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Retourner à la liste Imprimer 1er juillet 2006
Marche vers le centre de rétention de Lesquin contre l'expulsion des enfants sans-papiers scolarisés et contre la loi CESEDA

Samedi 1 juillet, 14 heures. Départ place de la République à Lille

Ce que révèle la loi CESEDA sur l'immigration

La loi Sarkozy CESEDA (Code de l’Entrée et Séjour des Etrangers et Droit d’Asile) est une dangereuse régression qui démontre l’aggravation du racisme d’Etat instauré en France par plusieurs lois successives [Pasqua, Debré, Chevènement, Sarkozy 1 (2003) et Sarkozy 2 (2006)] ; Cette nouvelle loi n’a d’autre objet que de fournir au patronat une force de travail corvéable à merci, au moindre coût, avec un minimum de droits, voire sans aucun droit (les Sans-Papiers). Quelques précisions :

 

La Carte de Séjour Temporaire « vie privée et familiale » : Le droit d’obtention de ce titre après dix ans de présence en France est tout simplement supprimé. Pour obtenir cette CST la loi impose des conditions que l’étranger sera dans l’impossibilité de remplir. Il faudra justifier de liens personnels et familiaux stables et intenses depuis au moins 5 ans, de ressources stables et suffisantes pour subvenir à ses besoins (minimum SMIC), d’un logement dont la localisation, la superficie, le confort et l’habitabilité permettent son insertion et le cas échéant celle de sa famille, de son intégration républicaine (intégration laissée à la libre appréciation du maire ! )

Dans le cadre des couples franco-étrangers, tout mariage est suspecté d’être un mariage de complaisance. La carte de résident (10 ans) était attribuée de plein droit à l’étranger marié à un français depuis au moins deux ans : ce droit est supprimé, la loi impose maintenant au conjoint de délivrer un visa long séjour (difficile à obtenir) avant de demander un titre de 1 an. Le préfet aura la possibilité (et non l’obligation !) d’attribuer une carte de résident au bout de 3 ans de mariage, jugeant de l’intégration républicaine du conjoint étranger. La carte de résident sera supprimée en cas de rupture de la vie commune durant les quatre premières années de mariage.

Les conditions de naturalisation se durcissent : 4 ans de communauté de vie (avant : 2) sont exigés et des critères très subjectifs sont introduits (« assimilation à la communauté française »).

Dans le cadre des parents d’enfants français : une procédure de contestation des reconnaissances d’enfants est mise en place à Mayotte et en Guyane et risque ensuite d’être étendue à tout le territoire français.

 

Regroupement familial : Avant 2003, l’étranger obtenait de plein droit le même titre que son conjoint . Le délai de dépôt de la demande est passé de 1 an à 2 ans. Le demandeur doit répondre aux mêmes critères de logement et de ressources que ceux cités ci-dessus (vie privée et familiale). S’ajoute le critère de niveau d’intégration républicaine, « engagement personnel à respecter les principes qui régissent la république française », « connaissance suffisante de la langue française », « comportement quotidien ». Le maire a donc tout pouvoir pour juger de la « bonne ou mauvaise intégration de ses immigrés ».

Le titre de séjour peut être retiré s’il y a rupture de la vie commune durant 3 ans après régularisation (impossibilité donc pour la femme de quitter son mari sous peine de se retrouver sans papiers !). Pour l’Etat, le regroupement familial fait partie de « l’immigration subie ».Tout est donc fait pour rendre le regroupement très difficile, voire impossible, et pour ensuite durcir les conditions d’attribution d’un titre de séjour temporaire. La carte de résident devient quasiment inaccessible, de part cette condition d’intégration républicaine. La mise en place du Contrat d’Accueil et d’Intégration n’est qu’un outil supplémentaire de maintien dans la précarisation de nombreux immigrés.

 

La Carte de Séjour mention « travailleur temporaire » sera d’une durée égale à celle du contrat de travail. Nous pouvons donc aisément imaginer les conditions de travail de l’immigré pour qui le droit de rester en France dépend entièrement du bon vouloir de son patron. En cas de rupture du contrat de travail, la carte est retirée. Si la rupture du contrat est du fait de l’employeur, l’immigré ne touchera pas de chômage puisqu’il se retrouve immédiatement en situation irrégulière, mais dans sa grande bonté le patron se doit de verser une somme correspondant au réacheminement vers le pays d’origine !!! Il s’agit donc bien d’utiliser une force de travail à moindre coût  le temps nécessaire, pour ensuite s’en débarrasser en ne lui accordant aucun droit ! Immigration jetable, CNE, CPE, tout ceci participe d’une même volonté d’offrir au patronat une main d’œuvre corvéable à merci et sans droits.

Pillage des cerveaux et sélection des étudiants. Est créée une carte de séjour « compétences et talents » pour attirer les meilleurs éléments qui pourront se révéler utiles à la France (culture, sciences, sport…). Dans le même registre : sélection des étudiants qui se fera au niveau des consulats des pays d’origine sur la base de quotas fixés par l’Etat en accord avec les établissements supérieurs.

Concernant l’éloignement, le projet de loi remplace deux mesures existantes, l’IQTF(invitation à quitter le territoire français) et l’IRF (invitation de reconduite à la frontière) par une seule mesure : « l’obligation de quitter le territoire français ». Ce qui a pour effet de diminuer les possibilités de recours et de garanties des droits en rendant les expulsions plus faciles.

Ceci répond aux directives européennes concernant les procédures de retour forcé. En matière de droit d’asile :l’Europe a défini une liste des « pays sûrs », cependant la France continue d’utiliser sa liste nationale plus fournie !

A tout ceci nous pouvons ajouter une série de mesures prises par le gouvernement :

Ø       Exclusion de la CMU des malades étrangers titulaires d’une APS (Autorisation Provisoire de Séjour),

Ø       Appel à la délation dans les établissements scolaires et auprès des travailleurs sociaux,

Ø       Circulaire Sarkozy-Clément instaurant une collaboration préfets-magistrats afin d’augmenter les rafles de Sans-Papiers (arrestations dans les foyers d’hébergement, écoles, guichets de la préfecture…),

Ø       Préférence nationale : interdiction pour les étudiants étrangers de « bénéficier » d’un CNE ou CPE,

La volonté réelle du gouvernement est donc de rendre quasi-impossible les régularisations, les Sans-Papiers continuant d’alimenter le travail non déclaré du patronat. La carte de séjour « travailleur temporaire » est une attaque en règle du code du travail : d’abord les immigrés puis les nationaux !

C’est tous ensemble que nous devons lutter contre cette logique libérale qui écrase les peuples !


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