Dissolution de l’Union des Jeunes Communistes en République Tchèque :
Le
12 octobre, le gouvernement de la République Tchèque a
officiellement dissout l’Union des Jeunes Communistes (KSM) au
prétexte que celle-ci revendique « la propriété
collective des moyens de production ».
C’est
la première fois qu’au sein de cette Union Européenne
soi-disant « démocratique » une
organisation politique progressiste, une organisation de jeunes est
ainsi attaquée. Tous ceux qui ont à cœur la
défense de la justice sociale, la défense de la
démocratie réelle, contre l’arbitraire se doivent
de protester.
Cette
attaque est la conséquence de la remontée en puissance
du Parti Communiste au sein des jeunes ouvriers tchèques, une
remontée jugée sans doute plus « dangereuse »
par la bourgeoisie que les protestations des générations
plus anciennes.
Pour
le pouvoir, la répression est sa dernière flèche :
celle des fausses alternances – présentant les
sociaux-démocrates comme le seul parti « progressiste »
capable de résoudre la crise sociale - a fait son temps. Le
masque social-démocrate est tombé du visage de cette
bourgeoisie pillarde, corrompue et exploiteuse.
Au
moment de l’effondrement du bloc socialiste est-européen
en 1989/1990, beaucoup d’observateurs occidentaux, les yeux
embrumés par l’anti-communisme, s’attendaient à
ce que les peuples soi-disant « victimes » du
socialisme crient vengeance. Il n’en fut rien. Dès lors,
une armada de plumitifs prit le relais pour « juger le
communisme » et réécrire l’histoire :
le « Livre noir du communisme » piloté
par Stéphane Courtois en est l’exemple le plus abouti.
Il a eu sa suite, plus récemment, à l’Assemblée
Parlementaire du Conseil de l’Europe avec la résolution
sur la « condamnation internationale des crimes des
régimes communistes totalitaires » votée
le 25 janvier 2006. Les maccarthystes poursuivent aujourd’hui
leurs efforts, en Albanie, dans les pays baltes, en Tchéquie,
exprimant la peur de la bourgeoisie devant cette « nostalgie »
des peuples.
C’est
que les peuples des ex-pays socialistes ne sont pas amnésiques,
au contraire. L’époque où le chômage de
masse n’existait pas, l’époque socialiste, n’a
pas été oubliée. Elle redevient populaire dans
les jeunes générations, devant la sauvagerie des reculs
sociaux causés par la restauration du capitalisme.
L’interdiction
du KSM, qui jouissait d’un soutien populaire grandissant,
marque une étape supplémentaire dans le processus de
fascisation de l’Union Européenne. Cette coalition
d’Etats capitalistes se donne déjà des airs de
grande puissance et entend s’armer d’instruments
répressifs à la hauteur de ses ambitions, pour briser
les résistances internes et rivaliser sans entrave à
l’hégémonie américaine en perte de
vitesse.
Pendant
qu’on réhabilite les anciens nazis en Lettonie, pendant
qu’on vante les « effets positifs de la
« présence » française
outre-mer » dans notre pays, pendant que l’extrême
droite monte en puissance dans l’Est de l’Allemagne, en
Flandre belge, en France, l’Union Européenne cherche à
désarmer politiquement les masses populaires, à
criminaliser leur soif de justice sociale, à leur ôter
les droits démocratiques grâce auxquels une résistance
organisée contre la destruction des acquis sociaux, les
privatisations et l’appauvrissement généralisé
peut se construire.
Nous
appelons tous les progressistes à manifester leur soutien aux
camarades du KSM, à résister, à s’organiser
contre cette offensive anti-démocratique de l’Union
Européenne. Non au maccarthysme européen !
24
octobre 2006
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