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[ A LIRE ] Congrès de la CGT: En finir avec le "syndicalisme rassemblé" à la CFDT et pour un front du refus à l'austérité libérale - par Roland Diagne, Jean Pierre Page, CGT Fralib

Contributions de syndicalistes de classe et de masse, en vue du prochain Congrès

La CFDT met fin au « syndicalisme rassemblé » : Quelle stratégie nouvelle de lutte de notre CGT pour stopper les désastres sociaux et anti-démocratiques ? par Roland Fodé Diagne, membre de la CE de la FERC CGT et de la CE de la CGT Educ’action Nord

La CFDT, la CFTC, la CGC viennent de mettre fin au « syndicalisme rassemblé » en signant la « flexisécurité » des profits patronaux dictée par l’Union Européenne (UE). Cette signature légalise la prise en otage des salariés et le chantage patronal suivant : « ou vous acceptez la baisse de vos salaires, la dégradation de vos conditions de travail par l’augmentation des cadences et des rythmes et les contrats précaires ou nous délocalisons en Europe où ailleurs parce que nous autres les actionnaires avons ‘besoin d’aire’ pour maximiser nos profits ». C’est la fin du code du travail.

Les « syndicalistes apolitiques » dirigeants de la CFDT qui se targuaient de n’avoir pas appelé à « voter contre Sarkozy » rallient ainsi ouvertement le MEDEF et son gouvernement socialiste après avoir baladé dans les méandres du « syndicalisme rassemblé » la centrale historique de lutte de classe du mouvement ouvrier à l’origine de toutes les conquêtes sociales et démocratiques du pays qu’est, depuis sa fondation en 1895, la CGT.

La théorie et la pratique du « syndicalisme rassemblé »

Le rapport d’activité que l’on peut lire dans le  N° spécial de la NVO du 21/11/02 présenté par le Bureau Confédéral du 47éme congrès confédéral CGT théorisait ainsi le « syndicalisme rassemblé » :

« Nous devons pour ce faire travailler à l’unité des centrales syndicales françaises sur les revendications nationales et européennes, mais aussi poursuivre une coopération réfléchie avec le mouvement associatif » (p.6), « travailler à établir d’autres rapports entre organisations syndicales, en cherchant sur chacun des sujets en débat à approfondir nos réflexions convergentes ou divergentes, avec la volonté d’aboutir à des démarches ou des initiatives les plus unitaires possibles, sans focaliser sur les désaccords » (p.15) « …l’unité syndicale…un bien commun et non comme une menace qui plane sur leur identité, car l’unité est la condition irremplaçable pour que les salariés regagnent leur place dans la société et leur dignité. Les salariés aspirent à une plus grande lisibilité du mouvement syndical en tant que tel dans l’entreprise, dans les négociations, dans les débats publics …Le niveau et la qualité des débouchés revendicatifs dépendent pour une large part de la recherche de convergences effectives des organisations sur des objectifs communs » pour atteindre l’objectif de « l’affirmation du fait syndical, en obtenant la reconnaissance de son rôle d’utilité publique dans chaque lieu de travail, chaque site, dans l’organisation sociale des territoires, l’élaboration et l’évaluation des politiques publiques » (p.15).

Dans les faits la pratique a consisté à soumettre nos revendications, nos luttes, nos formes de luttes, notre communication et nos positionnements de classe à l’unité au sommet avec la CFDT.

Point n’est besoin de passer en revue les défaites successives des mobilisations, des luttes des travailleurs engendrées par la théorie et la pratique du « syndicalisme rassemblé » qui n’a servi qu’au parrainage de l’entrée de notre CGT à la CES par la CFDT. A l’exception du CPE gagné par les luttes dures et continues des jeunes, tous les grands rendez-vous de luttes sociales décidés par les attaques patronales et gouvernementales de la droite libérale et du PS libéral ont donné des « journées nationales d’actions unitaires » CGT-CFDT sur des revendications alignées sur « le plus petit dénominateur commun » dictées par la CFDT. Et quand les travailleurs des boîtes engageaient des batailles défensives contre les fermetures, les délocalisations ou les licenciements, « l’unité syndicale », le « syndicalisme rassemblé » s’avérait une rhétorique de sommet et de salon que les travailleurs manifestants en lutte stigmatisaient ainsi : « C’est pas dans les salons et les fauteuils à Matignon, à l’Elysée ou au Medef que l’on gagne, mais par la grève, la rue et le rapport des forces ».

