Soixantième anniversaire de Stalingrad
Il
y a 60 ans. le 2 février 1943, la capitulation allemande à
Stalingrad marquait un tournant radical dans le cours de la Deuxième
Guerre Mondiale. Le Troisième Reich cédait là
l'initiative stratégique aux forces soviétiques qui la
conservèrent jusqu'à la fin de la guerre. Stalingrad
apportait une contribution décisive à la lutte des
peuples contre la bête immonde fasciste.
La
victoire du 2 février 1943 était la conclusion d'une
gigantesque contre-offensive soviétique qui avait permis, à
partir du 19 novembre 1942, de prendre en étau, par un
mouvement d'encerclement, pas moins de 22 divisions fascistes
allemandes, plus de 160 unités totalisant 330000 hommes.
Jamais les Allemands ne réussiront à desserrer cet étau
fatal.
Au
total, du début de l'assaut nazi à l'été
1942 à la capitulation de février 1943, c'est-à-dire
au cours des 200 jours de combats pour Stalingrad, les fascistes
perdirent environ l million 500 000 hommes, dont 2 500 officiers et
24 généraux.
Au
delà de ces pertes matérielles considérables
pour leur puissance militaire, qui se poursuivront pendant l'année
1943 avec la bataille devant Koursk et la bataille sur le Dniepr, les
nazis perdirent à Stalingrad une grande partie du prestige
politique du Troisième Reich. Il devenait à présent
clair pour tous où se trouvait le camp de la victoire.
« La
guerre sera bientôt finie (...). Nous mourrons en pleine
victoire » écrivait le lycéen Jacques
Baudry
à ses parents avant d'être fusillé le 8 février
1943 au Mont Valérien.
Bien
d'autres résistants, bien d'autres fusillés reprenaient
espoir en voyant les victoires de l'Armée
Rouge
sur le front germano-soviétique, le front décisif de la
Deuxième Guerre Mondiale. Sous la
France
occupée, l'espoir venait de l'Est.
L'Allemagne
ébranlée avait besoin d'un nouveau souffle et Vichy
répondait à son attente en lançant en févier
1943 le Service du Travail Obligatoire (le STO) qui organisait le
départ d'une partie de la jeunesse française pour aller
travailler dans les usines allemandes. Quelques opportunistes,
sentant le vent tourner, choisissaient ce moment pour rejoindre
Londres, à l'image d'un Mitterrand qui avait été
décoré de la Francisque par Pétain.
Pour la Résistance
française, Stalingrad a été un formidable
accélérateur, non pas tant pour les communistes, actifs
dès 1940, que pour les autres mouvements qui sentent la
victoire approcher et qui sont poussés à se structurer
plus efficacement. C'est après Stalingrad que vont se mettre
en place en mai 1943 le Conseil National de la Résistance et
en juin 1943 le Comité Français de Libération
Nationale. Ce contexte historique a été totalement
évacué lors du film scandaleux projeté récemment
par TF1 sur Jean Moulin où le nom des communistes n'est pas
une seule fois cité!
Voilà
pourquoi il est nécessaire de célébrer
Stalingrad! L'histoire est un combat. Parce que le communisme
authentique reste un spectre qui hante les capitalistes et tous ses
valets de la social- démocratie, l'histoire est constamment
salie, déformée, ignorée, et avec elle les
millions de vaillants combattants de l'Année Rouge qui sont
morts pour que l'humanité vive, pour mettre fin à
l'esclavage fasciste. Les travailleurs de France conscients savent ce
que nous leur devons. Comme communistes, nous ne l'oublierons jamais.
26
janvier 2003
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