Les mauvais
coups s'accumulent en ce moment. Citons les plus marquants:
-
transformation d'EDF [service public national] en Société
Anonyme, ce qui ouvre la voie à l'ouverture de son capital aux
intérêts privés et, finalement, à la
privatisation et à son démantèlement. Les
usagers vont payer les pots cassés! - adoption de la
réforme de la Sécu: mise en place pour chaque
ordonnance d'un forfait à la charge du patient (1 € pour
l'instant), augmentation du forfait hospitalier, de la CSG pour les
retraités, mise en place de l'obligation -sous peine de
moindre remboursement -de passer par un "médecin
traitant" avant de consulter un spécialiste, flicage
renforcé des arrêts maladies... - Le chantage à
la délocalisation dans le privé: à Bosch
Vénissieux, sous prétexte d'éviter une
délocalisation en Rép. tchèque (nouvelle venue
dans l'Union Européenne) les salariés doivent
travailler gratuitement 1 heure de plus par semaine! Les exemples se
multiplient sous le regard complice du gouvernement à la solde
des patrons: Sediver, Timing, Doux, SEB... - Projet
"d'assouplissement" des 35 h avec un allongement du
temps de travail effectif et inquiétant projet gouvernemental
"d'évolution du code du travail"; - Annonce de
nouvelles suppression massives d'emplois dans l'enseignement
(alors que l'actuelle rentrée scolaire est déjà
difficile!), sous prétexte de "chasse aux
fonctionnaires". - Baisse sensible du pouvoir d'achat: les
prix flambent mais pas nos salaires! Le gouvernement reste les
bras croisés pendant que les grands groupes capitalistes
engrangent des profits colossaux (+119% pour EADS, +102% pour
Michelin, +40% pour BNP Paribas...). Plan de restructuration
de La Poste qui va conduire à la fermeture de nombreux
bureaux et centres de tri, avec à la clef plusieurs dizaines
de milliers d'emplois en moins; - Annonce de la privatisation
de France Telecom, l'État ne gardant plus qu'une part
minoritaire du capital (c'est la poursuite du travail entamé
en 1997 par Jospin qui le premier a "ouvert le capital" de
l'ex-service public !).
Comme
en Allemagne avec les "manifestations du lundi", mobilisons-nous
pour stopper Raffarin !
Les
médias nous montrent souvent l'Allemagne comme un modèle
économique à suivre. Mais aujourd'hui, c'est la classe
ouvrière allemande qui nous montre un exemple de
détermination. Leur mouvement - qui touche aujourd'hui
chaque lundi près de 200 villes - est un mouvement global
contre la politique de régression sociale de la bourgeoisie
allemande, qui là-bas aussi attaque durement les travailleurs
pour "améliorer la compétitivité" des
grands groupes capitalistes face à la concurrence, et en
particulier améliorer la position de l'Allemagne (locomotive
de l'Union Européenne) dans sa rivalité économique
face aux USA.
En
Allemagne, cette politique antisociale est mise en place par la
social-démocratie, mais il est vrai que quand il s'agit de
défendre les intérêts fondamentaux des
capitalistes, il n'y a guère de différence entre droite
et social -démocratie, les années Jospin sont là
pour nous le rappeler! A noter que le déclencheur de la lutte
en Allemagne a été la réforme de l'indemnisation
du chômage, le volet IV du plan Hartz, du nom du directeur du
personnel chez Volkswagen qui a été nommé par
Schr6der lui-même à la tête d'une commission
chargée d'élaborer un plan de "réduction du
chômage". Quand les patrons ne se cachent même plus
derrière des hommes de paille et interviennent directement en
politique...
En
France aussi, nous avons besoin d'un tel mouvement. La "force"
du gouvernement Raffarin vient d'une part de la faiblesse de
"l'opposition" parlementaire (qui n'est pas une véritable
opposition au système capitaliste géré par
Raffarin), et d'autre part de la faible réaction des
travailleurs face aux attaques (passivité dont sont
responsables au premier chef les dirigeants officiels de la gauche
-grands démoralisateurs de la classe ouvrière -et les
dirigeants syndicaux qui lui sont liés -grands
désorganisateurs des luttes). Bien sûr des luttes ont
lieu, mais elles sont dispersées, non-coordonnées et le
gouvernement peut attaquer secteur par secteur. C'est à cela
qu'il faut remédier en priorité. Il faut vaincre le
sentiment d'impuissance qui peut s'installer dans les rangs des
travailleurs si la situation perdure. Il faut dresser un barrage uni,
montrer notre détermination à dire STOP! Et le dire
dans un mouvement d'ensemble, qui touche toutes les catégories.
C'est essentiel pour stopper Raffarin !
Construisons
un mouvement de résistance de masse !
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