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Retourner à la liste Imprimer Jan 2011
En Tunisie et dans toute l'Afrique, les peuples veulent en finir avec les dictateurs et le néocolonialisme!

Déclaration de la Coordination Communiste

Le jeune martyr tunisien Mohamed Bouazzi, en s’immolant, a ouvert la voie à une révolte sans précédent qui a entraîné la fuite du dictateur Ben Ali. A qui le tour, sommes-nous tentés de dire. Ce vent de révolte initié en Tunisie n’est-il pas le souffle continuateur de celui qui a bouté le colonialisme hors d’Afrique, il y a maintenant 50 ans ? Après avoir chassé hier les colons, le peuple chasse ses héritiers d'aujourd'hui, laquais africains des grandes puissances impérialistes.

En Tunisie, les mots d’ordre scandés par les manifestants comme « Le travail est un droit, bande de voleurs », « Bas les pattes du pays, bande de corrompus », « Travail, liberté, dignité », « Liberté, liberté et non présidence à vie », « A bas le parti de la constitution, à bas les tortionnaires du peuple », « Ben Ali lâche, le peuple ne se laisse pas faire ».... pourraient être repris dans la plupart des pays africains. De mouvement de contestation sociale, les mots d’ordre ont été élargis progressivement au champ politique. Le pouvoir ne s’y est pas trompé car une vague d’arrestations s’est abattu rapidement sur des opposants politiques, dont celle du porte-parole du Parti communiste des Ouvriers de Tunisie (PCOT), Hamma HAMMAMI.

Le soutien de l’impérialisme US, de l’UE et de la Françafrique à la tyrannie criminelle de Ben Ali a été exprimé lorsque que l’actuel directeur général du FMI, Strauss Kahn, que la grande presse veut imposer comme futur candidat PS, avait déclaré que « l’économie tunisienne va bien (...) jugement très positif du FMI sur la politique tunisienne (...) qui est un bon exemple à suivre » ce que le dictateur de Tunis avait récompensé en l’élevant au grade de « Grand officier de l'ordre de la République ».

Pendant que les tirs à balles réelles assassinaient les manifestants, Michèle Alliot-Marie, Ministre Française des Affaires étrangères a déclaré le 11 Janvier 2011 ouvertement à l'Assemblée nationale la totale complicité de l’Etat Français : « Nous proposons que le savoir-faire qui est reconnu dans le monde entier de nos forces de sécurité permette de régler des situations sécuritaires de ce type. C'est la raison pour laquelle nous proposons aux deux pays [Algérie et Tunisie], dans le cadre de nos coopérations, d'agir en ce sens pour que le droit de manifester puisse se faire en même temps que l'assurance de la sécurité.. ».

En Algérie, les récentes émeutes, médiatisées pour une fois ici en France, du fait de la flambée des prix des denrées alimentaires ne doit pas occulter qu’il ne se passe pas un jour sans qu’il y ait des manifestations et des blocages de routes, des grèves longues et dures etc.… Pour rappel, en avril 2001, la répression face au large mouvement de contestation en Kabylie a fait plus de 100 victimes.

Les émeutes d’Octobre 88 (plus de 500 morts) avaient permis d’espérer des avancées,  mais le réformes concédées par le pouvoir algérien lui ont permis de se régénérer en  propulsant en 1ère ligne l’intégrisme islamiste tout en usant de la corruption, du clientélisme et de la répression pour faire taire toute opposition. Malgré le courage du peuple algérien qui a su résister et défaire les hordes islamistes, malgré le courageux combat des femmes contre l’intégrisme et pour leur émancipation, l’arrivée de Bouteflika a remis une chape de plomb sur la société algérienne. Caractérisé par la gabegie, la corruption généralisée fortement présente du fait même de l’extrême richesse de l’Algérie, ce sont des pans entiers d’acquis obtenus au cours de l'ère Boumediene que l’ère Bouteflika a réduit à néant. Appliquant docilement les recettes de leurs mentors du FMI, de la Banque Mondiale, de l’UE ou des Etats-Unis, le démantèlement progressif des services publics algériens (Education, Santé…) est mené, une économie de bazar (dite d’import-import) a détruit les germes de tissus industriels préexistant hérités de la période progressiste patriotique et a permis d’enrichir à coups de milliards cette bourgeoisie compradore parasitaire qui suce le sang des algériens. Même le sous sol algérien a failli être bradé, n’eut été l’intervention in-extremis du Président Chavez qui a permis d’éviter l’irréparable. Il ne faut pas s’y tromper : sous un vernis démocratique, c’est l’état de siège décrété en 1991 qui perdure encore

En Tunisie, le Parti  Communiste des Ouvriers (PCOT) souligne que « le peuple tunisien a besoin d'un nouveau gouvernement démocratique, national et populaire naissant de la volonté et de la représentation de ses propres intérêts. Et un système de ce type ne peut voir le jour à partir du système actuel et de ses institutions, ou de sa constitution ainsi que de ses lois, mais seulement sur ses ruines par une assemblée constituante élue par le peuple dans des conditions de liberté et de transparence, après avoir mis fin à la tyrannie. La tâche d'un Conseil populaire est l'élaboration d'une nouvelle Constitution qui pose les bases de la République démocratique, avec ses institutions et ses lois. (…) L'adoption de mesures immédiates pour le monde du travail : la garantie du revenu, de la santé et la reconnaissance immédiate du syndicalisme de base et indépendant des précaires et de chômeurs. Le Parti communiste des ouvriers restera, comme il l'a toujours été, du côté des travailleurs, des démunis et des pauvres, en première ligne pour un nouvel ordre en Tunisie, pour la liberté, la démocratie et la justice sociale »

Cette voie proposée pourrait être aussi le chemin à suivre en Algérie mais aussi dans toute l’Afrique, pour en finir avec les colons d’hier et leurs héritiers d’aujourd’hui.

Les politiques de régression sociale menées par Sarkozy et que subissent les classes populaires françaises de plein fouet ont la même odeur et la même saveur que celles menées en Afrique par le FMI et la Banque Mondiale. Elles sont menées pour satisfaire les appétits féroces et insatiables d’une minorité au détriment des peuples.

La solidarité internationaliste de classe prend tout son sens, car l’ennemi est commun. Il faut soutenir les luttes de là-bas en dénonçant et en combattant fermement cette recolonisation.

Vive la lutte du peuple tunisien ! Vive la lutte des peuples d'Afrique ! Solidarité Internationale avec le peuple tunisien et les peuples opprimés !

Gloire aux martyrs tunisiens tombés pour la liberté, la démocratie et la justice sociale !



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