C'est
en Comité d'entreprise de groupe que les salariés de
SODEMECA (Groupe MICHELIN) ont appris ce matin la fermeture du site
de NOYELLES LEZ SECLIN. 276 salariés sont concernés.
Que les patrons profitent de la crise pour restructurer, personne
n'en doute plus aujourd'hui tant les exemples se multiplient, tant
les flagrants délits sont aujourd'hui assumés par une
bourgeoisie de plus en plus arrogante et méprisante envers
ceux qui produisent leurs richesses.
Néanmoins
cette annonce appelle une série de questions qu'il faudra bien
que les travailleurs, toutes catégories confondues, se posent
un jour prochain s'ils veulent sortir gagnants de la crise que leur
impose le capitalisme.
A
quoi sert un comité d'entreprise de groupe? En ce qui concerne
Michelin, mais d'autres aussi, le CEG sert visiblement à
annoncer les mauvaises nouvelles loin des travailleurs et à
l'abri de leur légitime colère. Car cette mauvaise
nouvelle aurait pu et dû être annoncée au comité
d'entreprise de SODEMECA à NOYELLES LEZ SECLIN.
A
l'annonce de ce mauvais coup, tout à fait légitimement,
les travailleurs du site de SECLIN se sont mis en grève. Il
faut dire que la direction du site s'était engagée six
mois auparavant à ne pas fermer ses portes et que le 15 mai,
lors de l'assemblée générale des actionnaires,
Michel ROLLIER, patron du groupe avait répété
« qu'il n'y avait pas de décision de plan social en
France ».
Que
vaut la parole d'une direction d'entreprise? Que vaut la parole d'un
patron d'un tel groupe qui, s'il est un peu conséquent, sait
longtemps à l'avance quand et quel site il va fermer?
Visiblement cette parole ne vaut rien, n'a aucun prix même pas
celui de son hypocrisie.
Qui
osera encore nous parler de la responsabilité sociale des
entreprises? De l'entreprise citoyenne? Et quel travailleur peut-il
encore y croire lorsque Peugeot diminue sa production en France pour
l'augmenter en Tchéquie, lorsque Collaert ferme pour
s'installer en Pologne, lorsque Michelin abandonne le site de SECLIN
pour garantir ses profits et les dividendes d'une poignée
d'actionnaires, qui, peut-être, iront dépenser l'argent
volé aux travailleurs aux Seychelles, aux Bahamas ou dans un
quelconque paradis fiscal?
Que
valent les plans d'aménagement du territoire lorsqu'une
entreprise aussi importante peut fermer ses portes sans qu'aucun
« politique » n'y trouve à redire? Là
aussi, force est de constater que si une région comme le
Nord-Pas de Calais est sinistrée ce n'est pas un hasard. C'est
que quelques uns la détruise. Ceux-là même qui,
venus exploiter les compétences, les connaissances, le
savoir-faire et le sérieux des travailleurs, ont souvent
bénéficié d' «aides publiques »
multiples généreusement accordées par ceux qui,
à tous niveaux, prétendent nous diriger.
Que
valent les vies des travailleurs face à la course effrénée
au profit capitaliste? Ces travailleurs qui devront déménager
s'ils ne veulent pas perdre leur travail. Les patrons ont-ils aussi
le droit de décider où vivront les gens? Les Loquebaux
de S'clin devront-ils,
abandonner leur famille et leurs amis pour aller survivre à
Montceau les Mines ou à Clermont-Ferrand pour satisfaire à
la soif de profit de leur patron. La famille MICHELIN pense-t-elle
que les travailleurs qu'elle exploite sont des domestiques qui
doivent suivre leur maître au gré de ses déplacements
dans l'univers du profit?
Les
travailleurs du site MICHELIN de NOYELLES LEZ SECLIN se sont mis
spontanément en grève et ils ont raison. La
Coordination Communiste 59/62 les soutient d'ores et déjà
et les soutiendra dans toutes les luttes à venir pour garantir
la production du site de SECLIN comme elle soutient et soutiendra
tous les travailleurs en lutte ici et partout.
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