Au Parlement, une alliance droite-gauche (UMP-PS) a décidé de légiférer sur le port par les élèves d'insignes religieux à l'éc
Au
Parlement, une alliance droite-gauche (UMP-PS) a décidé
de légiférer sur le port par les élèves
d'insignes religieux à l'école publique - en réalité
pour l'exclusion des filles musulmanes qui portent ce voile, car
c'est l'islam qui est visé.
Nous condamnons cette
loi discriminatoire, d'exclusion, qui sous couvert de « laïcité »
fait le jeu du Front National et de toutes les forces sociales
rétrogrades qui ont intérêt à favoriser la
division des enfants du peuple. Et pendant qu'on parle du voile, le
gouvernement prépare ses mauvais coups contre la Sécu
et le droit du travail (« contrat de projet »)!
Une
attaque contre l'école publique
La « laïcité »
(c'est-à-dire la séparation entre l'Etat et les
religions) signifie simplement que l'Etat reste neutre face aux
religions, ne finançant aucun culte et ne favorisant aucune
religion. Ce principe est sérieusement battu en brèche
de longue date, l'enseignement catholique étant très
largement financé par l'Etat (6,4 millions d'euros au budget
2004).
La
position historique des communistes est au contraire d'être
pour un Service Public d'Education urique (c'est-à-dire: pour
la suppression de l'école privée). L'Ecole Publique
laïque est une école pour toutes et tous. Les règles
laïques concernent les locaux, les enseignants et les
programmes; aux élèves on ne peut imposer que
l'obligation scolaire, c'est-à-dire la présence à
tous les cours.
Avec
cette loi liberticide, l'Etat porte un nouveau coup à l'école
publique: les filles portant le voile, pour continuer à être
scolarisées, iront vers les écoles privées
catholiques en attendant l'ouverture d'écoles privées
musulmanes.
Unir
au-delà des croyances plutôt que semer la division
Les
communistes sont pour l'unité de la classe ouvrière,
l'unité des travailleurs contre le système capitaliste,
et donc pour l'unité des enfants des travailleurs. Selon le
vieux principe « diviser pour mieux régner »,
seule la bourgeoisie (et les forces politiques qui lui sont liées)
a intérêt à dresser des barrières raciales
ou religieuses entre les travailleurs, pour mieux faire disparaître
la barrière de classe qui sépare exploiteurs et
exploités, oppresseurs et opprimés. Pour reprendre les
mots du poète, « Ceux qui croient au ciel, ceux
qui n'y croient pas » doivent rester unis dans leur
combat.
Certes
le voile n'est pas un symbole d'émancipation des femmes et il
met l'accent sur l'appartenance à une communauté
religieuse plutôt que sur ce qui est essentiel , pour nous:
l'appartenance sociale. Mais ce n'est pas pour nous une raison de
manier l'exclusion, car l'exclusion conduit d'autant plus au repli
communautaire religieux et favorise toutes les forces politiques qui
prospèrent sur le terreau de la division, de la séparation
des communistes : les intégristes islamiques et leur
équivalent franco-français, les fascistes
lepenistes-mégrétistes.
Le
« communautarisme », nouvelle stratégie
du capital
La stratégie du
capitalisme financier (et des forces politiques à leur
service, actuellement le gouvernement Chirac-Raffarin-Sarkozy) est de
faire éclater les solidarités traditionnelles des
travailleurs qui ont permis d'obtenir tous les acquis sociaux
aujourd'hui remis en cause: en cassant le cadre national (par la
régionalisation forcée sous couvert « d'Europe
des régions ») et en favorisant les
« communautarismes », c'est à dire les
solidarités infra-nationales (ethniques) ou religieuses. C'est
d'autant plus important pour le système capitaliste que
l'immigration a une place considérable dans la classe ouvrière
de France, y compris l'immigration récente (les immigrés
et enfants d'immigrés représentent près de 30%
de la classe ouvrière! Installer au sein de la classe ouvrière
le poison du racisme anti-noir, anti-arabe (ou anti-musulman) et du
communautarisme (qui souvent est une fausse réponse au
chauvinisme franco-français) est donc la garantie de
pérenniser l'affaiblissement actuel des résistances et
luttes sociales contre la liquidation des acquis sociaux et la
précarisation massive des travailleurs. Ainsi les
travailleurs, les enfants des travailleurs aujourd'hui en ligne de
mire, doivent apporter une réponse cinglante à cette
stratégie de division illustrée par le vote de cette
loi:
Pour
l'unité de la classe ouvrière et du peuple contre la
bourgeoisie !
Pour
l'égalité des droits ! Mettons la lutte sociale à
la place de la lutte religieuse !
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