Unir les travailleurs et les syndicats sur la revendication de la nationalisation des entreprises qui ferment et délocalisent  

De la fondation de la CGT en 1895 aux grandes grèves générales avec occupation des usines et lieux de travail en 1936, la revendication des trois huit a été motrice et fédératrice des combats sociaux : Huit heures de travail 8 heures de repos, 8 heures de loisirs. Les congés payés, les augmentations de salaires de plus de 30%, les droits syndicaux gagnés en 1936 sont subséquentes des multiples luttes menées par les travailleurs avec comme point d’appui fondamental cette revendication transversale et unificatrice.

Aujourd’hui la principale arme patronale dans les centres impérialistes de soumission du travail au capital est le chantage à la délocalisation des entreprises, c'est-à-dire utiliser les salaires bas d’ailleurs pour faire baisser les salaires d’ici gagnés de haute lutte par les générations précédentes de travailleurs à l’époque du monde divisé en camp capitaliste et camp socialiste. La concurrence mondiale entre patrons d’aujourd’hui met en concurrence les salariés sur toute la planète pour imposer la dictature de classe de la bourgeoisie. A l’intérieur des pays impérialistes comme le nôtre le patronat des secteurs non délocalisables fait adopter des lois racistes par les gouvernants pour maintenir les travailleurs sans papiers dans les griffes du travail clandestin en plus du chantage au chômage pour tirer tous les travailleurs vers la précarité.

La mondialisation libérale et son émanation sous continentale la construction du bloc impérialiste prédateur qu’est l’Union Européenne (UE) organisent une division du travail fondée sur des délocalisations qui désindustrialisent les pays d’Europe selon les coûts de la force du travail, donc selon les salaires considérés par les Firmes Transnationales (FTN) comme trop élevés.

En fait il s’agit d’en finir avec la dite « société de consommation » en réalité temporairement illusoirement à « crédit » en mettant fin aux « salaires trop élevés » des travailleurs dans les pays de l’UE pendant que les dividendes et profits des patrons actionnaires explosent littéralement. En fait le monde du travail dans nos pays après avoir obtenu des concessions sociales suite à ses luttes et à l’existence de l’Urss est entrain de subir la loi d’airain de la barbarie du capitalisme que K. Marx décrit ainsi : « : Le capital a horreur de l'absence de profit. Quand il flaire un bénéfice raisonnable, le capital devient hardi. A 20% il devient enthousiaste; à 50% il est téméraire; à 100% il foule au pied toutes les lois humaines et à 300% il ne recule devant aucun crime ». (Le Capital).

Voilà pourquoi il devient urgent et nécessaire d’opposer la nationalisation à cette prise en otage des travailleurs par les patrons et l’UE.

Nationaliser, c’est contraindre l’Etat à ré-intervenir dans les « affaires économiques » desquelles le libéralisme dominant l’exclut sauf quand il s’agit de sauver les banques, la bourse et la spéculation financière.

Forger l’unité de combat de la base au sommet des travailleurs et des syndicats du refus

Maintenant que le PS est revenu au pouvoir, la CFDT juge inutile de poursuivre sa stratégie de neutralisation des luttes par la soumission de notre CGT appelée « syndicalisme rassemblé » en décidant de parapher un « accord qui permet au Medef de faire la loi ».

Les syndicats non signataires, CGT, FO plus la FSU, SUD/Solidaires, la CNT doivent s’unir dans les actions à la base jusqu’au sommet contre la trahison syndicale au service des patrons et de l’Etat de classe bourgeois. Nous devons ensemble construire le FRONT SYNDICAL DU REFUS DE LA COLLABORATION ET DE LA SERVILITE DE CLASSE. C’est aussi la voie et le moyen de l’unité syndicale sur la base de la démocratie syndicale à la base dont le monde du travail a besoin pour renouer avec les victoires et le progrès social.

