La
crise s'aiguise. Des dizaines de milliers de travailleurs se
retrouvent au chômage ou au chômage partiel tandis que le
patronat, à l'origine de la crise, y voit une aubaine pour
restructurer et délocaliser. Et que fait le gouvernement? Il
protège les patrons contre les travailleurs. Et que fait
l'Union Européenne? Elle écrase de toute sa puissance
les travailleurs au profit des patrons. Ce système ne connaît
qu'un seul axiome: l'exploitation à outrance du plus grand
nombre pour le profit maximum d'une minorité de privilégiés.
Cette situation ne peut pas durer. Cette situation n'est pas
légitime.
Les
séquestrations et les occupations ne sont pas un délit :
elles sont légitimes !
La
crise qui s'aiguise aiguise aussi les luttes entre patrons et
ouvriers. Occupations d'usines et séquestrations de cadres
dirigeants ou de patrons se multiplient. Gouvernement et patronat
s'alarment. Un ‘pauvre petit patron’ a été
retenu dans son entreprise… Pour le gouvernement et le
patronat c'est inadmissible. Mais licencier 600 salariés,
briser la vie de 600 familles c'est ‘normal’. C'est dans
l'ordre des choses. Il faut être compétitif vous
comprenez... Le patronat cherche à garantir ses profits. Les
travailleurs luttent pour vivre. Qui a le plus de légitimité?
Occuper
une usine ou séquestrer un patron, c'est résister.
Résister pour sa dignité, pour la dignité de ses
enfants. Alors que les patrons cherchent à garantir leur marge
de profit, les salariés luttent pour leur survie. Ils luttent
contre le chômage ou le chômage partiel dans des
entreprises qui, comme Toyota, ont engrangé des milliards de
profit ces dernières années, le site d'Onnaing ayant
quant à lui dégagé 82 millions d'euros de profit
en 2008. Et grâce à qui tous ces profits? Sinon aux
travailleurs? Qui osera dire qu'ils ne sont pas dans leur droit
lorsqu'ils occupent leur usine ou séquestre leur patron?
Chez
Caterpillar, Sony ou Toyota, comme ailleurs et partout, la lutte des
travailleurs est légitime.
La
justice : auxiliaire des patrons pour briser les luttes des
travailleurs
Mais
le gouvernement et le patronat ne l'entendent pas de cette oreille.
D'ailleurs, ils n'entendent pas la souffrance des salariés. Ou
du moins ils ne veulent pas l'entendre. Face aux revendications des
travailleurs, seuls producteurs de richesses, ils s'adressent à
la justice. A leur justice. Celle dont ils sont sûrs.
Celle qui leur donnera toujours raison. Celle qui condamne les
travailleurs et absout les patrons. Cette justice de classe qui
vient de condamner les travailleurs de chez Caterpillar, cette
justice de classe à laquelle la direction de Toyota avait fait
appel. Cette « justice » qui met en balance
la survie des travailleurs et de leurs familles et la propriété
privée.
Les
patrons cherchent par tous les moyens à briser la lutte des
travailleurs. Ce faisant, ils cherchent à briser les
travailleurs eux-mêmes. Les hommes ne comptent pas face aux
profits. Ce ne sont pas les intérimaires qui diront le
contraire. Aujourd'hui patrons et gouvernement font appel à la
« justice », cette « justice »
qui condamne la vie pour garantir les profits. Mais demain à
qui feront-ils appel? La police? L'armée? Et si cela ne suffit
pas, les voisins, les soldats allemands par exemple, seront-ils une
fois de plus appelés à la rescousse pour venir mater
les ouvriers français? L'Union européenne
viendra-t-elle faire, par l'intermédiaire de l'Eurocorps, une
virée sur le sol français?
Soutenir
les occupations et les séquestrations, la seule attitude
correcte
Comprendre
est une chose, soutenir en est une autre. Comprendre est à la
portée de tous, même des patrons. Comprendre sans
soutenir, c'est baisser les bras, jouer au fataliste, briser les
défenses des travailleurs, faire avorter le rapport de force
qu'ils sont en train de faire naître.
Soutenir
les occupations et les séquestrations est la seule attitude
correcte et conséquente de ceux qui, syndicalistes ou
politiques, se réclament du camp des travailleurs. Et
l'une des manières de soutenir est de faire converger et
d'unir les luttes. Aujourd'hui, aucune lutte ne peut et ne doit
rester isolée. Chacun a sa part de responsabilité dans
la création d'un rapport de forces favorable aux salariés.
La meilleure façon de faire plier le gouvernement et le
patronat, ce n'est pas d'aller voter aux européennes
pour une improbable « Europe sociale » mais de
lutter. La grève est la gifle magistrale que les salariés
donneront tous ensembles au gouvernent.
Pour
toutes ces raisons, plus que légitimes, la Coordination
communiste 59/62 soutient sans réserve tous les travailleurs
dans leurs luttes. Elle en soutien également la forme.
Ce
n'est ni aux travailleurs, ni à la collectivité de
payer la crise. Les patrons se sont suffisamment goinfrés. Ils
ont largement de quoi payer les salaires en totalité. Qu'ils
le fassent !
Vivent
les travailleurs en lutte !
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