La
Coordination Communiste s'était donné comme objectif à
l'occasion du référendum sur le traité de
constitution européenne de tout faire pour participer à
la victoire du NON. Pour ce faire, elle a mené sa campagne
propre, s'est engagée avec les autres groupes de la
reconstruction communiste et dans les différents comités
unitaires. Elle se félicite donc de la victoire, et de la part
individuelle et collective qu'elle a pu y prendre.
Cette
victoire avec trois millions de voix d'avance sur le oui est celle
des classes populaires et moyennes, le Non des ouvriers et des
employés, des chômeurs et des agriculteurs
majoritairement tournés vers des idées de résistance
à la régression sociale, des idées de progrès
social.
Dans le
Nord/Pas-de-Calais, la victoire est encore plus écrasante
comme c'était déjà le cas lors du traité
de Maastricht.
Par ce
vote massif, c'est aussi le bilan de 50 ans de construction
européenne qui a été dénoncé.
Le
gouvernement, les partis gouvernementaux de droite et du P.S., les
représentants des gouvernements européens et les
technocrates de Bruxelles viennent de recevoir la sanction du peuple
français et malgré leurs différentes
déclarations politiciennes, ils savent ce que veut dire ce
vote sanction, cette expression de la souveraineté populaire.
Le 1er juin, les Pays-Bas ont à leur tour dit NON, dans des
proportions plus importantes que prévues, et ce mouvement
populaire enclenché en France pourrait même faire tâche
d'huile au Luxembourg ! L'Union Européenne - ce cartel des
capitalistes européens pour renforcer en commun l'exploitation
des peuples dans une logique de rentabilité dans la
concurrence mondiale - est ébranlée.
Chirac
joue son dernier va-tout en nommant au gouvernement côte à
côte tous les tenants du libéralisme que le peuple de
France vient de rejeter. Le libéralisme est le même à
Bruxelles qu'à Paris, il n'a qu'un seul unique objectif : la
loi du marché, basée sur une concurrence " libre
et non faussée ".
Si le
gouvernement reste sourd à la sanction des urnes, il est temps
de lui faire entendre la sanction de la rue. 2007, c'est trop loin
c'est maintenant qu'il faut agir et le changement ne se mesurera
pas seulement au nombre de ministres non socialistes dans un nouvelle
expérience de l'union de la gauche.
La
campagne électorale exceptionnelle que nous venons tous de
vivre a démontré la volonté d'une politique
sociale et solidaire. Cette aspiration doit d'abord trouver une
réponse à l'échelle de notre pays dans la
satisfaction de nos revendications qu'il est urgent de rappeler au
bon souvenir des patrons, des gouvernants et de la gauche
gouvernementale. Ils ne doivent pas nous confisquer notre
victoire.
Nous
sommes impatients et nous ne voulons ni attendre 2007, ni attendre
une hypothétique renégociation d'une nouvelle
constitution européenne par ceux qui de droite comme de gauche
défendaient la précédente.
Nous
défendons l'idée de maintenir les différents
comités unitaires, qui doivent faire entendre la voix du
progrès social basé sur la satisfaction des
revendications issues des luttes dans les entreprises et des
mouvements sociaux. Le NON a été porté pas un
rejet des politiques libérales de destruction de nos acquis
sociaux. C'est un NON profondément anticapitaliste.
Le camp
du NON, dans sa diversité, doit continuer à s'exprimer.
Pour sa part, la Coordination Communiste considère nécessaire
d'approfondir la critique de l'Union Européenne, qui n'est pas
seulement un marché ouvert aux appétits capitalistes
mais également un bloc impérialiste en construction
dont il faudra bien sortir, tôt ou tard. L'insurrection
démocratique du 29 mai est un pas vers cette émancipation
des peuples de ce carcan impérialiste.
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