Rechercher sur le site

Imprimer Jun 2009
Au Honduras comme en Iran, les « démocrates » pro-occidentaux n’aiment décidément pas les urnes !

L’ensemble des forces de la bourgeoisie pro-impérialiste hondurienne vient d’accomplir un putsch contre le président élu José Manuel Zelaya. Suivant des méthodes éprouvées de trop nombreuses fois dans l’histoire de l’Amérique Latine, ces forces contre-révolutionnaires ont expulsé le président à l’étranger tandis qu’un nouveau « président » par intérim reprend les manettes du pouvoir et réprime violemment un peuple insurgé qui commence à dresser des barricades…

Il y a 36 ans, Pinochet renversait le leader chilien S. Allende pour vendre son pays aux Etats-Unis. Les habituels exportateurs de « démocratie » n’éprouvaient alors aucune gène à assassiner un président démocratiquement élu comme ils écrasaient dans le sang les guérillas révolutionnaires qui se multipliaient sur tout le sous-continent. Le camarade Fidel Castro écrivait il y a quelques jours : « Voir J.M. Zelaya, sur Telesur, haranguer le peuple hondurien était impressionnant. Il dénonçait avec énergie le grossier refus de la réaction d’accepter une importante consultation populaire. Telle est la « démocratie » que défend l’impérialisme. Zelaya n’a absolument pas violé la loi, il n’a fait aucun coup de force. En tant que président, il est le commandant des forces armées honduriennes. Ce qui se passe dans ce pays sera un test pour l’OEA et pour l’administration étasunienne. (…) Nous ignorons ce qui se passera cette nuit ou demain au Honduras, mais la conduite courageuse de Zelaya passera à l’Histoire. Ce qu’il a dit m’a rappelé le discours du président Salvador Allende tandis que les avions de guerre bombardaient le palais de la Moneda où il mourut héroïquement le 11 septembre 1973. Cette fois-ci, nous voyions un autre président latino-américain entrer avec le peuple dans une base aérienne pour réclamer les bulletins d’une consultation populaire confisqués crapuleusement. Voilà comment agit un président et un commandant. Le peuple hondurien n’oubliera jamais ce geste ! »

Il y a sept ans, un putsch militaire très similaire séquestrait Hugo Chavez au Vénézuéla. A cette époque, où G. W. Bush était encore président, Washington et Bruxelles s’étaient empressés de « reconnaître » officiellement le nouveau pouvoir tout en entérinant la destitution d’un président dont les suffrages auprès des masses populaires étaient pourtant incontestables. Malheureusement pour eux, la détermination et l’acharnement du peuple avaient permis à Hugo Chavez de revenir au pouvoir. Depuis, une alternative anti-impérialiste latino-caribéenne, l’ALBA, se construit pas à pas autour de Cuba et du Vénézuéla, et compte actuellement neuf pays dont le Honduras.

Il y a quelques jours, le candidat iranien pro-occidental H. Moussavi, pourtant très largement devancé par son concurrent M. Ahmadinejad de plus de 11 millions de voix (essentiellement dans les quartiers ouvriers et dans les campagnes) devenait la figure de proue d’une nouvelle « révolution colorée » comme les affectionnent tant leurs financeurs impérialistes occidentaux. Les manifestations de la petite bourgeoisie urbaine, soutenues de loin par la propagande décomplexée de nos médias « démocratiques », devaient avoir raison d’une élection où les forces nationalistes sortaient largement gagnantes. Monsieur Ahmadinejad, qui s’est illustré par un discours fracassant contre le sionisme en mars dernier au congrès international antiraciste de Durban II, qui réagit à l’encerclement militaire progressif des prédateurs impérialistes (bases militaires en Israël, en Irak, en Afghanistan, dans la Péninsule Arabique, et pourquoi pas bientôt au Tibet, etc.), qui rapproche son pays de l’ALBA, de la Chine et de la Russie, semble devenir comme Hugo Chavez, Zelaya et d’autres, un « ennemi public » de premier plan pour les bourgeoisies occidentales…

Mais l’époque a changé….

Avec la crise mondiale du capitalisme, qui touche maintenant les centres impérialistes eux mêmes, les vieilles méthodes, encore actives à l’époque de Bush, sont aujourd’hui associées à beaucoup de prudence politique :

- L’élection de Barak Obama montre que la bourgeoisie US, en difficultés économiques et politiques et dont l’hégémonie est aujourd’hui rongée par la croissance économique du « BRIC » (Brésil, Russie, Inde, Chine) et par les politiques patriotiques des pays de l’ALBA, de l’Iran, de la République Populaire de Corée et du Vietnam, adopte une stratégie plus hésitante et moins brutale qu’à l’époque Bush. L’administration Obama n’ose pas encore soutenir publiquement le putsch au Honduras, comme elle se limite à des « appels au calme » en Iran (alors qu’elle en est l’un des principaux soutiens avec l’UE dans les deux cas !).

- L’élection du parlement européen a été marquée par des taux record d’abstention début juin, qui confirment et démontrent à nouveau que les peuples européens (qui, là où des référendums étaient concédés, ont clairement rejeté le projet de constitution européenne en 2005) ne veulent pas de ce bloc impérialiste en construction. Là encore, les grands « démocrates » qui nous gouvernent n’hésitent pas à fouler aux pieds le vote populaire pour nous imposer cette construction de gré ou de force.

- Dans le sillage de la révolution cubaine et de la révolution bolivarienne au Venezuela, malgré tous les pièges tendus par l’impérialisme, de nombreux peuples ont élu des présidents progressistes et anti-impérialistes qui participent à la construction d’une alternative solide, indépendante et antilibérale à la crise mondiale du capitalisme. Il s’agit d’un début de renversement du rapport de force international qui a sévi pendant plusieurs décennies de sang.

Les forces impérialistes sont toujours aussi féroces, prédatrices et guerrières, mais elles sont aussi affaiblies par l’intensification d’une lutte de classes qui s’exprime de nombreuses façons.

L’un des enjeux pour accélérer ce basculement du rapport de force, qui pousse les forces réactionnaires honduriennes par exemple à une « fuite en avant » désavouée internationalement, est d’unir les luttes et la solidarité des peuples contre leurs bourgeoisies.

Le Rassemblement des Cercles Communistes affirme son soutien internationaliste au combat du peuple hondurien héroïque pour le retour de J. M. Zelaya à la présidence, et appelle toutes les forces progressistes et antilibérales en France à soutenir clairement et assidument cette lutte héroïque par tous les moyens !



Haut de page


RC, 2024 | http://www.rassemblementcommuniste.fr | rc@rassemblementcommuniste.fr