NON à la fermeture de METALEUROP
Chers
camarades,
Nous
voudrions par ce message témoigner de notre soutien aux
travailleurs de Metaleurop sacrifiés sur l'autel du
capitalisme, mais aussi témoigner de notre écoeurement
face au bal des hypocrites qui depuis une semaine versent des larmes
de crocodiles sur votre sort.
Que
n’a-t-on pas entendu : Fillon, mardi 21, qui affirme que
le gouvernement « envisage » d’engager
des « poursuites » contre les responsables ;
Bachelot, jeudi 23, qui avec des trémolos dans la voix dénonce
les « voyous des sols ». On se demande
d'ailleurs, et l'intervention de Bachelot est claire dans ce sens, si
tout ce beau monde n’est pas plus préoccupé par
les sols pollués du secteur que par le sort de 830
travailleurs jetés à la rue du jour au lendemain.
Les
travailleurs de Metaleurop ont toujours été les
premières victimes de la pollution au plomb, mais personne ne
s’en est jamais soucié tant qu'il fallait faire des
profits et encore des profits. L'état qui dit aujourd'hui
vouloir agir n'a jamais rien fait contre les propriétaires de
3600 sites répertoriés en France dont la dépollution
a été laissée à la charge de l'Etat. Il
ne fallait pas être trop désagréable avec les
petits copains. . .
Le
système Metaleurop, c'est le système capitaliste dans
lequel la vie a peu de prix face à la recherche du profit
maximum. Les raisons de la fermeture n'ont bien sûr rien à
voir avec l'environnement : elles sont dans la droite ligne de
l'objectif affiché par le Conseil d'Administration du Groupe
Metaleurop d'un « retour à la rentabilité en
2003 » (communiqué de presse du 6 janvier 2003).
Mais il faut aussi le reconnaître : tous ceux qui n'ont pas
mené dans un sens anti-capitaliste le combat contre la
pollution générée par Metaleurop ont
idéologiquement préparé le terrain de la
fermeture de la boutique. L'écologisme sans contenu de classe
a préparé l’attaque dont est victime aujourd'hui
la classe ouvrière de Metaleurop.
Il
y a exactement un an, vous étiez en bagarre pour des
augmentations de salaires. Nous vous avions alors apporté
notre solidarité. Aujourd’hui c’est une lutte
d'une toute autre ampleur qui s’annonce.
Elle
est importante. pour vous bien entendu mais aussi pour l'ensemble des
travailleurs, car elle pose la question de la responsabilité
des politiques dans le système capitaliste actuel. Et c’est
dans ce sens que nous relaierons votre combat, sur le plan politique,
en disant à ces Messieurs du gouvernement :
Il
est possible de faire payer le groupe Metaleurop. Et pour se donner
les moyens d'agir sur ces « patrons voyous » il
faut nationaliser l'entreprise (pas seulement Metaleurop Nord,
soi-disant en déficit, mais toutes les unités du groupe
- usines comme centre de recherche -) en commençant par celles
implantées en France, et en bloquant les avoirs bancaires du
groupe et de l'actionnaire principal Glencore (car c'est les
actionnaires qui doivent payer pas les travailleurs !).
Courage
camarades! Un siècle d'industrie à Noyelles Godault ne
peut pas être effacé d'un trait de plume ! On ne
peut liquider la plus grosse fonderie d'Europe simplement à
cause d'une baisse actuelle du cours du plomb !
Votre
travail est indispensable à l'économie de ce pays. Avec
vous, nous exigeons le
maintien
du site et réclamons que l'Etat prenne ses responsabilités
!
Le
26 janvier 2003
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