La CGT de la base au sommet doit développer une stratégie offensive de lutte pour entraîner, y compris la base combative de la CFDT comme le montre l’usine de Florange, l’ensemble des militants, des syndiqués et des travailleurs qui prennent à une vitesse TGV conscience de l’inexistence de solution humaine dans la barbarie du système capitaliste et de la voie sans issue dans laquelle mène le réformisme syndicale qui ne cherche qu’à aménager le capitalisme en putréfaction moribond et agonisant.

Ensemble aucune lutte partielle des travailleurs ne doit se trouver isolée, toutes luttes dans une branche, dans un secteur géographique doivent faire l’objet d’une mobilisation unitaire des syndicats du refus pour soutenir et élargir afin de construire le rapport des forces nécessaires pour gagner.

Ensemble il faut élaborer les revendications transversales qui fédèrent nos luttes et permettent leur développement jusqu’aux grèves reconductibles et la grève générale pour que les patrons et le gouvernement comprennent que le chantage à la « dette, aux déficits » et à la fuite des patrons pour échapper aux fiscs, à l’impôt doivent cesser.

Ensemble travaillons à unir luttes à l’usine, à l’entreprise et luttes dans les quartiers populaires contre les divisions entre salariés et chômeurs, entre travailleurs Français(e)s et immigré(e)s, entre travailleurs croyants de toutes confessions et non croyants, etc.

Ensemble revendiquons et imposons la NATIONALISATION SANS INDEMNISATION DES ENTREPRISES QUI FERMENT ET DELOCALISENT POUR PRESERVER LES CONQUÊTES SOCIALES ET DEMOCRATIQUES GAGNEES PAR NOS ANCIENS POUR UNE SOCIETE DE PROGRES ET NON DE REGRESSION.



Etre nous-mêmes ! Europe et indépendance de la CGT par Jean-Pierre Page,  USRAF CGT Air France, Ancien responsable du département international de la CGT, ancien membre de la Commission Exécutive Confédérale (1981-2000)

B.Thibault et la direction de la CGT se refusent à faire le bilan de leur travail depuis le précédent congrès ! Sans doute parce que celui-ci est catastrophique et qu'il a fragilisé un peu plus ce qui restait de la crédibilité des dirigeants confédéraux ! Avoir le sens des responsabilités, c'est prévoir et puisque BT doit partir il devrait faire en sorte de laisser la CGT "en ordre de marche" pour ceux qui auront la charge de l'animer dans les années qui viennent ! Ce n'est pas le cas à travers les orientations et les décisions qu'il cherche à imposer y compris au mépris de la démocratie !

Comme il l'a souvent montré, la démocratie n'a jamais été son point fort, pas plus celle d’ailleurs d’un Bureau confédéral tout au délice de la bataille de succession sans aucune vision en revanche sur l'avenir et la réponse à apporter à la crise du capitalisme en cours. Encore moins celle de la Commission exécutive ! Il est vrai, comme l’admettent nombre de ses membres, que celle-ci a fonctionné plus comme une chambre d'enregistrement, mise souvent devant le fait accompli et tenue dans l'ignorance des secrets de la petite équipe qui fait la politique de la CGT au jour le jour. Une "garde rapprochée”, anciens de cabinets ministériels qui connaissent au fond très peu de la CGT, de la vie des travailleurs, et de leurs luttes. Cette façon de fonctionner est totalement étrangère à l'histoire comme à l'identité de la CGT. Une histoire ou comme l'on dit "pour assumer des responsabilités dans la CGT il fallait d'abord faire ses preuves"!

Cédant à l'air du temps, Bernard Thibault n'en a eu cure, lui qui en arrivant citait dans une interview aux "Echos" Alexis de Toqueville, ce penseur politique du 19 ème siècle chantre de la démocratie américaine et du libéralisme, dans le seul but d'impressionner son monde! Mais quel monde ? Le monde du travail ? Posez la question c'est y répondre !

