Rechercher sur le site

Retourner à la liste Imprimer 2005_01_Chantiers_num5_Supplement.pdf Janvier 2005
Le "NON" de plus de 40% des militants socialistes, étape pour le non majoritaire des travailleurs et du peuple à la constitution des patrons européens !

Supplément au n° 5 de notre journal "Chantiers"

Prolongeant plus de 47 ans d'alignement derrière la construction du bloc impérialiste européen et atlantiste dont 23 ans en tant que force politique aux affaires, la direction du PS a été réduite à la manipulation mensongère de la " peur de l'implosion du PS et du chaos " pour arracher la majorité. Le parti socialiste, historiquement parti ouvrier bourgeois devenu parti de la " gauche " du capital, est ouvertement traversé par la fracture de classe. Que plus de 40% du plus grand parti " euro constructeur " aient voté NON, lequel avait mené en bloc campagne pour le " oui " à Maastricht, présage d'une victoire possible, probable et nécessaire du camp ouvrier et populaire.

MEDEF, UMP, UDF ET PS VEULENT DEMORALISER ET PRENDRE DE VITESSE LE CAMP MAJORITAIRE DU NON !

" L'Europe est le plus grand chantier politique jamais engagé par l'humanité ", " Faire aimer l'Europe aux françaises et aux français " tel est l'objectif que s'assigne la droite par la bouche de Juppé, Bayrou et Sarkozy. François Hollande, Secrétaire National du PS, dit la même chose : " Il y a eu le marché commun, le grand marché intérieur, puis la monnaie unique. Que nous manque t-il ? Des institutions politiques (…) La Constitution européenne n'est ni socialiste, ni libérale ". Pierre Mauroy, dans une panique à peine voilée du " NON ", donne la signification de classe de l'enjeu du scrutin au sein du PS en avouant que les Fédérations du Nord-Pas-de-Calais sont " longtemps restées les plus ouvrières de France…si le 'non' l'avait emporté, on allait vers une très grave crise. Jamais on n'a assisté à une telle mobilisation des responsables des autres partis socialistes européens. Ils étaient effrayés par certaines positions françaises "

Après avoir " félicité " la direction socialiste, Chirac lui même envisage maintenant de " lancer rapidement la campagne du 'oui' ". Ce scrutin interne au PS annonce une recomposition politique avec l'émergence d'un bloc politique pro impérialiste européen unifiant des partis de la droite et de la gauche du capital, unifiant les libéraux-sociaux-écolos et les sociaux-libéraux-écolos. L'offensive médiatique violente pour le " oui " est à la mesure de la peur que les travailleurs et le peuple ne déjouent les plans d'unification des bourgeoisies européennes.

TOUT POUR LES " MEDEF " EUROPEENS, RIEN POUR LES TRAVAILLEURS ET LES PEUPLES !

Lors des élections européennes de juin 2004, le mot d'ordre agité par les dirigeants socialistes étaient " Et maintenant l'Europe sociale ". A peine 6 mois après, les mêmes dirigeants socialistes disent maintenant que la Constitution, négociée par 18 gouvernements de droite libérale et 7 libéraux socialistes, " contient au moins trois avancées sociales incontestables. La première, c'est la Charte des droits fondamentaux, qui offrent des garanties à tous les citoyens et assure une meilleure protection des salariés…accorde à tous le droit à la sécurité sociale " (François Hollande, Le Monde du 1er décembre 04). Ce mensonge est totalement démasqué par l'article III-209 et 210 du projet constitutionnel qui énumère des dispositifs du soi-disant " modèle social européen " pour conclure ainsi : " Le présent article ne s'applique ni aux rémunérations, ni au droit d'association, ni au droit de grève, ni au droit de lock-out ". Remarquez que c'est bien la première constitution dans l'histoire des grands Etats bourgeois qui reconnaît " le lock-out comme un droit ". Par ailleurs ne soyons pas dupes, si Giscard s'est senti obligé d'inscrire cela, c'est que les MEDEF européens ont l'intention d'intenter au droit de grève et d'association des travailleurs et d'imposer le "droit" de lock-out pour les patrons. La voie choisie n'est simplement pas la " loi " européenne mais le " fonctionnement du marché intérieur qui favorisera l'harmonisation des systèmes sociaux " (art.III-209). En effet, les patrons, en tenant la plume de la commission Giscard, ont pris le soin de dicter des proclamations de foi trompeuses sur les " valeurs sociales et démocratiques " aussitôt inscrites dans les limites du " cadre d'un marché unique où la concurrence est libre et non faussée " (expression répétée une cinquantaine de fois). C'est ainsi que la dite Constitution substitue au droit au travail la notion de " droit à travailler " (c'est à dire à en chercher) et au service public celle de " services d'intérêt économique général (SIEG) " (privatisation).
Se rappelle t-on Jospin pleurnichant devant les délocalisations sur " l'impuissance du politique et de l'Etat " au nom de la " toute puissance du marché " ? La Constitution, tout comme Jospin, s'en remet au " marché " et donc à la " nécessité de maintenir la compétitivité de l'économie de l'Union " (article III-209) pour " favoriser l'harmonisation des systèmes sociaux " dans l'Europe des 25. Martine Aubry répète à souhait la même antienne en se contredisant : " on ne peut pas rester dans une seule posture de dénonciation. Dire qu'il 'faut interdire les délocalisations', ça n'a pas de sens. C'est perdre toute crédibilité. (…) On ne peut pas accepter d'entendre que 'tout est la faute de Bruxelles et de Strasbourg'…c'est cela, le choix d'une gauche progressiste et volontariste(…) Maintenant on va pouvoir faire un vrai projet de gauche, celui d'une gauche qui a envie de gouverner". En quoi un " projet socialiste pour gouverner " peut-il différer du contenu réactionnaire de la dite Constitution ? La " crédibilité " aux yeux du capital est le seul credo des dirigeants socialistes au détriment des intérêts du monde du travail, lequel revendique la nationalisation des entreprises qui ferment et délocalisent.
Des décennies d'incantation stérile de la soi-disant " Europe sociale " ne peuvent indéfiniment masquer la réalité du rapport des forces socialement et démocratiquement désastreux entre d'une part le capital et d'autre part le travail et les peuples. Il s'agit bel et bien de " l'Europe " de l'Euro et des patrons sur le cadavre des acquis sociaux et démocratiques des travailleurs et des peuples.

