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Deuxième tour présidentielles

Le 6 mai dans les urnes, éliminons le danger principal: Battons Sarkozy avec le bulletin de vote Royal

Battre Sarkozy !

Le 1er tour a rendu son verdict, pré-fabriqué par les instituts de sondage qui ont aujourd’hui la haute main sur les élections : la bourgeoisie en sort grande gagnante, les deux finalistes (comme le troisième homme), étant des partisans et défenseurs du système capitaliste, européistes convaincus (on a même vu un Eric Besson, ancien secrétaire national du PS, chargé des questions économiques, passer avec armes et bagages dans le soutien à Sarkozy). Ceci dit, sur un autre plan, des différences significatives sont en jeu entre Sarko et Ségo, qui fondent ce choix et cet appel à voter Royal pour ce second tour.

 

Bilan du 1er tour : 9% de Résistants anti-libéraux

 

La stratégie de la bourgeoisie, poussée depuis des mois, notamment par médias interposés, était la bipolarisation autour du couple Sarko/Ségo. Elle a mis ensuite un troisième fer au feu, en la personne de Bayrou, qui a précisément surfé sur la volonté de nombre d’électeurs d’échapper au choix Ségo-Sarko… mais pour proposer un autre choix libéral au sein du système. Le bipartisme (ou tripartisme) vise à étouffer toute possibilité de contestation au sein des institutions, organisant l’alternance (et/ou des coalitions) entre libéraux durs ou libéraux mous, ultra-libéraux ou sociaux-libéraux. Le soi-disant « vote utile » signifie que seuls ces faux choix seraient possibles.

Dans ce contexte, les 9% d’électeurs de gauche qui ont refusé d’entrer dans cette logique en votant pour l’une ou l’un des 5 candidats anti-libéraux, à gauche du PS, doivent être félicités. Ils n’ont pas à regretter leur choix ! Nous sommes fiers d’en être, nous qui avons appelé à voter Marie-George Buffet, la candidate du PCF. Nous sommes fiers d’être parmi ces 9% de Résistants au « vote utile » en faveur de la social-démocratie. Ce sera le noyau dur – élargi à nombre de travailleurs et de jeunes qui ont cédé au « vote utile » – d’une future opposition populaire, dans les luttes, aux éventuelles (mais plus que probables) mesures antisociales d’un gouvernement Ségolène Royal.

 

Sarkozy : le candidat préféré des patrons

 

Si Ségolène Royal a un programme économique et social qui n’effraie en rien les patrons, si Ségolène Royal par exemple refuse de s’engager sur l’abrogation des mesures antisociales prises par le gouvernement Raffarin/De Villepin (comme la loi sur les retraites de 2003), Sarkozy est lui, directement, le candidat du MEDEF et du CAC 40. S’il était élu, ce serait pour la bourgeoisie un signe très clair pour accélérer les réformes antisociales dont les capitalistes ont besoin. S’il était battu, cela ne voudrait pas dire que de telles réformes antisociales ne verraient pas le jour (on se souvient du grand privatiseur Jospin !), mais la bourgeoisie devrait mettre des gants, réfréner ses envies, procéder plus lentement et par étapes.

 

Mais la différence n’est pas que dans le rythme. Car Sarkozy en réalité, c’est l’équivalent de la « révolution conservatrice » des années 80 aux Etats-Unis avec Reagan et en Angleterre avec Thatcher. C’est l’idéologie de la « réussite individuelle », du « mérite », contre les solidarités collectives. C’est la libéralisation absolue du marché, la précarisation avec la mise en place d’un nouveau « contrat unique » organisant la précarisation à vie. C’est une société du tous contre tous et du chacun pour soi, une attaque frontale contre tous les restes des conquêtes sociales de la Libération, sous prétexte de lutte contre « l’assistanat » (les chômeurs sont en ligne de mire !). C’est la logique de l’exploitation à outrance des travailleurs sans toucher au sur-profit des capitalistes avec le « travailler plus pour gagner plus ». C’est le sabordage accéléré des services publics et l’attaque ouverte contre les fonctionnaires. C’est la remise en cause, proclamée, du droit de grève, avec pour commencer la mise en place du « service minimum » dans les transports annoncé pour l’été 2007.

