuit, créant un terreau favorable au retour en force des religions et à leur récupération politique par différents groupes politiques religieux. C’est le Djihad, la guerre Sainte, la forme par laquelle d’exprime aujourd’hui l’opposition à la mondialisation, à l’impérialisme.

Dans les pays avancés, on assiste au développement des mouvements et des partis d’extrême droite ; Aux Etats-Unis, ils ont pratiquement le contrôle du Parti républicain. Dans plusieurs pays d’Europe, dont la France, l’extrême droite recueille autour des 15% des voix; une partie de son succès s’explique par son habile récupération du sentiment national face à l’unification européenne, cette importante facette de la mondialisation.

Devant cette situation, les tenants de la mondialisation et tous ceux qui leur font écho dans le mouvement ouvrier ont beau jeu pour discréditer les luttes nationales en les qualifiant de luttes tribales, ethniques. Là aussi, l’absence d’un véritable programme démocratique sur la question nationale porté par le mouvement ouvrier affaiblit sa lutte.

Que faire ?

Mc World ou Djihad ne sont pas des alternatives pour le mouvement ouvrier. Alors, que faire ? Il lui faut renouer avec son héritage, son histoire car la solution ne sortir pas du chapeau de quelques prestidigitateurs. Il faut en quelque sorte s’inspirer des néolibéraux. Leurs ténors, les Friedrich Von Hayek, les Milton Friedman n’ont pas inventé de toutes pièces une nouvelle idéologie. Ils ont puisé dans le bagage idéologique du libéralisme du XIX siècle et l’ont réactualisé, souvent en les radicalisant, les idées qui avaient accompagné et favorisé le développement du capitalisme.

Le mouvement ouvrier devra lui aussi se réapproprier sa riche histoire de luttes et de victoires qui a inspiré des millions et des millions d’ouvrières et d’ouvriers au cours des derniers cent cinquante ans. Ce faisant, il ne pourra évidemment faire l’économie du bilan de l’expérience de la construction du socialisme en URSS, en Chine et dans d’autres pays. Il devra questionner les différentes politiques adoptées aux différents tournants de la construction du socialisme. Mais il devra surtout se poser la question fondamentale : le socialisme a-t-il été vaincu à cause d’un vice intrinsèque comme l’affirment ses détracteurs ou bien, principalement, parce que, dans l’affrontement qui l’opposait au monde capitaliste, le rapport de forces lui était momentanément défavorable. Une véritable réponse à cette question exigera un travail de recherche énorme et plusieurs années de débats.

Mais parallèlement à ce travail, le mouvement ouvrier doit se regrouper, se réorganiser pour faire face à l’offensive néolibérale qui veut le radier de la surface de la terre. Partout à travers le monde, le mouvement ouvrier est aujourd’hui placé sur la défensive. S’il veut  être en mesure de se défendre et penser pouvoir un jour reprendre l’offensive, il doit renouer avec les principes de base de son idéologie. A ce titre, est toujours d’actualité le Manifeste communiste de Karl Marx et Friedrich Engels et leur appel : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !...

Mai 1998



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