Pour la direction actuelle de la CGT, ce que l'on appelle les « cadres syndicaux » c'est comme pour le reste, cela doit se fondre dans un modèle de référence. Celui-ci c'est le syndicalisme anglo-saxon, le modèle réformiste qui domine les Confédérations syndicales en Europe avec les « succès » que l'on sait ! Un syndicalisme institutionnalisé qui consacre son énergie et ses moyens à la « magie » de la négociation dont chaque jour permet de vérifier l’efficacité, l’utilité et les conséquences désastreuses pour les travailleurs. Qu'il s'agisse de la CES ou de la CSI, ces organisations qui accompagnent la politique du capital, on sait à quoi s'en tenir ! Leur bilan parle de lui même. Mais pourquoi la CGT devrait-elle suivre cette voie et cette orientation ? « Pour ne pas être le dernier carré », répondait Louis Viannet ! Où en sommes nous après 10 ans de recentrage et d’affiliation à la CES ? Un succès éphémère au prix du renoncement à notre indépendance ? Alors même que l'essor de nouvelles formes de syndicalisme combatif apparaissent partout dans le monde, y compris en Europe.

L'Europe s'enfonce dans le chômage de masse et, de la Grèce à l'Espagne, de l'Allemagne à la France, la pauvreté s'étend, la répression antisyndicale contre ceux qui résistent ne cesse de croître. Mais la CES ou la CSI ne semblent pas concernés ! Selon ces organisations, tout cela ne serait qu'un mauvais moment à passer ! Le rôle du syndicalisme serait il de corriger les excès, faire du "capitalisme à visage humain", cet objectif irréalisable, un horizon indépassable auquel il faudrait dorénavant se conformer !

Pourtant il y a des luttes dans toute l’Europe et dans le monde entier, de l’Allemagne à la Grèce, de l’Espagne eu Portugal, de la Grande Bretagne à la France et l’Italie. Celles-ci ont besoin de perspective et donc de solidarité et d’une coordination. Ceux qui sont aux avant-postes de ce combat ne reçoivent de la CES ou de la CSI que des propos lénifiants et démobilisateurs ! Nous devions dynamiser la CES avec d’autres et aujourd’hui le constat est amer ! Qui a changé de la CGT ou de la CES ? Au fond, la CES n’est que le reflet d’un type de syndicalisme caractérisé par l’apathie, la bureaucratisation, le conformisme et la fascination devant les institutions ! Devons-nous apporter notre caution à cette démarche que contredit toute notre histoire? Le moment n’est-il pas venu de faire un bilan dans un esprit indépendant, comme nous l’avons fait en d’autres circonstances et par rapport à d’autres affiliations, ou cette question est-elle dorénavant un tabou?

Il y a un très gros risque en Europe pour le syndicalisme de voir sa crédibilité réduite à néant, tout particulièrement dans la jeunesse ! Ne rien faire, ne rien dire et à coup sûr cette "fonctionnarisation", cette institutionnalisation du syndicalisme, ces compromissions, voire la corruption de certains de ces dirigeants menacera son avenir et sa raison d’être. Cette dérive se poursuivra si les délégués au 50eme Congrès des syndicats CGT n'en décident pas autrement !

Or il ne manque pas de gens (d’adversaires ?) auprès de la CGT pour continuer à exorciser celle-ci des fantômes qui à leurs yeux continuent à hanter les nuits de la Confédération. Il s'agit pour ceux là de contribuer à accélérer son recentrage pour la mettre aux normes européennes, la rendre compatible (www.forumsyndicaleuropeen.net).

Par conséquent, tout ce beau monde à Montreuil comme à Bruxelles rêve avec le 50eme Congrès d'une nouvelle direction qui marquerait un pas supplémentaire dans le ralliement de la CGT à cette vision de l’Europe sociale qui n’est qu’un leurre ! Il faut empêcher cela et ne jamais considérer les choses comme réglées d’avance ! Au fond cette Europe-là n’a jamais été aussi contestée et si peu crédible aux yeux des peuples et des travailleurs. Quant aux perspectives, elles ont connues d’avance: la régression économique, sociale et démocratique ! Comment la CGT doit-t-elle se positionner, s’arc-bouter contre toutes évidences ou au contraire prendre position de façon claire et indépendante pour contribuer au débat et au combat contre cette escroquerie de l’Europe sociale ? Voilà ce que l’on attend d’elle !

Les négociations, tout au plus accompagnées de "journées d'actions" bien séparées les unes des autres pour ne pas aboutir, pour ne pas créer un rapport de force durable en faveur des travailleurs sont une impasse. Il faut en faire lucidement la critique !