LES DIRIGEANTS SOCIALISTES TOUJOURS PARTISANS D'UNE EUROPE ATLANTISTE !

Une fois n'est pas coutume, contre la CED (Communauté Européenne de Défense), les dirigeants socialistes s'étaient violemment opposés à la victoire du " NON " menée par le PCF et les gaullistes. Il en fut de même lors du référendum sur Maastricht où la droite et les dirigeants socialistes ont fait chorus contre près de 50% des électeurs opposés à l'union des capitalistes européens contre les travailleurs et les peuples. Même si la tendance lourde est le développement au fur et à mesure de la construction européenne des contradictions inter impérialistes UE et USA, les dirigeants socialistes cherchent à duper les militants et les électeurs en disant que " la victoire du 'non' sera une victoire des USA de George W. Bush " (Jospin, Mauroy). Utiliser " l'épouvantail " étasunien pour abdiquer sur sa fonction d'opposition à la droite affichée jusqu'ici et sur la souveraineté nationale, tel est le vrai programme des dirigeants socialistes.

Devenus les représentants de la gauche du MEDEF et unis avec la droite UMP et UDF du grand capital, les dirigeants socialistes rêvent d'une revanche en soutenant une Constitution qui couche dans le marbre la reconnaissance de la soumission à l'OTAN, cet outil militaire de l'hégémonie des va-t-en-guerre étasuniens : " La politique de l'Union…respecte les obligations de l'OTAN par certains Etats membres qui considèrent que leur défense commune est réalisée dans le cadre de l'OTAN… " (Article I-41, point 2 du projet de Constitution).

AVEC L'OTAN POUR DOMINER LES PEUPLES !

Les dirigeants socialistes avec Mitterrand ont accéléré l'édification du bloc impérialiste à travers le " noyau dur franco-allemand ". Ils ont été les tortionnaires de l'Algérie luttant pour son indépendance (1million 500 mille morts). Ils ont balkanisé l'Afrique pour mieux la maintenir successivement avec la droite dans les griffes de la Françafrique. Ils ont été les fers de lance idéologiques contre le socialisme et l'URSS en soutenant l'impérialisme US et l'OTAN.
Aujourd'hui, tout comme hier, ils propagent le " modèle européen " impérialiste qu'annonce l'article III-292 du projet de constitution selon lequel " l'action de l'UE…vise à promouvoir dans le reste du monde : la démocratie, l'état de droit, l'universalité et l'indivisibilité des droits de l'homme et des libertés fondamentales, le respect de la dignité humaine, les principes d'égalité et de solidarité …". Les dirigeants socialistes proclament que " la victoire du 'non' réduira durablement la capacité de l'Europe à peser sur les grandes affaires du monde " (Aubry et Hollande). Pour réaliser cet objectif guerrier, il est précisé dans l'alinéa 3 de l'article I-41que " les États membres s'engagent à améliorer progressivement leurs capacités militaires ".
Il s'agit donc bel et bien ici de la fameuse et tristement célèbre " mission civilisatrice " qui a conduit historiquement à la traite de noirs, à la colonisation et qui continue sous la forme des guerres impérialistes agressives d'oppression des peuples faibles et dépendants. Le projet de constitution met l'UE sur les traces prédatrices des USA qui en sont les champions aujourd'hui avec leur thèse sur la " guerre de civilisations ".
En outre, il faut le dire très clairement, la constitution met entre les mains des patrons européens politiquement unis une armée, une police européenne qui servira à mâter les luttes ouvrières, sociales et démocratiques des peuples et des nations à l'intérieur même de l'UE.

UN FRONT UNI ET POPULAIRE POUR DIRE NON A LA CONSTITUTION EUROPEENNE!

Le PS et l'UDF, sont les partis " d'avant-garde " de la construction d'un Etat impérialiste au service du grand capital uni à l'échelle de l'Union Européenne. Le processus qui a abouti au projet de Constitution a été jalonné par la mise à mort des acquis sociaux et démocratiques conquis de haute lutte par les travailleurs et les peuples dans chaque pays, nations et Etats. Le projet de Constitution reflète par son contenu régressif l'état du rapport des forces au profit du capital et au détriment du monde du travail. Le cadre national, fondement de la souveraineté nationale, reste le plus approprié pour la création d'un rapport des forces permettant au mouvement social et démocratique d'imposer des conquêtes sociales et démocratiques. La victoire du NON est le moyen de donner un coup de frein à la broyeuse sociale et démocratique, de redonner confiance à la classe ouvrière et aux forces démocratiques et de frayer la voie dans chaque pays aux forces politiques alternatives ouvrières et populaires. La Coordination Communiste Nord-Pas-de-Calais appelle au tous ensemble pour faire triompher le NON anti-capitaliste et inter-nationaliste.


Retourner à la liste Haut de page


RCC, 2025 | http://www.rassemblementcommuniste.fr/cc5962 | coordcomm5962@rassemblementcommuniste.fr