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«Quand
on m'interroge sur le coût de l'opération [en
Libye], je fais remarquer que c'est aussi un investissement sur
l'avenir» a récemment déclaré Alain
Juppé, Ministre des Affaires Étrangères
(L’Express – 27 août 2011). C’est
effectivement un investissement de sommes colossales, tirées
de nos poches, pour assurer l’avenir de multinationales telles
que Total et Eni dans un contexte particulièrement instable
pour le capitalisme mondial en pleine accélération de
sa crise.
On
nous dit qu’il faut nous « serrer la ceinture »,
Fillon nous présente un « plan de rigueur »
visant à faire 11 milliards d’économies en 2011
et 2012…. et des millions d’euros partent en fumée
chaque jour ! (le coût de la guerre depuis son
déclenchement est estimé à près de 5
millions d’euros par jour soit bientôt près d’1
milliard d’euros au total !). Il faut donc que la classe
capitaliste qui tient les cordons de la bourse y trouve son intérêt !
La guerre, c’est donc un « investissement sur l’avenir
» du capitalisme… contre les travailleurs, les chômeurs
et leurs familles, contre nous tous qui vivons sans exploiter
personne… mais qui sommes les « vaches à
lait » du capitalisme, toujours bon à payer la
crise du système .
Les
guerres impérialistes de reconquête se sont multipliées
depuis la mise à mort de l’URSS et de ce bloc socialiste
qui empêchait les « marchés » de se
développer partout. Cette guerre-ci, lancée contre la
Libye, a d’abord été, comme les guerres
précédentes, une guerre médiatique et
idéologique, qui a diabolisé le dirigeant libyen
Kadhafi comme bien d’autres dirigeants « désobéissants
» avant lui (Nasser, Castro, Chavez, mais aussi d’ancien
serviteurs devenus gênants comme Saddam Hussein) sur la base de
médiamensonges classiques mais qui parviennent malgré
leur répétition à déstabiliser l’opinion
publique : après le faux charnier de Timisoara en
Roumanie, le canular des « couveuses » koweïtiennes
lors de la première guerre du Golfe, les charniers jamais
retrouvés du Kosovo, l’invasion de l’Afghanistan
pour « retrouver Ben Laden, les « armes de destruction
massives » de la deuxième guerre du Golfe»…,
on nous a sorti, pour justifier l’intervention « humanitaire »
en Libye, de soi-disant « bombardements de populations civiles
» qui n’ont jamais eu lieu. Les manipulations
politico-médiatiques ont été très loin,
jusqu’aux premières images de la « libération
de Tripoli » tournées par Al Jazeera dans un studio du
Qatar reproduisant une fausse Place Verte envahie par les rebelles,
le tout relayées par tous les JT du monde et visant à
démoraliser les forces de la résistance libyennes sur
place ! Mensonge reconnu aujourd’hui par le chef des
« rebelles » libyens Abdeljalil (voir vidéo
sur notre site internet). On nous a dit que ces pseudo
« rebelles » se battaient pour la
« démocratie » et on découvre
aujourd’hui par exemple que le chef « rebelle »
qui a mené l’offensive sur Tripoli et qui vient se
s’autoproclamer « gouverneur militaire »
de la capitale libyenne n’est rien d’autre que Abdelhakim
Belhaj, chef d’Al-Qaeda en Libye, bien connu depuis 20 ans sur
tous les théâtres d’opération du fascisme
intégriste, dès l’Afghanistan des années
’90 !
Toute
cette propagande a surtout servi chez nous à paralyser le
mouvement pacifiste contaminé par le classique et stérile
« ni OTAN ni Kadhafi », voire berné par le
maquillage en « révolution arabe » de la guerre
civile pro-impérialiste déclenchée en Libye…
La gauche non-communiste s’est ainsi rallié à
Sarkozy !
Et
cette propagande a camouflé les
véritables buts de guerre des grandes puissances capitalistes,
France en tête :
prendre davantage pied sur le marché du pétrole libyen
(pays qui a les plus grandes réserves pétrolières
d’Afrique), en affaiblissant l’entreprise nationale
publique libyenne (la NOC - National
Oil Corporation)
qui dispose d'une participation majoritaire dans tous les consortiums
montés avec les compagnies pétrolières
étrangères dans le domaine de l'exploration, de la
production et du raffinage. En favorisant bien sûr les
compagnies occidentales (qui se sont engagées dans la guerre),
au détriment de puissances émergentes, la Chine au
premier plan…
Ne
nous trompons pas, l’oppression sociale contre les travailleurs
des pays « riches », comme l’oppression
coloniale dans le reste du monde « pauvre », se
développeront toujours plus avec la fuite en avant d’un
capitalisme mondial moribond qui veut nous entraîner dans sa
chute… Lors de la guerre du Vietnam contre l’impérialisme
français, le dirigeant communiste Ho Chi Minh comparait le
capitalisme à une pieuvre dont une tentacule enserre la classe
ouvrière des pays impérialistes et une autre les
peuples colonisés, affirmant qu’un coup porté à
l’une de ses tentacules affaiblissait toute la pieuvre et
desserrait les autres. C’est de cette façon que nous
devons nous mobiliser ensemble pour stopper l’étranglement,
et porter un coup fatal à notre véritable ennemi de
classe à tous, la bourgeoisie !
A
bas les mensonges médiatiques au service des intérêts
de la bourgeoisie capitaliste ! Renversons la vapeur !
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