Après la récente réunion du CCN au sujet de la future direction et une discussion sans vote, on semble faire comme si de rien n'était, alors que c'est au Congrès et aux délégués de décider comme le prévoient les statuts ! On prévoit donc de retenir 56 candidats pour composer la future direction de la CGT ! Soit un nouveau renouvèlement de 39%, ce qui avec le précédent congrès aboutit à un turnover permanent de la direction et donc une totale instabilité quand on sait le temps nécessaire pour assumer des responsabilités à ce niveau. Mais ce qui est sans doute le plus consternant, c'est la quasi disparition des ouvriers de la future direction de la CGT : 8 ouvriers seulement soit 14%, mais 36 cadres, agents de maitrise et techniciens soit 64%, et cela bien qu'existe l'UGICT avec sa direction. Sans céder à je ne sais quel ouvriérisme, comment ne pas constater dans ce choix un recul sans précédent, historique ? Cette défiance à l'égard des ouvriers qui sont parmi les premiers dans les combats présents, qu'il s'agisse de Goodyear, de Florange, de PSA, de Renault, ....en dit long sur la vision que la direction actuelle de la CGT a du monde du travail réel ! Cette place des ouvriers est d'autant plus indispensable dans la direction de la CGT qu'ils sont les premiers exposés aux coups du Capital mais aussi parce qu'ils sont fréquemment les animateurs des luttes et les plus combatifs de la CGT, tout particulièrement dans les branches industrielles. En particulier à l'heure où beaucoup de gens, en particulier non ouvriers, reconnaissent que le combat pour la réindustrialisation de la France est essentiel pour sauver l'avenir du pays. Il serait inconcevable qu’au Congrès on ne soulève pas ce problème avec force. Il ne s'agit pas de mettre en cause la place des ICT dans le procès de travail ou dans la vie de la CGT mais d'avoir une vision cohérente avec nos principes et notre histoire, lorsqu'il s'agit d’élire la direction nationale de la CGT.

Il est une autre chose. Des dirigeants d'expérience qui assument des responsabilités importantes dans les structures professionnelles et interprofessionnelles de la CGT et ce depuis plusieurs années devraient également y trouver leur place pour contribuer à consolider la nouvelle direction de la CGT ! Ces dirigeants de terrain sont pour certains écartés, parce qu’ils assument courageusement leurs positions. Comme on le voit dans la tribune de discussion, ils expriment de façon pertinente des opinions différentes de celle qui prévalent en général et en particulier sur l'Europe sociale ou sur le récent accord signé par plusieurs confédérations dont la CFDT! Les opinions dérangeantes devraient elles être mises à l'index dans la CGT? Pourquoi ? Parce qu’elles suscitent débat et réflexions ? Toute la CGT et a fortiori celui qui va devenir le nouveau Secrétaire général ont besoin de leurs contributions comme de leur vision d'un syndicalisme de combat, un syndicalisme moderne et de notre temps et non de ces vieilles lunes réformistes mises au goût du jour et auxquelles on aimerait nous faire croire.

Au fond, ce qui est en jeu avec ce Congrès c’est l’indépendance de la CGT et la capacité de ses dirigeants à y veiller comme à la préserver. La CGT a longtemps été abusée par un faux débat sur son rapport au politique ! En fait le “forcing” qui lui fut imposé sur la relation CGT/ PCF masquait l’abandon de positions de classe et un recentrage au nom du « syndicalisme rassemblé » et de relations privilégiées avec la CFDT, en fait un conformisme syndical concocté à Bruxelles dont les adhérents de la CGT étaient tenus dans l’ignorance. Nicole Notat, Secrétaire générale de la CFDT, avait demandé à la CGT comme garantie de son soutien à l’adhésion à la CES et parmi 4 conditions de faire le choix de la négociation et de la proposition au détriment de la contestation, et de se rallier ainsi aux thèses qui dominent le syndicalisme européen et d'écarter de la direction les camarades qui pouvaient menacer ces changements. On lui donna satisfaction au congrès confédéral de Strasbourg! 10 ans après, on peut juger du résultat et donc du bilan.

