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Retourner à la liste Imprimer Jun 2012
[ A LIRE ] Intervention au meeting Front de Gauche à Billy Montigny, marche Emilienne Mopty - par Bruno Troni (maire PCF de Billy)

En tant que maire de Billy-Montigny, je suis heureux que ayons été si nombreux à participer à cette  belle marche.

A travers la mémoire d’Emilienne Mopty, résistante qui connut un destin funeste, c’est également celle de toutes les femmes, les filles, les épouses de mineurs que nous honorons aujourd’hui. Il y aura 71 ans demain, quelque 1.500 femmes venant de toutes les communes environnantes déferlaient à travers les rues avant de se réunir ici même devant ce qui était autrefois le siège de la compagnie des houillères. Plus de 1.500 femmes déterminées à soutenir les mineurs en grève contre la brutalité de l’occupant allemand et l’avidité des exploiteurs de la mine.

Car ces femmes courageuses ne partageaient pas seulement le quotidien rude de cette corporation dure à la tâche, elles en partageaient également les combats. Et il est peu de dire qu’ils ont été nombreux tant la façon dont on a traité nos mineurs était inique. Même des années après la fermeture du dernier puits de mine, Nicolas Sarkozy et les siens ont encore trouvé le moyen de s’attaquer à leurs droits en remettant en cause le régime de sécurité sociale des Mines par le biais d’un décret dont nous demandons l’abrogation immédiate.

Si être réunis si nombreux ici aujourd’hui, c’est tout un symbole. Le centre Léon Delfosse en est un lui aussi puisque ce bâtiment qui représentait hier la toute puissance du patronat des Houillères est devenu aujourd’hui un centre culturel que s’est approprié notre population et qui porte l’un des principal responsables syndical de la fédération CGT du sous-sol.

 Cette terre est une terre de lutte, de résistance. C’est une terre de gauche et il se trouve que cette marche  marie à merveille le souvenir des combats d’hier et notre détermination à mener les combats de demain.

Le premier devoir de la gauche était de mettre un terme au règne arbitraire de Nicolas Sarkozy et de la droite. Elle s’en est acquittée lors des présidentielle et le Front de gauche est fier d’y avoir participé. Il l’est d’autant plus que son intervention a été décisive.

La gauche a maintenant un autre devoir : celui d’entreprendre et de réussir une vraie politique de changement capable de redonner des perspectives à notre peuple et de l’espoir en un avenir meilleur.

Le nouveau gouvernement vient de lancer quelques signaux : restrictions dans le train de vie de l’Etat, augmentation de la prime de rentrée scolaire, léger coup de pouce au Smic… Bien sûr, tous ceux qui en bénéficieront ne vont pas s’en plaindre mais il ne s’agit là que de quelques mesures ponctuelles qui sont sans aucune commune mesure avec les défis qui s’imposent à nous. Ce dont la France a besoin, c’est de réformes structurelles qui traduisent la volonté de rupture avec les politiques menées depuis des décennies et non la poursuite d’une politique libérale retouchée ça et là par quelques mesurettes sociales.

On le voit bien, pour réussir le profond changement que notre peuple attend et auquel il a droit, il faudra être solide, résistant et avoir, chevillée au corps, la volonté farouche de combattre ce système.

En effet, à peine au pouvoir, le nouveau gouvernement se trouve déjà mis en garde par la Commission européenne qui rappelle les exigences d’une réduction des déficits publiques et émet de sérieux doutes sur la pérennité du système de retraite.

Alors, une question est dans toutes les têtes, et elle est cruciale : qui va tenir les commandes ? Qui décidera demain des orientations politiques et des principes fondamentaux à mettre en œuvre dans notre pays ?

Ceux qui, à gauche, pensent pouvoir réaliser un grand écart entre les aspirations du peuple et les exigences des marchés financiers sont dans l’erreur.

Continuer de se soumettre au monde de la finance, ce serait accepter ni plus ni moins de poursuivre une politique faite d’austérité et de sacrifices alors que nombre d’urgences sociales s’expriment.

Il n’est plus tolérable de voir certaines grandes entreprises se gorger d’aides publiques tout en continuant de distribuer à l’envi des dividendes juteux. Il n’est plus acceptable de laisser certains dirigeants empocher des indemnités pharaoniques alors que leur seul « mérite » -si j’ose dire- est d’avoir dégraisser les effectifs.

Plus de 45.000 suppressions de postes sont annoncées à brève échéance, et notre département n’est pas épargné avec Durisotti à Sallaumines,    Il est urgent de mettre un terme à la désindustrialisation de notre pays qui met à mal l’économie de notre pays, aux plans sociaux qui ruinent la vie de dizaines de milliers de travailleurs et de leurs familles.

 Il est primordial que l’Etat reprenne en main les services publics dont l’unique but doit être de rendre service à nos populations et non de répondre à des critères de rentabilité. Ceux qui les utilisent doivent cesser d’être des « clients » pour redevenir des « usagers ». Les mots ont souvent leur importance. Ils prennent ici tout leur sens.

Ainsi, par exemple, il est inacceptable que certains biens indispensables comme l’eau soient confisqués par de grands groupes privés pour être ensuite revendus à prix d’or. C’est ce qui a motivé le combat du groupe communiste à la CALL pour la création d’une régie directe, revendication qui n’a malheureusement pas trouvé d’écho du côté du groupe majoritaire socialiste qui a préféré le groupe tentaculaire Véolia.

