Le
projet de constitution européenne supranationale rédigé
par Giscard et approuvé par les partis droite et de gauche du
capital constitue une grave menace pour les travailleurs, pour le
peuple de France, pour tous les peuples d'Europe et les peuples
opprimés par les Etats impérialistes d'Europe.
En
instituant une " constitution supranationale " qui
prévaudrait sur la constitution française, le projet de
constitution supranationale met en place une Europe fédérale
impérialiste qui réduit à rien la souveraineté
des peuples de chaque Etat européen et leur ôte à
chacun la possibilité de décider de ses destinées.
Même si Marianne subsiste pour un temps sur les timbres-poste
et au fronton des mairies, c'est bel et bien la fin programmée
de la République et de la Nation française souveraine.
Ce
projet antidémocratique est porté par les forces du
grand capital " français " qui, pour détruire
les acquis sociaux et démocratiques des peuples, spécialement
les grandes conquêtes sociales de la Résistance et de la
Libération et l'héritage démocratique de la
Révolution française bourgeoise (laïcité,
République une et indivisible, égalité de tous
devant la loi ...) sont prêts à liquider la nation pour
lui substituer une " Europe des régions " de plus en
plus inégalitaire.
Les
dispositions de la " constitution" giscardienne durcissent
en outre tous les aspects les plus totalitaires du traité de
Maastricht, que près de 50% des Français avaient rejeté
en 92. Si une telle " constitution" passe, les classes
capitalistes des 25 pays de l'Union européenne pourront faire
bloc à tout moment, y compris en s'appuyant sur l' "
armée européenne" pour briser les grèves,
détruire les acquis des salariés un pays après
l'autre, faire échec à toute avancée sociale,
bloquer toute transformation révolutionnaire de la société
ou plus simplement, paralyser toute politique indépendante
déplaisant aux" marchés financiers ".
Déjà
le traité de Maastricht et ses suites (traités de
Schengen, Amsterdam, Nice, monnaie unique, Banque centrale
européenne, accords de Barcelone co-signés par Chirac
et Jospin, pacte de stabilité monétaire, etc.) sont à
l'origine du démantèlement de nos services publics, de
la casse des retraites à Paris, Rome, Vienne, Berlin, de la
destruction du statut de la fonction publique, de la diminution des
indemnités chômage, de la liquidation du statut des
intermittents, de la mise à mort de la Sécurité
sociale; le libéralisme brutal institué par ce traité,
renforcé par l'élargissement à l'Est de l'Union
européenne à des conditions néo-coloniales, a
été un moyen formidable pour le MEDEF d'accélérer
les délocalisations, la casse des industries, de la pêche
et de l'agriculture nationales.
C'est
encore au nom de la construction européenne qu'Allègre,
puis Ferry et Raffarin se sont lancés dans le démantèlement
de l'Education Nationale et de l'Université et que le
gouvernement, aiguillonné par le commissaire européen
Lamy (PS) multiplie les mesures d'austérité contre
notre peuple: suppression aux chômeurs de l'A.S.S, coupes
claires dans le budget des services publics, blocage des salaires,
retour au travail de nuit des ouvrières, autorisation du
travail des enfants à partir de 13 ans, plan Juppé,
déremboursements de milliers de médicaments,
augmentation du forfait hospitalier, loi scélérate en
préparation contre la Sécurité sociale.
En
résumé, la constitution européenne vise à
graver dans le marbre l'exploitation capitaliste sous ses formes les
plus rétrogrades. Elle constitue un moyen pour "thatchériser"
l'ensemble des pays d'Europe en liquidant tout le "social "
et en réduisant les élections à une pure
comédie. Ce n'est donc pas un hasard si ce projet est
chaleureusement soutenu par le MEDEF du méprisant baron
Seillère.
C'est
pourquoi, conformément à la tradition combative qui fut
longtemps celle du PCF, lequel a su associer le drapeau tricolore de
la nation au drapeau rouge des travailleurs, fidèles au Non
ouvrier et populaire de gauche à Maastricht de 92, les
militants communistes des deux organisations soussignées
appellent les travailleurs, les démocrates, les progressistes
à exiger un référendum pour battre la
constitution européenne de Giscard, Lamy, Chirac, Raffarin,
Sarkozy, Seillères et autres Fabius.
Il ne
s'agit pas que d'un combat défensif: dans la période
récente, chaque fois qu'un projet inspiré de l'Europe
libérale a été soumis à référendum,
il a été rejeté par les électeurs (on l'a
vu en Suède, qui vient de refuser l'euro, on vient de le voir
coup sur coup en Corse et aux Antilles où les populations ont
rejeté la " décentralisation " Raffarin,
étape pour imposer l'édification de l'Europe du capital
et mieux diviser les travailleurs.
Le NON
POPULAIRE, NATIONAL ET REPUBLICAIN par référendum à
la constitution européenne mettra le pouvoir chiraquien et le
MEDEF sur la défensive. Une véritable alternative
politique pourra émerger dans le pays: celle qui, à
l'inverse de la fausse gauche pro-Maastricht représentée
par le PS et ralliée par les dirigeants "
euro-constructifs " du PCF, mettra en échec non seulement
la droite mais sa politique, inspirée par le MEDEF et l'Europe
du capital. Battre la constitution européenne, ce sera un
excellent moyen pour que le mouvement ouvrier et populaire, vigoureux
mais privé de perspective politique, s'attaque au cœur
de la politique du grand capital: la construction d'un Etat fédéral
impérialiste qui ambitionne l'hégémonie
mondiale.
Affronter
l'Europe supranationale du grand capital sur des positions de gauche
et de classe, c'est aussi le meilleur moyen pour faire reculer les
fascistes du FN qui dévoient le mécontentement
populaire dans le racisme. Nous appelons d'ailleurs les travailleurs
immigrés à lutter dans l'unité avec les
travailleurs français pour faire échec à la
constitution européenne, une constitution de surcroît
fortement connotée "judéo-chrétienne"
s'inscrivant dans les dérives racistes et chauvines
impérialistes à la Berlusconi.
Battre
la constitution européenne, ce sera également servir la
paix: car la paix n'a pas besoin d'un second bloc impérialiste,
pour l'instant tantôt allié, tantôt rival des USA
dans la lutte pour le partage du monde et des profits. Dans notre
région, à Lille, va s'installer l'état-major
d'une future "force multinationale de réaction rapide ",
nouvel instrument pour mater les peuples! La paix a besoin du
développement de luttes sociales démocratiques et
antifascistes communes en Europe et du soutien international à
toutes les luttes contre le nouvel ordre mondial inhumain et barbare.
Déclaration
commune (mars 2004): Association Renaissance Communiste 59/62
Coordination Communiste 59/62
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