C’est dire la responsabilité de tous et de toutes dans le débat comme dans les décisions à prendre à ce 50eme Congrès pour donner à la CGT la direction et l’orientation de combat dont elle a besoin ! Voilà ce que les travailleurs attendent de la CGT, ils n’en attendent rien d’autre !


Propositions d’amendements pour le cinquantième Congrès de la CGT par la CGT Fralib Géménos

Nous proposons 7 amendements, en noir et gras ce que nous proposons de rajouter :

1ère proposition d’amendement sur l’article I.39 :

Les experts du travail, ce sont les salarié-e-s eux-mêmes, ils et elles créent la richesse, ils et elles doivent être en capacité de faire entendre leurs choix. Ils doivent donc en être les propriétaires afin qu’elle soit répartie dans le sens de l’intérêt commun.

2ème proposition d’amendement sur l’article I.55 :

Les « territoires » sont aussi des lieux d’expression de revendications fortes pour «  bien vivre et travailler au pays ».

3ème proposition d’amendement sur l’article I.112 :

La CGT fait le choix de l’action pour le progrès social, la réappropriation des moyens de production, d’un mode de production et de répartition des richesses créées par le travail tournés vers la satisfaction des besoins sociaux, seule solution efficace pour sortir de la crise. Dans ce but elle se prononce pour la nationalisation des grands groupes producteurs et distributeurs de richesses.

4ème proposition d’amendement sur l’article II.152 :

Prenant naissance dans le besoin d’exercice de la citoyenneté à l’entreprise, la démocratie sociale n’a sens que dans la construction du progrès social. Sa finalité est de diriger la marche de l’économie dans cette voie. Elle ne doit donc pas être confinée au périmètre de l’entreprise. Le syndicalisme confédéré s’est constitué pour conquérir des normes sociales interentreprises, aux niveaux des branches, et interprofessionnelles, afin d’extraire l’élaboration et l’application des normes sociales de la concurrence économique. Dans le secteur nationalisé les salariés, par l’intermédiaire de leurs instances élues, font les choix de gestion au service de la collectivité. Pour ce faire ils élisent leur direction à l’instar de ce qui se réalise ailleurs dans le monde en particulier dans les « usines sans patron » de l’Amérique du Sud.

5ème proposition d’amendement sur l’article II.172 :

Il faut réinventer et refonder l’Etat stratège et développeur, c'est-à-dire en capacité d’anticiper les mutations et de mettre en œuvre des politiques favorisant la cohésion entre les habitant-e-s comme entre les territoires, plaçant l’intérêt général au cœur de ses interventions. La question de la proximité et du développement des services publics est à ce titre incontournable. Cela suppose aussi d’imaginer une nouvelle planification pour donner à l’Etat et aux collectivités les moyens d’une vision prospective fondée sur une évaluation renforcée et des services publics confortés. Par état stratège nous entendons que l’appareil d’état soit démocratisé afin d’être au service de la nation et à ce titre serve d’outil aux salariés pour qu’ils deviennent maitres des choix de production et d’échanges.

6ème proposition d’amendement sur l’article II.204 :

La CGT mène depuis dix ans une bataille acharnée pour la défense et le développement des activités industrielles et des emplois, pour une nouvelle conception de l’industrie, des filières et de leur place dans les activités économiques. Elle a réussi à en faire un débat national au point que la reconquête industrielle est devenue un axe des politiques publiques. Reste à gagner sa mise en œuvre. Les travaux issus de la conférence de Villepinte constituent une référence pour développer nos propositions en matière de développement et de défense de notre potentiel industriel national.

7ème proposition d’amendement sur l’article II.212 :

Développer une politique industrielle, c’est également se placer dans un cadre européen et international pour éviter une division inadmissible du travail en Europe. Certains,  comme l’Allemagne, restent encore industriels, d’autres deviennent des économies de services et de tourisme. Cela pose la question d’une politique industrielle à l’échelle européenne, s’inscrivant dans de nouvelles relations entre les Etats, prenant appui sur les droits sociaux et environnementaux, la lutte contre les paradis fiscaux, les coopérations nécessaires entre les pays, qui s’appuient sur le respect des souverainetés nationales et le droit des peuples de décider de leur modèle économique et social.au service des peuples !


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