« Je veux être le président du pouvoir d’achat
« Ma
conviction, c’est qu’une des questions centrales pour la
France, c’est celle du pouvoir d’achat des français.
Les salaires sont trop bas, les revenus sont trop faibles. Moi je
veux parler à la France qui travaille dur et qui trouve
pourtant qu’on n’arrive pas à joindre les deux
bouts »
Sarkozy, discours de campagne, mai 2007
« Réduire
le débat politique français à la seule question
du pouvoir d’achat, c’est absurde ! »
(conférence de presse du 10 janvier 2008) : Voilà
finalement comment celui qui affirmait l’année dernière
« je ne vous trahirai pas, je ne vous mentirai pas, je
ne vous décevrai pas » considère
aujourd’hui la question « centrale » du
pouvoir d’achat.
Il
est vrai qu’avec les 15 milliards de cadeaux fiscaux faits aux
riches (déduction fiscale sur les emprunts immobiliers,
défiscalisation et exonération des charges sur les
heures supplémentaires*, suppression de 95% des droits de
succession), l’allègement de l’impôt sur les
grandes fortunes (abattement sur la valeur de la résidence
principale passant de 20 à 30%, jusqu’à
exonération totale prochainement), le maintien des régimes
très spéciaux des députés (un seul mandat
de cinq ans donne droit à une pension de 1548 euros mensuels,
pensions s’additionnant avec les mandats successifs), son
auto-augmentation de 140% (49.191 euros mensuels, totalisant ses
rentes de président, d’ex-ministre, d’ex-député
et d’ex-maire, s’ajoutant à un patrimoine déclaré
à l’ISF de 1.576.394 euros), le président tient
ses promesses vis à vis … du pouvoir d’achat des
plus riches de ce pays ! Dont il fait partie d’ailleurs,
avec une arrogance particulièrement obscène.
Pour
nous en revanche, la précarité au travail monte en
flèche, les revenus salariaux stagnent tandis que les prix
montent de façon parfois tragique.
« Il
faut prendre l’argent là où il se trouve,
c’est-à-dire chez les pauvres. Bon d’accord, ils
n’ont pas beaucoup d’argent, mais il y a beaucoup de
pauvres »
disait Alphonse Allais… Voilà très concrètement
comment le capitalisme, dans sa fuite en avant, appauvrit toujours
les plus modestes pour enrichir les plus riches :
►
Hausse du prix du lait
(+3 à 5% dans les 6 derniers mois de 2007), du pain (jusqu’à
10%), des pâtes (+5 à 10%), du poulet (+8 à 10%),
du poisson surgelé (+15%), etc. Une augmentation de 3% en
moyenne du prix du caddie,
►
Hausse des loyers (+2,7%
en 2007, avec des pointes à 8,5% dans le nord par exemple !),
►
Hausse des impôts
locaux (+37% en 5 ans pour le foncier, +10% pour la taxe
d’habitation),
►
Hausse du prix des
transports collectifs (encore des hausses SNCF dès le 29
janvier),
►
Médicaments
déremboursés et autres franchises médicales,
►
Hausse du prix de
l’électricité (+7% en UE depuis 2005), du gaz
(+18 €/MWh depuis 7 ans), …
Tout
est désormais privé, privatisé… sauf les
frais et les dégâts des marchés privés,
qui eux restent bien sûr « collectifs » !
Sur fond de baisse inexorable de notre pouvoir d’achat, c’est
encore à nous par exemple, d’éponger les dettes
colossales des banques privées, au moment de la crise mondiale
des « subprimes » : Les banques privées
noyées sous les dettes créant une pénurie de
crédits, c’est à la Banque Centrale Européenne
d’injecter massivement des euros dans l’économie,
ce qui dévalorise la monnaie, donc nos salaires par rapport
aux prix.
La
destruction systématique du secteur public, des services
publics, au profit des marchés sauvages européens, les
Français s’y étaient pourtant opposé il y
a 3 ans…
« L'Europe
c'est le partage consenti d'une souveraineté. Et la
souveraineté c'est le peuple. A chaque grande étape de
l'intégration européenne, il faut donc solliciter
l'avis du peuple. Sinon, nous nous couperons du peuple »
Sarkozy, ministre de l’économie, mai 2004
Le
projet de Constitution Européenne a été
massivement rejeté le 29 mai 2005 par le peuple français,
par les ouvriers et employés précaires en particulier,
qui ne voulaient pas que soient inscrites dans une constitution
immuable les lois les plus barbares du libéralisme et de
l’impérialisme… Monsieur Sarkozy aurait-il
aujourd’hui choisi de « se couper du peuple »,
en faisant passer en force via le parlement UMPS le 4 février
un « nouveau » traité substitutif qui
« n’a pas abandonné un seul point
essentiel de la Constitution » (Zapatero, discours du
27 juin 2007), qui « a gardé 98% de sa
substance » (Giscard d’Estaing, audition du 6
janvier 2008) ?
« Rupture » ?
« Gagner plus » ? « Respect de
la Nation » ? Trahisons, mensonges, déceptions !
Et c’est loin d’être fini !
Après
les élections municipales, Sarkozy reprendra ses attaques
contre le droit de grève, contre le code du travail,
privatisera tout ce qui ne l’est pas encore et nous imposera à
tous 41 puis 42 ans de cotisations. Alors n’attendons pas pour
sanctionner la droite et passer à l’offensive !
►
Aux élections
municipales, votons au premier tour pour les listes unitaires
antilibérales, pour rejeter libéraux et
sociaux-libéraux de l’UMPS !
►
Sanctionnons le
pouvoir sarkozyste au deuxième tour !
►
Fini les journées
revendicatives symboliques et sans lendemain ! Exigeons un
mouvement unitaire et coordonné pour gagner sur le pouvoir
d’achat !
*
Le slogan « travailler plus pour gagner plus »
cache en fait une politique fondée sur la multiplication des
heures supplémentaires pour éviter habilement les
augmentations de salaire, dans un contexte où :
-
une majorité d’heures supplémentaires en France
ne sont pas payées par les patrons (et font l’objet de
procès aux prud’hommes… dont le président
prévoit d’ailleurs la suppression du quart sur le
territoire !) ;
-
un tiers du salariat est composé d’employés à
temps partiel qui préféreraient un temps complet à
des heures sup (rappelons que ce sont les patrons qui décident
de ces heures sup et non les salariés, et qu’ils
préfèrent souvent un 30 heures + 5 heures sup qu’on
peut supprimer du jour au lendemain qu’un contrat à 35
heures) ;
-
les heures supplémentaires permettent aux patrons des branches
où l’offre d’emploi existe de moins embaucher,
pendant que le chômage et la précarité augmentent
en France.
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