La
rentrée sociale est marquée par un silence
assourdissant de l’opposition parlementaire et des responsables
des confédérations syndicales. Pourtant les sujets de
mécontentement ne manquent pas.
Les
fermetures sauvages d’entreprises laissent sur le carreau des
milliers de travailleurs. Et comme personne ne les écoute ou
leur vient en aide, ils choisissent des formes de luttes qui se
voient opposer menaces, poursuites judiciaires et prison ferme en
Nouvelle Calédonie. Ces délégués et ces
salariés ont raison d’exprimer leur colère de
cette façon, d’ailleurs c’est grâce à
cela qu’ils arrachent des indemnités de licenciement
plus humaines que l’aumône de leurs employeurs. Pourtant
ces luttes ne reçoivent pas le soutien qu’elles méritent
de la part des dirigeants des confédérations
syndicales. Il est anormal et scandaleux que Bernard Thibault préfère
le confort des fauteuils de l’Elysée aux piquets de
grève des usines en luttes ou aux prétoires des
tribunaux de la justice de classe de l’Etat UMP.
Fort
de ce soutien tacite, le gouvernement a les coudées franches
pour continuer sa politique antisociale.
Ainsi
le travail du dimanche a été voté.
Les
hausses graduelles du prix de l’électricité vont
ponctionner le porte-monnaie des petites gens pour offrir des
dividendes aux actionnaires d’EDF privatisée. Les + 1,9%
médiatisés seront en réalité des hausses
de 10 à 15% pour beaucoup de foyers modestes.
La
privatisation programmée de La Poste devrait nous faire
craindre les mêmes dérives pour les tarifs postaux.
C’est pour cela qu’il faut s’y opposer à
l’occasion de la consultation nationale du 3 octobre prochain.
La
taxe carbone va peut-être faire frissonner de peur les
industriels pollueurs et de bonheur les écologistes mais
objectivement elle va racketter les ménages et diaboliser les
automobilistes. Les 15€/la tonne de la première année
pour faire passer la pilule atteindront bientôt les 32€
réclamés par M. Rocard nouvel homme de main du
gouvernement.
Et
déjà les francs tireurs de l’UMP rêvent de
s’attaquer aux retraites, aux bonifications des mères
salariées et à la 5ème semaine de
congés payés. Mais pourtant des dirigeants syndicaux
n’y voient pas matière à une mobilisation
d’ampleur.
Des
économistes visionnaires aperçoivent des signes de
reprise alors que l’immense majorité des ménages
sevrés de vacances dignes de ce nom continuent à subir
les ravages de la crise. Les salariés qui ont encore la chance
d’avoir un boulot ne pourront pas compter sur des « bonus
colossaux » pour finir le mois, payer la rentrée
des gosses et solder les impôts qui pour eux ne baissent pas.
Pendant ce temps-là, les banques subventionnées par
l’argent de la collectivité et leurs vampires-traders
continuent à ponctionner l’économie et à
amasser les profits.
Pour
sanctionner les banquiers, une seule solution : il faut surtaxer
leurs profits.
Pour
sanctionner les patrons voyous et sauvegarder les emplois :
nationalisation des entreprises qui ferment ou délocalisent !
Sur
le plan politique, ce gouvernement le plus réactionnaire et
antisocial depuis la Libération ne semble plus connaître
d’opposition de la part de la gauche institutionnelle. Les
responsables du PS continuent à se chercher un candidat pour
2012. D’ici là, ils nous laissent « crever »
et préparent en sous-main avec Bruxelles une autre manière
d’appliquer en France les directives européennes. Les
Verts encore auréolés de leur sauvetage électoral
des européennes cherchent au Modem les soutiens pour leurs
visées électorales, pour eux aussi pas question de
s’opposer frontalement à l’UMP.
Ainsi
nous assistons avec le rapprochement du Modem, du PS et des Verts, au
regroupement des européens convaincus, hier partisans du Oui
au TCE qui nous préparent une alternative électorale de
velours pour appliquer, quelque soit la manière, la même
politique décidée par l’Europe capitaliste des
patrons et des banquiers.
Pourtant,
une opposition à cette politique existe, elle se forge dans
les luttes, dans la rue, elle doit se rassembler autour
d’alternatives anticapitalistes claires. Nous n’avons pas
besoin d’un leader providentiel mais de responsables
inflexibles, lutteurs infatigables, refusant le compromis avec leurs
adversaires, unitaires et rassembleurs.
Dans
cette quête, les communistes doivent y prendre leur place et y
favoriser un rassemblement de toutes les forces pour combattre dans
les entreprises, dans la vie et dans les urnes les ravages du
capitalisme.
Ailleurs
partout dans le monde, les effets de la crise du système
capitaliste se font durement ressentir. Si les médias
s’attardent sur les difficultés des banques, rien par
contre n’est révélé sur la crise
alimentaire qui fait des centaines de milliers de victimes en
Afrique. Par grand-chose non plus sur les souffrances et les
humiliations du peuple palestinien et en particulier à Gaza,
comme sur les ingérences impérialistes en Iran et au
Honduras. En tant qu’internationalistes, nous soutenons toutes
les résistances qui s'organisent.
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