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Retourner à la liste Imprimer Mar 2009
[ A LIRE ] Victoire au Salvador : C’est le résultat de la lutte de tout un peuple – par Blanca Nohemy Coto

Quelle est la portée de la victoire du FLMN ?

Nohemy Coto : Le triomphe obtenu est le résultat d’une multitude de luttes durant de nombreuses années. Depuis 1821, le peuple salvadorien n’a cessé de lutter. Nous avons vécu une guerre qui a culminé par des accords de paix. Mais d’importants changements structuraux sont restés en suspend. Le Front Farabundo Marti (FMLN) s’est inscrit dans la lutte politique, en transformant un front armé en parti. Depuis 1994, nous n’avons cessé de participer à la vie politique et aujourd’hui, en 2009, nous concrétisons une ambition tant espérée. Une nouvelle histoire commence. C’est le résultat de la lutte de tout un peuple et non d’un seul parti. C’est la victoire d’un peuple qui entend garantir l’avènement d’un gouvernement d’unité du pays capable d’initier une nouvelle étape dans la vie du Salvador.

Émigration, dépendance économique, crise sociale, insécurité… Comment le nouveau gouvernement va-t-il gérer tous ces enjeux et répondre à la demande sociale ?

Nohemy Coto : Les nouveaux président et vice-président, Mauricio Funes et Salvador Sanchez Ceren, ont été clairs et visionnaires à l’heure de définir les lignes du gouvernement. Il s’agit d’impulser une réforme politique, une réforme économique et une réforme sociale. Il est urgent de prendre le chemin du développement et de consolider la démocratie face à une crise multidimensionnelle : énergétique, économique, environnementale, politique. Nos indicateurs de développement sont lamentables… La question de l’émigration n’est pas qu’économique. Nous ne parlons pas seulement d’envois d’argent mais de familles éclatées, de désintégration du tissu social… Il est nécessaire de construire des ententes nationales pour sortir le pays de la crise.

Cette élection a également un écho continental. Quelle sera la politique régionale du Salvador, particulièrement en direction des gouvernements de gauche ?

Nohemy Coto : La politique extérieure définie dans notre programme de gouvernement repose sur le respect de l’autonomie et de la souveraineté des peuples, leur autodétermination. Il s’agit également d’une politique de paix dans laquelle nous priorisons les relations avec tous les pays. Nous instituerons des relations avec Cuba. Les entrepreneurs ont des relations commerciales avec elle mais historiquement les gouvernements de droite n’ont jamais ouvert de dialogue.

Nous aurons les meilleures relations possibles avec les États-Unis, du fait même des deux millions de Salvadoriens présents sur leur territoire, mais également parce que c’est notre principal partenaire commercial. Notre priorité est également d’unir l’Amérique centrale pour travailler à des enjeux communs. L’élection a démontré que la population rejetait les sales campagnes contre le président Hugo Chavez ou visant à dire que nous allions rompre avec les États-Unis. Notre politique extérieure sera basée sur l’autodétermination et le respect. La coopération et l’appui des peuples (cubain, vénézuélien et autres) ont été historiquement bénéfiques. Nous entendons consolider la solidarité entre les peuples. Ce que réclame l’humanité.

Entretien réalisé par Cathy Ceibe

Nohemy Coto est députée du Front Farabundo Marti au Parlement national.



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