Prolongeant
plus de 47 ans d'alignement derrière la construction du bloc
impérialiste européen et atlantiste dont 23 ans en tant
que force politique aux affaires, la direction du PS a été
réduite à la manipulation mensongère de la "
peur de l'implosion du PS et du chaos " pour arracher la
majorité. Le parti socialiste, historiquement parti ouvrier
bourgeois devenu parti de la " gauche " du capital, est
ouvertement traversé par la fracture de classe. Que plus de
40% du plus grand parti " euro constructeur " aient voté
NON, lequel avait mené en bloc campagne pour le " oui "
à Maastricht, présage d'une victoire possible, probable
et nécessaire du camp ouvrier et populaire.
MEDEF,
UMP, UDF ET PS VEULENT DEMORALISER ET PRENDRE DE VITESSE LE CAMP
MAJORITAIRE DU NON !
"
L'Europe est le plus grand chantier politique jamais engagé
par l'humanité ", " Faire aimer l'Europe aux
françaises et aux français " tel est l'objectif
que s'assigne la droite par la bouche de Juppé, Bayrou et
Sarkozy. François Hollande, Secrétaire National du PS,
dit la même chose : " Il y a eu le marché commun,
le grand marché intérieur, puis la monnaie unique. Que
nous manque t-il ? Des institutions politiques (…) La
Constitution européenne n'est ni socialiste, ni libérale
". Pierre Mauroy, dans une panique à peine voilée
du " NON ", donne la signification de classe de l'enjeu du
scrutin au sein du PS en avouant que les Fédérations du
Nord-Pas-de-Calais sont " longtemps restées les plus
ouvrières de France…si le 'non' l'avait emporté,
on allait vers une très grave crise. Jamais on n'a assisté
à une telle mobilisation des responsables des autres partis
socialistes européens. Ils étaient effrayés par
certaines positions françaises "
Après
avoir " félicité " la direction socialiste,
Chirac lui même envisage maintenant de " lancer rapidement
la campagne du 'oui' ". Ce scrutin interne au PS annonce une
recomposition politique avec l'émergence d'un bloc politique
pro impérialiste européen unifiant des partis de la
droite et de la gauche du capital, unifiant les
libéraux-sociaux-écolos et les sociaux-libéraux-écolos.
L'offensive médiatique violente pour le " oui " est
à la mesure de la peur que les travailleurs et le peuple ne
déjouent les plans d'unification des bourgeoisies européennes.
TOUT
POUR LES " MEDEF " EUROPEENS, RIEN POUR LES TRAVAILLEURS ET
LES PEUPLES !
Lors des
élections européennes de juin 2004, le mot d'ordre
agité par les dirigeants socialistes étaient " Et
maintenant l'Europe sociale ". A peine 6 mois après, les
mêmes dirigeants socialistes disent maintenant que la
Constitution, négociée par 18 gouvernements de droite
libérale et 7 libéraux socialistes, " contient au
moins trois avancées sociales incontestables. La première,
c'est la Charte des droits fondamentaux, qui offrent des garanties à
tous les citoyens et assure une meilleure protection des
salariés…accorde à tous le droit à la
sécurité sociale " (François Hollande, Le
Monde du 1er décembre 04). Ce mensonge est totalement démasqué
par l'article III-209 et 210 du projet constitutionnel qui énumère
des dispositifs du soi-disant " modèle social européen
" pour conclure ainsi : " Le présent article ne
s'applique ni aux rémunérations, ni au droit
d'association, ni au droit de grève, ni au droit de lock-out
". Remarquez que c'est bien la première constitution dans
l'histoire des grands Etats bourgeois qui reconnaît " le
lock-out comme un droit ". Par ailleurs ne soyons pas dupes, si
Giscard s'est senti obligé d'inscrire cela, c'est que les
MEDEF européens ont l'intention d'intenter au droit de grève
et d'association des travailleurs et d'imposer le "droit"
de lock-out pour les patrons. La voie choisie n'est simplement pas la
" loi " européenne mais le " fonctionnement du
marché intérieur qui favorisera l'harmonisation des
systèmes sociaux " (art.III-209). En effet, les patrons,
en tenant la plume de la commission Giscard, ont pris le soin de
dicter des proclamations de foi trompeuses sur les " valeurs
sociales et démocratiques " aussitôt inscrites dans
les limites du " cadre d'un marché unique où la
concurrence est libre et non faussée " (expression
répétée une cinquantaine de fois). C'est ainsi
que la dite Constitution substitue au droit au travail la notion de "
droit à travailler " (c'est à dire à en
chercher) et au service public celle de " services d'intérêt
économique général (SIEG) "
(privatisation). Se rappelle t-on Jospin pleurnichant devant les
délocalisations sur " l'impuissance du politique et de
l'Etat " au nom de la " toute puissance du marché "
? La Constitution, tout comme Jospin, s'en remet au " marché
" et donc à la " nécessité de
maintenir la compétitivité de l'économie de
l'Union " (article III-209) pour " favoriser
l'harmonisation des systèmes sociaux " dans l'Europe des
25. Martine Aubry répète à souhait la même
antienne en se contredisant : " on ne peut pas rester dans une
seule posture de dénonciation. Dire qu'il 'faut interdire les
délocalisations', ça n'a pas de sens. C'est perdre
toute crédibilité. (…) On ne peut pas accepter
d'entendre que 'tout est la faute de Bruxelles et de
Strasbourg'…c'est cela, le choix d'une gauche progressiste et
volontariste(…) Maintenant on va pouvoir faire un vrai projet
de gauche, celui d'une gauche qui a envie de gouverner". En quoi
un " projet socialiste pour gouverner " peut-il différer
du contenu réactionnaire de la dite Constitution ? La "
crédibilité " aux yeux du capital est le seul
credo des dirigeants socialistes au détriment des intérêts
du monde du travail, lequel revendique la nationalisation des
entreprises qui ferment et délocalisent. Des décennies
d'incantation stérile de la soi-disant " Europe sociale "
ne peuvent indéfiniment masquer la réalité du
rapport des forces socialement et démocratiquement désastreux
entre d'une part le capital et d'autre part le travail et les
peuples. Il s'agit bel et bien de " l'Europe " de l'Euro et
des patrons sur le cadavre des acquis sociaux et démocratiques
des travailleurs et des peuples.