De la même façon, il est irresponsable de tailler dans les effectifs de l’éducation nationale et d’entasser toujours plus d’élèves dans les classes sans se soucier un seul instant du contexte économique et social dans lequel vivent ces enfants. Le moment n’est pas à s’épuiser dans un débat stérile concernant la semaine de 4 jours mais de décréter rapidement des créations de postes.

Et que dire du désastre que l’on constate aujourd’hui dans le domaine de la santé après des années de réformes plus nocives les unes que les autres. Qu’il s’agisse de la loi Bachelot, de la loi Boutin… Chacune d’elle a abouti à ce que l’on considère d’abord les dépenses avant d’envisager la vie humaine. Là encore, nous connaissons bien les drames liés à ce genre de politique puisque notre secteur est le dernier en France en terme d’indicateurs santé. Et comme si cela n’était pas suffisant, même le régime minier a été mis à mal.

 

Qu’il s’agisse de santé, d’emploi, d’agriculture, d’environnement ou encore de logement, les enjeux sont colossaux. Mais il faut être clair, aucun des bouleversements nécessaires dans ces domaines ne sera possible si l’on ne procède pas également à un autre bouleversement d’envergure : celui de l’Union européenne.

Le PCF a toujours été de ceux qui combattent les guerres impérialistes ou le colonialisme et nous avons toujours lutté pour la paix et la coopération entre les peuples. Néanmoins, dès l’origine nous nous sommes opposés à la construction européenne qu’on nous présentait pourtant comme un rempart, comme une protection. Et nous avons eu raison.

L’Union européenne, c’est la CECA, l’Acte unique de 1986, les traités de Maastricht, d’Amsterdam, … Ce sont des multiples sommets comme celui de Madrid, de Lisbonne ou de Barcelone lors desquels, sous l’œil bienveillant du grand patronat, les gouvernements ont plaidé avec ardeur pour un report de l’âge de la retraite, un allongement du temps de travail, une libéralisation des secteurs publics (le rail, les communications, l’énergie, les transports…), la réduction des droits des salariés et des chômeurs…

L’Union européenne, c’est aujourd’hui l’application méthodique d’une politique de rigueur qui a enfonce de nombreux Etats membres dans une spirale de récession.

Et puis surtout, l’Union européenne, ce sont aujourd’hui des peuples en souffrance qui se révoltent. En Espagne ou en Angleterre, les « insurgés » ne désarment pas. En Grèce où un fort pourcentage d’électeurs a accordé sa confiance à l’équivalent de notre Front de gauche.

Partout, ces femmes et ces hommes poussent un seul et même cri. C’est celui de la colère contre ces gouvernants qui les ont trahis mais c’est aussi celui de l’espoir.

Ce cri, il retentit également dans notre pays.

La gauche est aujourd’hui face à de grandes responsabilités et elle a le devoir de réussir.

Je l’ai dit tout à l’heure, nous sommes dans une terre de lutte, et de volonté nous n’en manquons pas.

Je suis candidat Front de gauche aux élections législatives dans cette 3ème circonscription tout simplement parce qu’il n’est pas question pour moi, comme pour les autres candidats Front de gauche, de donner un blanc seing à ce gouvernement et au Parti socialiste, et ce n’est pas sans raison.

Car il faut être clair : Le PS et nous défendons parfois les mêmes causes mais des divergences fondamentales nous séparent. Ainsi dernièrement la ratification du Traité instituant le mécanisme européen de stabilité a pu être adopté grâce à l’abstention et au refus de vote d’une grande partie des sénateurs socialistes. De là même façon, il a manqué 3 voix à gauche pour que la proposition de loi déposée par notre camarade Dominique Watrin, visant à interdire les licenciements boursiers, soit adoptée.

Ce  comportement est d’autant plus insupportable que c’est pourtant bel et bien ce genre de mesures que la gauche devra prendre demain si elle veut vraiment changer les choses. Une telle attitude démontre toute l’importance qu’il y aura à envoyer siéger demain sur les bancs de l’Assemblée nationale un maximum de député Front de gauche.

Je le redis, les mots ont un sens et pour nous, « l’Humain d’abord », « prenez le pouvoir » ne sont pas de vulgaires slogans dont on use et abuse.

« L’Humain d’abord », cela traduit notre vision d’un monde où l’argent n’est plus une fin en soi mais un instrument au service de l’accomplissement des peuples.

« Prenez le pouvoir », c’est notre façon de vous dire que vous pouvez, à travers votre vote, élire ceux qui seront vos meilleurs porte-parole à l’Assemblée nationale non seulement parce qu’ils connaissent les problèmes auxquels vous êtes confrontés mais aussi et surtout parce qu’ils défendent une conception de la politique à mener radicalement différente de celle des autres.

Ce sont d’ailleurs sans doute les mêmes valeurs qui ont conduit les membres du Conseil national de la Résistance à opérer toutes ces belles et grandes réformes que la droite et le patronat n’ont eu de cesse de mettre en cause.

Parce que nous sommes viscéralement attachés à la construction d’une autre société où la peur de l’autre et de ses différence fait place à la fraternité, où la volonté de s’enrichir cède le pas à la volonté d’améliorer la condition des travailleurs…, nous avons l’intention dans cette 3ème circonscription de nous battre jusqu’au bout pour faire grossir les rangs des députés Front de gauche. Et nous ne doutons pas que tous les autres candidats Front de gauche sont animés des mêmes intentions.



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