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Retourner à la liste Imprimer Déc 2012
Florange doit être NATIONALISE!

Déclaration de la Coordination Communiste

La première préoccupation d'un gouvernement se revendiquant de « gauche » devrait être la protection des plus faibles, la sauvegarde de la seule source de revenu des travailleurs : leur travail. Même sans se faire d'illusions, c'était ce qu'on était en droit d'attendre de ce gouvernement dans un contexte de crise systémique qui voit 50 000 travailleurs perdre chaque mois leur emploi. C'était ce qu'on était en droit d'attendre du Ministre du « redressement productif », Arnaud Montebourg, prompt à pousser des coups de gueule avec un art consommé de la formule va-t-en guerre. Mais Monsieur le Ministre aboie plus qu'il ne mord.

Ce gouvernement a choisi son camp. Contre les travailleurs, contre les salariés de Florange et d'ailleurs, il a choisi de ne pas effaroucher le patronat, de ne pas faire peur aux pigeons, de ne pas être un scandale aux yeux de Laurence Parisot, la patronne du MEDEF, la gardienne de l'ordre bourgeois. Contre les travailleurs, ce gouvernement a choisi Monsieur Mittal, deuxième fortune du Royaume-Uni, archétype de la bourgeoisie compradore indienne, membre du conseil d'administration de la banque Goldman Sachs qui lui a permis en 2006, par une OPA hostile, de mettre la main sur le groupe ARCELOR après que le gouvernement de la ‘Gauche plus rien’ eut vendu la maigre part qui restaient encore à l'Etat.

L'accord pourri et sans valeur, dont se drape fièrement le gouvernement Ayrault après s'être vautré dans la fange des Draculas de la finance, ne va pas tarder à produire ses effets néfastes et catastrophiques pour les travailleurs du groupe Arcelor-Mittal et, au passage, pour ceux de ses sous-traitants. Après Gondrange, Florange n'est qu'une étape. L'usine de Dunkerque sera-t-elle la prochaine ? Déjà les salariés de l'usine de Basse-Indre, en Loire Atlantique, se sont mis en grève contre le transfert des deux premières étapes de la production sur le site de Florange. Des arrêts de travail se développent sur d'autres sites du groupe comme à Dunkerque, Fos sur Mer ou bien encore Saint Chely d'Apcher. Les travailleurs, eux, ne se sont pas trompés. Ils savent que la parole de Mittal ne vaut rien. Ils anticipent, refusant d'être les jouets d'un voyou qui, avec la complicité du gouvernement français, cherche à dresser les salariés du groupe les uns contre les autres en les mettant en concurrence. Florange contre Basse-Indre, Basse-Indre contre Dunkerque. Mais cela ne prend pas. Cela ne prendra pas.

Que cherche donc ce gouvernement? Que les plus désespérés, de plus en plus nombreux, aillent se jeter dans la gueule de la bête immonde, dans la gueule du Front National qui attend son heure dans les salons dorés de la bourgeoisie qui le nourrit?

Ce gouvernement s'est révélé être ce qu'il est: un gouvernement par défaut, à la solde du capital financier, prompt, comme le précédent, à lancer la chasse aux Sans-Papiers et à se moquer des travailleurs. Les contre-feux qu’il essaie d’ouvrir, par exemple sur le « mariage pour tous », pour se donner un profil de « gauche », ne sont qu’un leurre qui ne dupera aucun travailleur.

La nationalisation du site de Florange est la seule réponse que peuvent accepter aujourd'hui les salariés qui se battent pour garder leur emploi et leur dignité. Une nationalisation définitive et sans rachat ! Car une nationalisation partielle et temporaire en attendant un improbable repreneur, serait encore un coup bas infligé aux travailleurs. On remet à flot et on brade les machines et les hommes.

La nationalisation a plusieurs vertus. Elle permet tout d'abord d'identifier l'ennemi qui n'est ni le Sans-Papier, ni le Rom quêtant au feu rouge. Mais bien le patron, l'exploiteur qui touche des aides publiques pour aller, comme DOUX, faire la java des profits à l'étranger, dans des zones plus calmes, moins regardantes. Des zones de non-droit. De non-droit pour les travailleurs.

La nationalisation, pour peu qu'elle soit définitive, affaiblit le capital, affaiblit la broyeuse des peuples qu'est l'Union européenne en renforçant l'indépendance nationale. C'est un mot d'ordre clair qui éloigne les travailleurs des idées nauséabondes de l'extrême droite qui fait semblant d'être de leur côté. C'est une revendication dont le fascisme ne peut s'emparer. Hitler, Mussolini, Pétain, Franco, Salazar, les colonels grecs, Pinochet et tous les autres pourfendeurs des peuples n'ont jamais rien nationalisé. Au contraire !

La nationalisation peut permettre de sauvegarder les emplois et, à terme, de planifier, en partie du moins, la production.

Enfin, la nationalisation peut être un trait d'union entre tous les travailleurs. Tout le monde a quelque chose à y gagner.

Alors oui le site de Florange doit être nationalisé ! Il doit être nationalisé d'abord pour les travailleurs et leurs familles, qui depuis des mois vivent dans l'angoisse. C'est reconnaître qu'ils sont les vrais et seuls producteurs de richesses. Qu'ils sont les seuls à risquer quelque chose dans cette affaire. Car aujourd'hui, ceux qui doivent suivre avec appréhension le cours de la bourse, ce sont les salariés qui risquent chaque jour de perdre leur emploi pour quelques dollars de plus dans la poche des actionnaires rapaces. Dans la poche des parasites qui vivent de la « tonte des coupons » comme d'autres prospèrent de la tonte des moutons.

Florange doit être nationalisé, oui ! Florange seulement ? Non !

Toutes les entreprises qui licencient, qui délocalisent doivent être nationalisées, sans rachat ni indemnité. Les indemnités, elles les ont déjà touchées plusieurs fois à coup d'aides publiques, d'exonération de cotisations sociales, de cadeaux fiscaux et de subventions diverses et variées. Et ce gouvernement en rajoute une louche en promettant 20 milliards d'aides aux entreprises. Joyeux Noël, Monsieur Mittal !

Pris dans le tourbillon de la crise du capitalisme que les patrons leur font payer, les travailleurs doivent exiger la nationalisation de toutes les entreprises qui licencient et qui délocalisent. Ils doivent également exiger le re-nationalisation de l'énergie, du raffinage à la production électrique en passant les télécommunications.

Pour le travail, le pain, la dignité :

Nationalisons !

Licencions les patrons !



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