LES
DIRIGEANTS SOCIALISTES TOUJOURS PARTISANS D'UNE EUROPE ATLANTISTE !
Une fois
n'est pas coutume, contre la CED (Communauté Européenne
de Défense), les dirigeants socialistes s'étaient
violemment opposés à la victoire du " NON "
menée par le PCF et les gaullistes. Il en fut de même
lors du référendum sur Maastricht où la droite
et les dirigeants socialistes ont fait chorus contre près de
50% des électeurs opposés à l'union des
capitalistes européens contre les travailleurs et les peuples.
Même si la tendance lourde est le développement au fur
et à mesure de la construction européenne des
contradictions inter impérialistes UE et USA, les dirigeants
socialistes cherchent à duper les militants et les électeurs
en disant que " la victoire du 'non' sera une victoire des USA
de George W. Bush " (Jospin, Mauroy). Utiliser "
l'épouvantail " étasunien pour abdiquer sur sa
fonction d'opposition à la droite affichée jusqu'ici et
sur la souveraineté nationale, tel est le vrai programme des
dirigeants socialistes.
Devenus
les représentants de la gauche du MEDEF et unis avec la droite
UMP et UDF du grand capital, les dirigeants socialistes rêvent
d'une revanche en soutenant une Constitution qui couche dans le
marbre la reconnaissance de la soumission à l'OTAN, cet outil
militaire de l'hégémonie des va-t-en-guerre étasuniens
: " La politique de l'Union…respecte les obligations de
l'OTAN par certains Etats membres qui considèrent que leur
défense commune est réalisée dans le cadre de
l'OTAN… " (Article I-41, point 2 du projet de
Constitution).
AVEC
L'OTAN POUR DOMINER LES PEUPLES !
Les
dirigeants socialistes avec Mitterrand ont accéléré
l'édification du bloc impérialiste à travers le
" noyau dur franco-allemand ". Ils ont été
les tortionnaires de l'Algérie luttant pour son indépendance
(1million 500 mille morts). Ils ont balkanisé l'Afrique pour
mieux la maintenir successivement avec la droite dans les griffes de
la Françafrique. Ils ont été les fers de lance
idéologiques contre le socialisme et l'URSS en soutenant
l'impérialisme US et l'OTAN. Aujourd'hui, tout comme hier,
ils propagent le " modèle européen "
impérialiste qu'annonce l'article III-292 du projet de
constitution selon lequel " l'action de l'UE…vise à
promouvoir dans le reste du monde : la démocratie, l'état
de droit, l'universalité et l'indivisibilité des droits
de l'homme et des libertés fondamentales, le respect de la
dignité humaine, les principes d'égalité et de
solidarité …". Les dirigeants socialistes
proclament que " la victoire du 'non' réduira durablement
la capacité de l'Europe à peser sur les grandes
affaires du monde " (Aubry et Hollande). Pour réaliser
cet objectif guerrier, il est précisé dans l'alinéa
3 de l'article I-41que " les États membres s'engagent à
améliorer progressivement leurs capacités militaires
". Il s'agit donc bel et bien ici de la fameuse et tristement
célèbre " mission civilisatrice " qui a
conduit historiquement à la traite de noirs, à la
colonisation et qui continue sous la forme des guerres impérialistes
agressives d'oppression des peuples faibles et dépendants. Le
projet de constitution met l'UE sur les traces prédatrices des
USA qui en sont les champions aujourd'hui avec leur thèse sur
la " guerre de civilisations ". En outre, il faut le
dire très clairement, la constitution met entre les mains des
patrons européens politiquement unis une armée, une
police européenne qui servira à mâter les luttes
ouvrières, sociales et démocratiques des peuples et des
nations à l'intérieur même de l'UE.
UN
FRONT UNI ET POPULAIRE POUR DIRE NON A LA CONSTITUTION EUROPEENNE!
Le PS et
l'UDF, sont les partis " d'avant-garde " de la construction
d'un Etat impérialiste au service du grand capital uni à
l'échelle de l'Union Européenne. Le processus qui a
abouti au projet de Constitution a été jalonné
par la mise à mort des acquis sociaux et démocratiques
conquis de haute lutte par les travailleurs et les peuples dans
chaque pays, nations et Etats. Le projet de Constitution reflète
par son contenu régressif l'état du rapport des forces
au profit du capital et au détriment du monde du travail. Le
cadre national, fondement de la souveraineté nationale, reste
le plus approprié pour la création d'un rapport des
forces permettant au mouvement social et démocratique
d'imposer des conquêtes sociales et démocratiques. La
victoire du NON est le moyen de donner un coup de frein à la
broyeuse sociale et démocratique, de redonner confiance à
la classe ouvrière et aux forces démocratiques et de
frayer la voie dans chaque pays aux forces politiques alternatives
ouvrières et populaires. La Coordination Communiste
Nord-Pas-de-Calais appelle au tous ensemble pour faire triompher le
NON anti-capitaliste et inter-nationaliste.
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