Impulsée
par le collectif LIYANNAJ KONT PWOFITASYON
depuis plus d’un mois, la Guadeloupe est en grève
générale interprofessionnelle pour la satisfaction de
131 revendications qui s’attaquent à la vie chère,
exigent l’augmentation des salaires de 200 euros et remettent
en cause la domination des «Békés»
(descendants des esclavagistes et colons blancs), base sociale de
l’exploitation coloniale par les monopoles impérialistes.
La
grève générale se répand comme une
traînée de poudre à la Martinique, à la
Guyane, à la Réunion fissurant le système
colonial mâtiné des séquelles de l’esclavage
qui perdure aux Antilles.
Dans
un premier temps, le pouvoir sarkozyste s’est emmuré
dans un mutisme méprisant, colonialiste, relayé par le
demi-silence assourdissant des médias hexagonaux. C’est
le début de la contagion du mouvement gréviste à
la Martinique, puis à la Guyane et à la Réunion,
puis les appels en "Métropole", après le
succès des 2,5 millions de grévistes et manifestants du
29 janvier, «à suivre l’exemple antillais»,
qui conduit à l’envoi du Secrétaire d’état
aux colonies, Yves Jégo, lequel est tout de suite rappelé
pour être désavoué par l'Élysée.
Mais
la surdité politique gouvernementale couvrait en fait l’envoi
de "Métropole" des forces de répressions de
plus en plus nombreuses, lesquelles vont abattre la provocation et la
répression. Relatons ici un extrait de la lettre qu’un
de nos camarades à reçu: «Avec
des camarades de l'U.G.T.G. et de la C.T.U., nous faisions tout pour
calmer le jeu et encadrer les manifestants qui étaient pour la
première fois venus nous apporter leur soutien.Nous
avons vu tomber sur nous une véritable tornade de coups de
matraque alors
que nous avions déjà quitté les abords de la
route nationale.Les
« mamblo » nous ont pourchassés dans les ruelles
de Belle-Plaine et même dans la mangrove, ils n'ont pas
abandonné leur traque. C
'est ainsi que j'ai compris qu'ils n'étaient pas seulement
venus lever des barrages mais qu'ils
étaient venus «casser du nègre» comme
ils l'ont dit eux-mêmes. Ils m'ont encerclé et frappé.
Je dois vous préciser ce qu'ils m'ont dit car je veux que vous
compreniez à qui nous avons affaire. Lors que je recevais des
coups de pieds dans le ventre et que je me traînais par terre,
voilà ce qu'ils m'ont dit: «On
a vu ta sale gueule à la télé, on va te la
casser et tu ne pourras plus la montrer. On va vous casser
sales nègres, chiens de nègres!».
Voilà
le contexte dans lequel Jacques
Bino, un des syndicalistes dirigeants et organisateurs du mouvement
gréviste, a été abattu d’un coup de feu à
la poitrine à la sortie d’une réunion syndicale.
Conformément
à «l’Appel au mouvement ouvrier et
démocratique international» du collectif LIYANNAJ KONT
PWOFITASYON de Guadeloupe, nous disons au
gouvernement colonial de Sarkozy: Assez de manoeuvres dilatoires, de
répressions! Satisfaction des revendications légitimes
de la Guadeloupe, de la Martinique, de Guyane, de la Réunion!
«Les
travailleurs de Guadeloupe ont le droit de se battre pour leurs
légitimes revendications», cette
déclaration du collectif LIYANNAJ KONT PWOFITASYON nous
rappelle que nous avons, en tant que travailleurs, militants
politiques, citoyens de la "Métropole" coloniale le
devoir internationaliste de dénoncer et de nous opposer aux
ratonnades racistes de notre impérialisme colonisateur dans
les Antilles, tout comme nous l’avons fait contre les massacres
du sionisme colonial israélien en Palestine. Les
syndicats doivent appeler à une minute de silence dans toutes
les entreprises de France à la mémoire du syndicaliste
assassiné Jacques Bino et cinq minutes d’arrêt de
travail en solidarité.
La colère et la
mobilisation montante des travailleurs dans l’hexagone pour
faire payer les riches, les actionnaires du CAC40 doit aussi
s’inspirer de la volonté et de la stratégie
gagnante des travailleurs guadeloupéens pour gagner en France.
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