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L’oncle Ho devrait être aussi connu que le Che !

Septembre 1969 – Septembre 2009 – Quarantième anniversaire de la mort d’Ho Chi Minh

Le 2 septembre 1969 s’éteignait à Hanoï, dans un pays en guerre contre l’immense prédateur US, l’une des figures les plus légendaires, les plus héroïques du mouvement communiste international. Symbole de l’anticolonialisme dans le cœur de tous les opprimés, il fut d’abord un communiste exemplaire, internationaliste, marxiste léniniste, théoricien et lutteur, stratège militaire et tacticien politique, mais aussi poète…

Lors de son exil en France de 1917 à 1923, Nguyen Aï Quoc participe au Congrès de Tours, milite pour l’adhésion du Parti Communiste à L’Internationale Communiste et contribue à sa bolchévisation, notamment sur la question de la lutte anticoloniale, partie intégrante de la révolution mondiale sous l’impérialisme comme l’a précisé Lénine. Un anticolonialiste conséquent comme Quoc sait que l’indépendance de sa patrie ne peut être garantie à long terme sous l’impérialisme que par une libération totale, c’est à dire une libération du système capitaliste, et la construction du socialisme. Patriote et progressiste, il devient donc communiste dans les mêmes circonstances que Fidel Castro lors de la révolution cubaine un demi-siècle plus tard, … c’est à dire par la force des choses.

Nguyen Aï Quoc se fait connaître en plaidant pour l’indépendance de son pays à travers une collaboration assidue au journal anticolonialiste Le Paria, où travaillent militants indochinois et africains, et un livre qui deviendra célèbre : Le procès de la colonisation française. Sa notoriété retentira vite au delà des frontières de la métropole, jusque dans les bagnes et les exploitations indochinoises… Le personnage y devient même légendaire. Nguyen The Truyen écrira de lui en 1922 dans Le Paria : « Tout jeune encore, il vit un jour les français couper la tête à ses compatriotes. Il ne sut pourquoi. Alors, indigné, il s’en alla, loin de tant d’iniquité, afin de pouvoir crier ailleurs : Justice ! Adieu, famille ! Adieu Patrie ! Le voilà bravant les périls de l’émigration, risquant la misère, n’ayant d’autre soutien dans le monde que son idéal, son enthousiasme, sa foi en la délivrance de ses malheureux concitoyens. Aujourd’hui ; il lutte ferme à côté de ses frères d’Afrique et d’Europe. Avec son modeste métier de « retoucheur », il a gagné péniblement sa vie ; mais plus proprement que bien des personnages officiels des colonies. (…) Aucune pompe n’escorte bruyamment ses pas ; sa poitrine n’est point chamarrée de médailles ; il n’est point encombré de « mandats » gouvernementaux ; mais il a le vœu de ses compatriotes, l’espérance d’une nation opprimée. L’année dernière, revenu en Indochine, j’ai entendu de touchants propos que suscite, là bas, son nom, secrètement colporté de bouche en bouche. Voici une vieille grand mère ; elle avait eu deux petits fils jetés au bagne par les français pour délit d’opinion ; elle me dit : « Oh monsieur, avez vous connu M. Nguyen Aï Quoc ? » - Voici un charmant enfant ; il se souvenait encore de son père, un lettré célèbre soupçonné pour ses idées, un beau jour emmené comme un chien par les gendarmes français ; il me demanda, l’enfant, avec son esprit rempli des héros de la légende : « Est-ce un homme en chair et en os que M. Nguyen Aï Quoc ? »… »

Invité à Moscou en 1923, il approfondira sa formation marxiste-léniniste, deviendra congressiste et délégué de l’Internationale Communiste pour l’Asie. En 1924 il fonde le Parti Communiste Indochinois qu’il dirigera d’abord depuis les provinces chinoises frontalières avec la coopération des soviets chinois et de l’Union Soviétique.

En 1940, l’homme que tout le monde croit mort depuis de nombreuses années dans les prisons chinoises rentre clandestinement au Vietnam occupé par les fascistes japonais, et commence avec ses compatriotes communistes un patient travail d’éducation révolutionnaire dans les provinces du Nord-Vietnam. Il prend alors le nom d’Ho Chi Minh.

En 1945 c’est la victoire ; le fascisme japonais et vichyste est battu par un front nationaliste lui même dirigé par les communistes, tandis que le gouvernement gaulliste n’est pas encore en mesure de reprendre en main la colonie. C’est le moment opportun tant attendu ; le peuple se soulève en août et Ho Chi Minh, patient tacticien et guérillero intrépide, proclame la République Démocratique du Viet Nam. Les masses découvrent alors que leur libérateur sortant de la clandestinité et de l’anonymat n’est autre que le célèbre Quoc le patriote !

Le Parti Communiste Vietnamien, qui avait réussi à incarner le mieux la cause nationale contre les ennemis extérieurs durant ces années de lutte, représente désormais une volonté populaire si unie qu’elle étonne même les plus anticommunistes locaux et étrangers. Mais la révolution est encore extrêmement fragile face à la menace française.

Il a fallu rallier toutes les couches sociales intéressées à l’indépendance autour de la classe ouvrière et de la paysannerie et vaincre les trotskistes de Ta Thu Thau au sud du pays, qui cherchaient l’éclatement du front et l’affrontement aventurier et inopportun contre tous les ennemis en même temps (français et japonais), pour qu’enfin une nouvelle révolution dirigée par un Parti Communiste libère un pays et prenne le pouvoir depuis Octobre 1917.

Déterminé à préserver la paix pour son peuple, Ho mène un habile « lutte diplomatique » qui engagera la France à respecter la volonté populaire vietnamienne et permettra à la révolution de gagner du temps pour se fortifier. Le pouvoir gaulliste, toujours impérialiste, déchira vite ses propres accords en 1946 ; il prétextera un bombardement de sa flotte encore stationnée au large d’Hanoï (mensonge avéré aujourd’hui par les historiens) pour lancer l’offensive…

Mais la détermination du peuple vietnamien et l’organisation bolchevik du PCV auront raison du Goliath français, qui subira la déroute en 1954 dans son dernier retranchement de Dien Bien Phu.

Cette victoire historique résonnera dans le monde entier comme un des grands moments de la révolution mondiale et inspirera les révolutionnaires dans les colonies de tous les continents : Un petit peuple qui s’organise et persévère peut vaincre un des plus grands géants impérialistes !

Les USA, dans une lutte à mort contre le communisme mondial, forcèrent malheureusement ce peuple à réitérer l’exploit… au prix de deux millions de victimes.

Le Viet Nam parvint alors en 1976, contre vents et marées, à réaliser son rêve d’indépendance et d’unité, et cherche aujourd’hui comme Cuba de l’autre coté de la Terre, à conserver son indépendance, une paix durement gagnée, et la perspective socialiste en dépit des innombrables difficultés économiques et politiques liées à la défaite temporaire du camp socialiste à la fin du 20ème siècle.

Aujourd’hui comme hier les jeunes vietnamiens restent fiers, patriotes et continuent de rendre hommage à l’humble dirigeant révolutionnaire qui n’avait pour tout bien que sa vieille tunique et ses sandales, et qu’ils appellent encore affectueusement « Bac Ho » (l’oncle Ho). Comme eux, nous saluons la mémoire de ce dirigeant marxiste-léniniste, qui est aussi le notre.



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