La
colère des travailleurs s’est exprimée une
première fois massivement, et avec beaucoup d’enthousiasme,
lors de la grève générale du 29 janvier dernier.
Pour les ouvriers, précaires, étudiants,
fonctionnaires, pour nous tous qui produisons les richesses de ce
pays, il est hors de question de payer la crise générale
de ce système capitaliste !
Comme
toujours quand le système commence à craquer, le
réformisme syndical et politique se charge d’étouffer
les luttes : Sarkozy a
joué la montre et les directions syndicales se sont alignées
sur son agenda, attendant sagement le « sommet social »
du 18 février puis fixant une nouvelle date de
mobilisation lointaine, dans le même temps que se développait
le mouvement de grève générale dans les
Antilles, en Guadeloupe puis en Martinique.
Les
sociaux-libéraux
du PS condamnent, eux, les formes de lutte déployées
par le peuple guadeloupéen et trainent Elie
Domota,
le leader du LKP, dans la boue une fois la victoire remportée,
en symbiose avec le pouvoir sarkozyste… En témoignent ces
propos colonialistes de Manuel Vals, un des ténors du PS (qui
n’écarte pas d’être candidat en 2012)
qui apparemment ne se réjouit pas de l’une des plus
belles victoires sociales contre le pouvoir sarkozyste depuis son
élection: La Guadeloupe « a
besoin d’apaisement, de dialogue, et du soutien de la
métropole » (…) « la violence ne
favorise que le repli sur soi, les extrêmes, la démagogie,
le populisme » (…) « La violence en
général attire la violence et profite aux extrêmes »
(interview
du 08/03/09).
C’est
ça la « gauche » ?
Nationalisation
des entreprises qui ferment ou délocalisent !
Alors
que les plans de licenciement et les fermetures d’entreprises
se multiplient dramatiquement, alors que la
classe ouvrière se fait entendre partout en France dans la
tourmente de cette crise, les réformistes essaient maintenant
de dévier ces luttes vitales sur le terrain électoral
dans la perspective des européennes. On est parti pour
3 mois de battage médiatique pour nous faire prendre des
vessies pour des lanternes, nous faire croire que les élections
au « parlement » européen, ce ‘machin’
sans pouvoir, sont importantes et que l’ « Europe
sociale », ce vieux mythe des années 80’/90’,
pourra sauver nos emplois et nos salaires et régler une crise
qu’elle a pourtant largement contribué à
déclencher…
Dans
l’affaire de l’usine Continental, le gouvernement, qui
sent monter le mécontentement de la classe ouvrière,
déclare que le groupe allemand devra « se justifier
devant les tribunaux ». Mais la seule réponse
immédiate et juste que doit et peut prendre le gouvernement
pour sauver l’outil de production et l’emploi des
travailleurs, c’est la nationalisation de l’entreprise,
sans indemnisation des patrons ! C’est à cela qu’on
reconnaîtrait un gouvernement réellement au service du
peuple et non de la bourgeoisie ! C’est cette revendication qui
doit monter aujourd’hui !
Comme
aux Antilles, construisons de nouvelles victoires !
C’est
précisément le peuple guadeloupéen, uni
et déterminé dans la durée,
contre les parasites békés du capitalisme et du
colonialisme français, qui vient de nous montrer la
seule voie à suivre pour que
nos luttes paient ! La Martinique a suivi dans la
victoire.
Nos
camarades des colonies ont mené une lutte difficile et
obstinée mais finalement victorieuse ! Cette victoire
pèse d’ailleurs tant qu’elle a permis d’ouvrir
des négociations à la Réunion dès la
simple menace d’une grève générale sur
l’île, de peur de la contagion !
Certes,
la situation en France est différente en ce sens qu’aux
Antilles le mouvement n’avait pas seulement un fondement
anticapitaliste contre les « profiteurs » mais
aussi un fondement anticolonial contre la caste des békés,
ces descendants des esclavagistes. Mais notre adversaire est le
même : ces victoires sur les marges du système
impérialiste français nous aident dans notre lutte au
centre du système. Et surtout, il y a la manière !
On ne gagnera pas si nos directions syndicales ne bâtissent
pas une plate-forme revendicative claire et précise (qui
sait précisément sur quelles revendications précises
nous luttons ce 19 mars ?) et si, après ce 19
mars, on ne se redonne rendez-vous qu’au mois de mai…
Par
ces temps de crise où le capitalisme nous prépare un
avenir de misère et de guerres (le retour de la France au sein
du commandement militaire intégré de l’OTAN nous
le confirme d’ailleurs aujourd’hui), ce que la
bourgeoisie craint le plus, c’est la multiplication de telles
victoires… et elle s’y prépare déjà
en implantant sur notre sol des contingents militaires « européens »
(en Alsace) et bientôt des bases de l’OTAN spécialisés
dans la répression des luttes sociales.
Ces
luttes se multiplieront pourtant inévitablement, et nous y
contribuerons de toutes nos forces !
Vive
le LKP !
Retrait
de la France de toutes ses dernières colonies !
Là
bas comme ici, c’est aux békés, c’est aux
patrons de payer leur crise !
Pour
que nos luttes paient :
Nationalisation
des entreprises qui ferment ou délocalisent !
Sortie
de la France de l’Union Européenne !
Dissolution
de l’OTAN !
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