 

Sarkozy, l’homme passerelle entre la droite et l’extrême-droite

 

Sarkozy, c’est la fascisation de la droite. Le Pen est retombé à 10,5% mais cette baisse s’explique essentiellement par un transfert en direction de Sarkozy, qui a racolé ouvertement les électeurs frontistes. Pour une fois, les électeurs ont préféré la photocopie à l’original, Sarkozy étant lui en position de gouverner. Sarkozy, c’est l’homme qui voulait « nettoyer » les banlieues au Karchër, c’est l’homme du « Ministère de l’Identité Nationale », celui qui veut traquer les prémisses de la délinquance chez les enfants de 2 ans, celui qui a osé déclarer que la pédophilie et le suicide des adolescents étaient d’origine génétique ! Sarkozy, c’est l’homme du concept esclavagiste de « l’immigration choisie », c’est l’homme de la « chasse à l’enfant » sans-papier. La Coordination Nationale des Sans-Papiers note au lendemain du 1er tour: « la lutte sera encore plus ardue, plus dure pour les sans papiers et soutiens face à Sarkozy que face à Ségolène. Les travailleurs citoyens qui votent doivent en tenir compte pour voter le 6 mai ».

 

Sarkozy ou l’autoritarisme incarné

 

Sarkozy aime à répéter qu’il « gouvernera dans la transparence », mais pour lui, toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire. Par exemple, juste avant les élections, il a fait bloquer la parution d’un livre de Serge Portelli (membre du Syndicat de la Magistrature) concernant son bilan au Ministère de l’Intérieur !

Sa volonté de « mettre au pas » les médias qui lui résistent est connue : le 18 mars, vexé d’attendre dans les couloirs de France 3 pour être maquillé avant de participer à une émission, il pique une colère et menace de « virer la direction » s’il est élu. La Société des Journalistes de la Chaîne a dû protester défendant leur indépendance. Cet homme marche sur les traces de Berlusconi…  et de celles de Gianfranco Fini, le dirigeant du parti italien Alliance Nationale (issu du parti fasciste MSI) qui a préfacé la version italienne du livre programme de Sarkozy.

 

Sarkozy n’hésite pas à employer les grands moyens. Ministre de l’Intérieur, il n’hésitait déjà pas à utiliser la police pour réduire ses opposants au silence. On se souvient que déjà en 2004, il avait organisé sur l’autoroute A22 le «détournement » de militants du CSP 59 se rendant à un meeting de l’UMP dans le Nord. Le 13 avril dernier, ce sont deux cars de salariés d’entreprises menacées de licenciements massifs qui sont littéralement capturés par la police alors qu’ils se rendaient au meeting de Sarkozy à Meaux en Seine et Marne ! Un « contrôle routier » qui a duré 2h30… le temps du meeting.

 

Sarkozy l’Américain

 

Sarkozy, comme simple ministre, a tenu à se rendre à New York afin de rencontrer un autre de ses mentors : Bush. Il a critiqué la politique de non-alignement de la France lors du conflit irakien de 2003. Il est certain que s’il avait été Président à l’époque, la France se serait alignée sur les Etats-Unis.

En politique internationale, Sarkozy est également un fidèle soutien de l’Etat sioniste israélien, contre le peuple palestinien. La très nombreuse communauté française vivant en Israël a d’ailleurs voté à 85% pour lui.

 

Nouveau traité européen: la volonté de passer en force

 

Le prochain président sera confronté au dossier de la constitution européenne, les bourgeoisies européennes voulant nous la resservir (sous une version « light » tout aussi nocive). Sarkozy, là aussi, sera l’homme du passage en force : il montre son profond mépris anti-démocratique pour le peuple en refusant par avance l’idée d’un nouveau référendum. Contrairement à Ségolène Royal, tout aussi européiste par ailleurs, mais qui s’est prononcée pour un nouveau référendum (qu’elle espère positif bien sûr, mais ça, c’est un autre débat).

 

Nous ne ferons pas la politique du pire !

 

Voilà pourquoi nous ne ferons pas la politique du pire et appelons à voter Ségolène Royal, en dépit du programme de cette dernière, en dépit de ses appels du pied au libéral-« centriste » Bayrou. Nous n’avons pas le choix. Ce second tour prend la forme d’une sorte de référendum pour ou contre Sarko. Avec Ségolène Royal, il nous faudra de toutes façons lutter, seul moyen pour imposer nos revendications et reconquérir tous nos droits sociaux et démocratiques. Mais avec Sarkozy, l’homme de choc du MEDEF, les travailleurs seront en plus grande difficulté pour combattre. Sauvegarder l’avenir, y compris l’avenir de l’alternative révolutionnaire anti-capitaliste, passe aujourd’hui par battre Sarkozy dans les urnes !

 

S’abstenir, c’est voter Sarko !

Pas une voix ne doit manquer à Ségolène Royal !


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