Droit
d’asile bafoué :
Shova
GAJUREL, militante communiste népalaise en est un cas
exemplaire; cette femme de 38 ans a dû fuir son pays, le Népal,
en raison des menaces dont elle faisait l’objet à cause
de son engagement au sein du Parti Communiste Maoïste (PCN-m).
Elle
rejoint la France en 2006 et dépose aussitôt une demande
d’asile politique à L’OFPRA qui sera refusée.
Le
16 juillet 2009, elle est arrêtée à la frontière
Franco Belge et mise en rétention administrative à
Lesquin/Lille. Une nouvelle demande d’asile argumentée
est déposée le 22 juillet, et très rapidement,
elle est de nouveau rejetée.
Le
3 août le représentant de l’Etat Français,
le Préfet du Nord, ordonne son expulsion, tout à fait
illégale, vers la Belgique. Elle est remise entre les mains de
la police Belge et transférée au centre
prison/rétention de Bruges jusqu’au 31 août.
Près
d’un mois supplémentaire de privation de liberté
absolument arbitraire.
Après
avoir vainement contacté les autorités Française,
la Belgique, n’ayant aucun motif de garder Shova enfermée,
la libère et lui demande de quitter son territoire.
Shova,
un cas dénoncé grâce à une solidarité
visible :
Dès
son arrestation en juillet, l’acharnement répressif
contre Shova provoque un mouvement actif et démocratique de
solidarité à Lille (lettre/pétition à B.
Kouchner, conférence de presse et articles) un mouvement de
solidarité qui prendra par la suite une dimension
internationale visible et déterminée,
Shova
décide alors de revenir à Lille et d’exprimer
publiquement son refus de rentrer de nouveau dans la clandestinité.
(Lettre ouverte de Shova : http://www.liberez-les.info/)
Le
choix de Shova c’est l’engagement proclamé
publiquement pour sa régularisation au coté du
mouvement des sans papiers de Lille qui mène une lutte
frontale et déterminée depuis de nombreuses années,
1996, dans la région du Nord.
Solidarité
avec Shova ! Solidarité avec tous les sans papiers !
Les
contrôles policiers au faciès de chaque instant, « faire
du chiffre », les rafles policières programmées,
les arrestations, déportations et expulsions sont le quotidien
vécu par des milliers de sujets humains, ici, dans ce pays,
mais aussi au cœur de nos « démocraties
parlementaires » européennes, les sans papiers, les
demandeurs d’asile niés sont l’objet de discours
et de pratiques sécuritaires arbitraires, détestables
et répétées, et parfois aussi ils viennent
échouer et mourir sur les côtes de la forteresse Europe.
Et
sont annoncés les charters de la mort…tout est
possible.
Oui,
la chasse à l’homme, à la famille, à
l’enfant sans papiers est acceptée comme « une
solution » indispensable pour contrôler les flux
migratoires, comme ils disent…Tous les Etats européens
planifient cette chasse à l’homme, les amalgames
immigration/ insécurité/terrorisme sont utilisés,
le but recherché étant aussi d’instrumenter des
divisions au sein des populations frappées par la crise et en
désignant une partie de nous même comme « bouc
émissaire », posture idéologique de
propagande utilisée depuis très longtemps, et pas
uniquement par l’extrême droite
Quotas
chiffrés et planifiés d’expulsion, « tris
sélectifs » (immigration choisie !),
construction de centres prisons/rétentions, rafles et
déportations médiatisées, criminalisation des
personnes solidaires des sans papiers, un arsenal détestable
en œuvre qui, autant le dire, nous renvoie au temps du pire de
notre histoire, des rafles et déportations des temps du
pétainisme et de la guerre coloniale menée contre le
peuple algérien.
Oui,
cette classe sociale et politique, « élue
démocratiquement », qui est arrivée au
pouvoir en engrangeant les voix du racisme ordinaire et banalisé
compte bien poursuivre dans ce chemin.
Oui,
cette classe accepte et soutient, de fait, tous les plans de
restructuration voulus par le capitalisme financier et parasitaire :
licenciements massifs, suppression des services sociaux et publics
nécessaires au plus grand nombre, cette classe renforce aussi
l’arsenal répressif qu’elle juge nécessaire
pour tenter de neutraliser tous les mouvements de dissidence, mais la
résistance ouvrière et populaire s’organise et va
s’amplifier. Et le mouvement de lutte des sans papiers est un
axe démocratique essentiel de cette résistance.
Une
exigence: solidarité et résistance
Autant
le proclamer, nous n’accepterons jamais d’être des
collabos de ces politiques racistes et d’exclusion en actes
depuis tant et tant d’années.
Notre
solidarité, nos luttes actives, visibles, envers et avec ces
personnes humaines fuyant misère et guerres provoquées
et entretenues par nos pays occidentaux, oui nos luttes sont justes
et nécessaires. Ces luttes existent, vont continuer et se
renforcer.
Pour
Shova la Népalaise, pour nos frères Afghans, Irakiens,
Guinéens, Thaïlandais et bien d’autres, persécutés
et niés dans leurs droits de réfugiés
politiques, pour les exilés sans papiers fuyant misère
et corruption de leurs dirigeants, bien souvent amis de notre
occident encore riche et dominateur, nous nous devons de déclarer
notre solidarité et notre insoumission en paroles et en actes.
Des
Papiers pour Shova et ses frères de lutte sans papiers !
Régularisation !
Lille
le 7 octobre 09 – premiers signataires :
Comité
« Libérez Les » de soutien aux
prisonniers et réfugiés politiques – LDH –
CSP59 – MRAP – Comité de Solidarité
Franco-Népalais – Comité Solidarité Basque
Lille –
Collectif
Afrique - Alliance Rouge et Noire – VP-Partisan - PC maoïste
de France-
ACTIT-
Centre de Recherche Culturelle du Dersim- Secours Rouge-France,-
Ligue
de la Lutte Internationale des Peuples (ILPS)- Secours Rouge Belgique
Alliance
Internationale des Immigrés (IMA)- Nouvelle Femme (YK-Paris)
Confédération
des Travailleurs de Turquie en Europe (ATIK-Paris), -
Nouvelle
Jeunesse Démocratique (YDG-Paris)-
Coordination
Communiste Nord/Pas-de-Calais
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