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Retourner à la liste Imprimer Mar 16
Les agriculteurs disent NON à la PAC et aux politiques libérales!

Depuis 1999, les petits et moyens agriculteurs français se tuent (au travail jusqu’à 70 heures par semaine pour un revenu de misère, explosion des suicides) à réclamer des prix rémunérateurs au lieu de subventions dans lesquelles la Politique Agricole Commune (PAC) les emprisonne. Ainsi le 14 avril 1994, date de l’alignement aux règles de l’OMC, l'UE a fait le choix de les sacrifier, eux, mais également la qualité de la production agroalimentaire française et à terme l’indépendance alimentaire de la France sur l’autel du libéralisme au profit des gros capitalistes du secteur. En supprimant le 1er avril 2015 la règle des quotas, dernier outil de l’arsenal protectionniste constitutif de la Politique Agricole Commune originelle de l'après Seconde guerre mondiale, Bruxelles a autorisé l'écoulement sur les marchés européens et français de la surproduction agricole notamment allemande et espagnole engendrant une baisse structurelle des prix de marché sous le niveau permettant aux agriculteurs français de couvrir leurs coûts de production. Cette ultime dérégulation libérale a révélé le degré de concentration du capital du secteur agro-alimentaire: le petit étant mangé par le gros.

En effet, d’un côté dorénavant la PAC organise la concurrence sur les revenus avec, par exemple, des gros producteurs agrariens allemands et espagnols qui profitent des déréglementations de leurs marchés internes, utilisent des travailleurs agricoles corvéables des pays de l’est et du Maroc principalement, de normes sanitaires nationales moins contraignantes et moins coûteuses et un processus qui a accéléré chez eux une production standardisée, industrielle et une concentration du capital qui bafoue les critères d'excellence qui caractérisent encore la production française même de type industrielle. Parallèlement, la question des normes sanitaires européennes par un surenchérissement normatif national alimenté par le lobbying a été l’outil juridique utilisé par les gros capitalistes du secteur en France éliminer les concurrents plus petits qui n'ont pas le moyen financier de respecter ces normes. La financiarisation de l’agriculture a engendré la dépendance accrue des agriculteurs vis à vis des actionnaires obsédés par le « retour sur investissement » de leurs prêts, la « recherche toujours plus d’économies d’échelle » et de gains de productivité.

D’un autre côté la crise structurelle du capitalisme érodant le pouvoir d'achat, les intermédiaires de la filière agricole - transformateurs et distributeurs - en position de force car organisés en quasi cartels face à des petits et moyens producteurs nombreux et atomisés, assoiffés de profit s’entendent depuis longtemps afin de maintenir leurs marges en menaçant les agriculteurs français d’acheter ailleurs s’ils osent broncher.

A cela s'ajoute des cours mondiaux spéculatifs du blé et du soja - base de l'alimentation des cheptels - déterminés par le capitalisme financier sous prétextes des fluctuations climatiques ou des niveaux des récoltes : l’augmentation des coûts d’alimentation des troupeaux participe de la fonte des marges et des ventes à perte. Viennent s'ajouter maintenant les sanctions et l'embargo contre la Russie par l'UE qui suit en cela les USA en soutien aux fascistes Ukrainiens qui a fait perdre aux éleveurs et paysans des débouchés pour leurs production.

A la base les agriculteurs pris en tenailles sont de moins en moins dupes et réclament à cor et à cri par des actions fortes une nouvelle politique agricole nationale leur permettant de vivre dignement de leur travail et de devenir la cheville ouvrière d’une agriculture plus respectueuse de l’environnement, des humains et de la diversité des cultures locales.


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